Lors de la marche pacifique, initié par l’Imam Mahmoud DICKO, le vendredi 5 avril dernier, au Boulevard de l’Indépendance, nous avons recueilli les impressions de certains manifestants, (hommes politiques et citoyens lambda) sortis très massivement pour dénoncer la situation critique que notre pays connaît, notamment les récents évènements tragiques au centre du Mali. Nombreux sont les manifestants qui ont demandé aux plus hautes autorités du pays de trouver les solutions idoines, le plus rapidement possible, à défaut qu’elles dégagent pour laisser la place à d’autres Maliens plus compétents.
Souleymane KONE du Parti FARE : « j’espère que la présence massive du peuple sera entendue par le pouvoir.»
C’est avec grand plaisir que je suis là. Vous voyez que l’appel des patriotes du Mali a été bien entendu. Et la population malienne est là. Elle est là, parce qu’elle souffre. Elle est là, parce qu’elle en a marre des tueries. Elle est là, parce qu’elle en a marre de l’incapacité du gouvernement. Elle est là, parce qu’elle pense que ce pouvoir ne peut rien apporter au Mali. J’espère que sa présence massive sera entendue par le pouvoir en place. Autrement, nous ne pouvons plus continuer dans le silence, dans l’indifférence voire le mépris que ce pouvoir affiche par rapport aux Maliens. Les Maliens sont là, parce qu’ils en ont marre qu’on instrumentalise nos communautés. Notre pays n’a jamais connu ça. Nous ne pouvons pas accepter ce qui se passe au centre du Mali. Nous ne pouvons pas accepter ce qui ce qui se passe au nord du Mali. Il faut que nous trouvions une direction nationale capable de mettre fin à tout cela, d’instaurer la sécurité dans le pays. Je suis fier d’être là, parce qu’il ne peut pas en être autrement.
Issa Kaou Djim, porte-parole de l’Imam Mahmoud DICKO : «le Gouvernement doit partir et il partira »
C’est le peuple qui a décidé de sortir. Le peuple est sorti pour dire que nous sommes un peuple d’une grande civilisation faite de tolérance et de vivre ensemble, l’acceptation de l’autre dans sa différence. Aujourd’hui, on soupçonne le Mali d’être un pays qui va vers le génocide. Or, en réalité, ce n’est que la résultante d’une mauvaise gouvernance de décennies. Et le peuple s’est mis ensemble pour dire que nous sommes des Peuls, des Dogons, des Bambaras, et autres ethnies du Mali. Le Mali est un pays légendairement tolérant. Subitement, on se pose la question comment le pays s’embrase entre des ethnies vivant ensemble depuis la nuit des temps. Donc, le peuple a décidé de sortir sous le leadership de l’Imam Mahmoud DICKO. Toutes les composantes du Mali sont là pour réaffirmer leur attachement au pays, pour la démocratie, pour le vivre ensemble. Mais nous exigeons la bonne gouvernance. Aujourd’hui, le régime du Président Ibrahim Boubacar KEITA est décrié. Son Premier ministre est incapable de résoudre le problème du peuple. IBK doit accepter la volonté du peuple qui est le changement démocratique dans la gestion des affaires et de ne pas utiliser les Maliens les uns contre les autres, parce que son gouvernement est incapable de résoudre le problème sécuritaire. Son gouvernement est incapable de résoudre les problèmes sociaux. Les enseignants sont en grève. La dette nationale flambe. Il n’y a pas d’emploi. Les commerçants se cherchent. Ce gouvernement doit partir et il partira. Nous voulons le changement démocratique parce que nous avons une Assemblée nationale qui a un mandat légal. Nous avons un président qui est décrié par son peuple. Il doit tirer les leçons.
Des personnes sont en train d’être massacrées à quelle fin ? Qui sont les auteurs ? Quelle politique nous a amené à ça ? Je dis que c’est la politique de Ibrahim Boubacar KEITA. Souvenez-vous, quand il venait au pouvoir s’il n’y avait pas de ce problème au Centre. Aujourd’hui, le Centre est embrasé. Donc, lutter contre le djihadisme est un prétexte fallacieux.
Nous pensons que la MINUSMA, Barkhane doivent s’impliquer, afin de ramener le Mali à son intégrité, sa cohésion sociale. La France est un pays ami, mais la France doit accepter que le Mali soit un pays souverain et qui a besoin de tous ses fils. La France ne doit pas soutenir un gouvernement corrompu et illégitime en menant une politique de division pour régner. Le peuple français n’est pas contre le peuple malien. Mais, la politique de l’Etat français au Mali est inacceptable.
Hamidou DIABATE du PARENA : « il faut un changement de gouvernement pour que le pays avance.»
Je réponds à l’appel qui a été lancé pour le rassemblement des peuples en vue de réaliser le changement pour plus de démocratie, pour une meilleure gouvernance, pour améliorer les conditions de vie de la population malienne, pour satisfaire aux revendications des syndicalistes, des enseignants, des cheminots, les revendications des élèves et étudiants, en somme pour satisfaire aux revendications du peuple pour plus de justice sociale, pour plus de paix et pour plus de sécurité.
Je suis là pour être solidaire des populations du centre du Mali qui sont victimes de l’insécurité face à l’incapacité de l’Etat à assurer leur sécurité, la sécurité de leurs biens et de leurs personnes. Je pense qu’il est important que le gouvernement comprenne qu’il doit réagir, qu’il doit répondre à cet appel. C’est un appel pacifique de tout le peuple malien pour que le gouvernement fasse attention à son cri de cœur, à son besoin pour que ce qui s’est passé à Ogossagou ne se répète plus.
Je pense que c’est tout le peuple malien qui est là, toute tendance confondue. La question fondamentale pour moi, c’est que les tueries cessent, que les confrontations intercommunautaires cessent. Cela n’est possible que lorsqu’on met en place un gouvernement capable d’organiser et capable de satisfaire aux besoins du peuple, un tel gouvernement n’est pas en place et il faut absolument faire un changement de gouvernement pour que le pays avance.
Nouhoum TOGO, homme politique : « s’il veut écouter les Maliens, qu’il les écoute »
Depuis l’Indépendance du Mali, jamais autant de monde n’est sorti dans la rue à Bamako. Il faut dire à l’Armée, la Police, la Gendarmerie, la Garde nationale, la Sécurité d’Etat, que personne ne peut sauver Ibrahim Boubacar KEITA dans cette situation. S’il veut écouter les Maliens, qu’il les écoute. S’il ne nous écoute pas, c’est nous qui lui avons donné le pouvoir, nous allons le lui reprendre.
Certains ont tenté de saboter la marche, s’ils sont dignes, nobles ils doivent se demander face à la forte mobilisation des Maliens qui ont faim, soif, qui meurent et qui souffrent.
Aujourd’hui, le Président est incapable de proposer aux Maliens le changement. Je remercie et félicite tous ceux qui sont sortis pour exprimer leur désapprobation face à la situation que vit le Mali.
Fatoumata COULIBALY, Kalaban-Coro: « trop c’est trop ! A bas IBK ! »
Nos enfants et nos maris sont en train de mourir au Nord. On ne l’aime pas aujourd’hui, on ne l’aime pas demain. Trop c’est trop ! A bas IBK ! Abas IBK !
Depuis que le Mali est Mali, je n’ai jamais vu de telles tueries : éventrer des femmes enceintes, incendier les villages. Nous sommes vraiment fatigués.
Nènè TRAORE : « on ne veut plus d’IBK »
On ne veut plus d’IBK, car nous sommes vraiment fatigués. Tout citoyen qui n’est pas venu à cette marche c’est qu’il n’est pas un bon Malien.
Makoro SOUARE, Djélibougou : « les poules valent mieux que nous les humains »
Je suis venue à cette marche pour exprimer ma désapprobation des dernières tueries qui ont eu lieu au Centre du pays. Nous sommes fatigués et choqués par ces évènements. Voilà pourquoi nous sommes sortis pour exprimer nos colères.
La présence massive des femmes à cette marche s’explique par leur souffrance et leur amertume. Les poules valent mieux que nous les humains aujourd’hui, la preuve : au moins on mange la chair de poule, mais pas la chair humaine. Nous sommes derrière Dieu !
HAIDARA Labass Chérif, Ségou : « IBK si tu ne peux pas, laisses le pouvoir »
Je suis venu pour dire qu’IBK n’est pas le Chef d’Etat. Il ne l’est pas aujourd’hui, il ne l’est pas demain. Rien ne va, tout est bloqué. Depuis des millénaires, Peuls et Dogons vivent ensemble sans se tuer comme on le voit actuellement. C’est sous son régime que l’on voit ces tueries.
En plus, nous sommes dans une crise économique. Tout est arrêté au Mali. IBK si tu ne peux pas, laisses le pouvoir à un autre Malien plus compétent. Même les Occidentaux n’acceptent plus accorder des prêts au Mali, à cause d’IBK, ainsi que l’entretien de son avion. L’école est arrêtée. Les enfants ne vont pas à l’école. Au Mali tout est arrêté. Qu’IBK fasse à cause de son père et de sa mère qu’il laisse notre pouvoir.
Boubou SACKO, Barouéli : « si IBK ne peut pas qu’il dégage ».
Je suis jeune. C’est ma première fois de participer à une marche. Nous sommes là pour dire qu’on n’est pas d’accord avec ce qui se passe actuellement dans notre pays. Tout musulman doit être préoccupé et se sentir concerné par les tueries qui ont eu lieu dans le pays. Si à Bamako, on dort tranquillement, au village se sont nos parents qui sont tués. Nous sommes tous inquiets. Nous demandons aux autorités de tout faire pour trouver des solutions à ces problèmes. Si elles ne peuvent pas qu’elles dégagent et que plus compétents qu’elles viennent sauver le pays. Nous sommes tous citoyens de ce pays au même titre qu’IBK. Mais s’il ne peut pas, qu’il dégage. Si ces tueries continuent, on nous trouvera un jour à Bamako pour nous tuer. Je le jure. J’ai pleuré lorsque j’ai appris les tueries d’Ogossagou. J’ai mes parents en brousse, ils peuvent être les cibles de ces attaques meurtrières.
Fatoumata KEBE, Baco-Djicoroni, élève en 11e année : « c’est du Mali qu’il s’agit ».
Je ne suis pas venue ni pour les Peuls, ni pour les Dogons. Je suis venue pour le Mali. C’est du Mali qu’il s’agit. Je suis venue répondre à l’appel de notre guide. J’en profite pour dire à tous les Maliens qui sont à la maison qu’il s’agit de l’avenir de notre pays, et que si nous nous considérons comme des simples spectateurs des tueries tous les jours de nos parents musulmans, ce sera notre tour un jour jusque dans nos maisons. Avant qu’on arrive à ce niveau, sortons massivement pour dire à nos dirigeants notre amertume.
Habib BERTHE, Imam à la 2e mosquée du Point G : « la défense de la patrie est un devoir religieux pour tout musulman »
J’ai fait prier les fidèles musulmans ce vendredi au Boulevard de l’Indépendance, parce que c’est le président du Haut conseil islamique qui a lancé un appel aux fidèles musulmans et bon citoyens. Au regard de la situation très critique dans laquelle se trouve notre pays et aux souffrances qu’endurent les Maliens, il est grand temps de se mobiliser et donner un signal fort à nos autorités. C’est dans ce cadre que les musulmans se sont regroupés pour accomplir leur devoir religieux (prière) devant la Bourse du travail, pour ne pas rater l’appel de leur guide.
Face à la gravité de la situation, loin de nous la peur ou l’intimidation de la forte mobilisation des forces de sécurité. On n’a pas peur pour une cause nationale, car nous sommes tous les dignes fils des familles réputées pour leur bravoure.
Mieux, il est dit dans le Coran que la défense de la patrie est un devoir religieux pour tout musulman qui répondra de ce qu’il a fait dans sa construction ou sa démolition. Donc, c’est un devoir pour nous.
Housseini Amion GUINDO dit POULO : « démocratiquement le chef de l’Etat doit écouter sa population. »
Cet appel n’est un appel pour soutenir une quelconque idéologie religieuse, mais c’est un appel patriotique. Donc, nous sommes là pour dire que notre pays risque un conflit intercommunautaire. Nous sommes là pour dire que nous voulons l’école. Nous sommes là pour dire que trop c’est trop. Nous sommes là pour dire que démocratiquement le chef de l’Etat doit écouter sa population et que le pays doit être géré sur la base des aspirations légitimes des populations du pays et non de qui que ce soit. Donc, nous sommes là pour nous faire entendre, pour qu’on nous entende.
Vous savez, l’appel d’aujourd’hui ne concerne pas les étrangers. Cet appel concerne nos propres dirigeants, il s’agit de nos propres dirigeants. Je pense que ce serait une fuite en avant de s’en prendre à la MUNISMA ou à Barkhane. S’ils sont là, c’est grâce à nos politiciens, c’est grâce à nos dirigeants ; alors il est temps de s’adresser à nos responsables et non aux autres.
Ibrahim MAIGA, président des jeunes commerçants détaillants : « tous les grands marchés de Bamako sont là »
Je suis très content et fier de la forte mobilisation des Maliens. Mais, il y a certains responsables des commerçants qui sont partis prendre de l’argent avec les autorités pour que les commerçants ne participent pas à la manifestation. Je suis heureux de constater que les commerçants ont entendu son appel, ils sont sortis massivement, la preuve, allez-y voir au Grand marché de Bamako, vous n’y trouverez personne. Aujourd’hui, rien ne va au Mali. Le pays va mal. Je demande à IBK de voir comment trouver la solution à ces problèmes. S’il ne peut pas, qu’il quitte pour donner la place à une autre personne. Les commerçants ont des problèmes, il y a des tueries au Nord. Nous sommes tous des Maliens et nous devons exprimer nos préoccupations. Tous les grands marchés de Bamako sont là : Dabanani, Marché Rose, Hall de Bamako, marché de Médine.
Djiguiba KEITA dit PPR : « tenter d’empêcher une manifestation est une honte pour notre démocratie »
Je suis là aujourd’hui pour exprimer mon indignation face au recul de la démocratie dans notre pays. Ce qui fait que marcher devienne un événement au Mali. Tenter d’empêcher une manifestation, c’est une honte pour notre démocratie. Donc, je suis venu pour exprimer mon indignation face à cela. Que marcher devienne un événement, ça c’est le travail de Boubèye et de IBK. C’est une honte pour eux. C’est décevant que les acteurs de la démocratie s’opposent à une manifestation. Je suis venu pour exprimer mon indignation face à cela fondamentalement. Mais c’est le peuple qui avait raison. On a vu en 1979 les chars dans les rues de Téhéran, mais les soldats quittaient les chars pour prendre la fuite parce qu’on ne peut pas tirer sur le peuple, ces soldats que vous voyez ont leurs frères, sœurs et femmes parmi les manifestants. Comment ils vont tirer sur eux ?
Mohamed DRAME : « seuls les imbéciles ne changent pas»
Je suis tout simplement Malien. Je ne suis là ni au nom de FARC, ni au nom de Wati sera, encore moins au nom de Tarata woulé (Mardi rouge). Aujourd’hui, je suis Malien et je suis là au nom du Mali, pour défendre ma patrie, ma nation, mon pays, le Mali qui m’a tout donné dans la vie.
Nous sommes outragés par les tragiques évènements d’Ogossagou et Dioura où des dizaines de personnes ont été tuées ; même au moment où je vous parle, on est en train de tuer de paisibles Maliens. Nous avons faim et soif, nos enfants ne vont pas l’école, nous sommes sortis pour dénoncer ces problèmes. Les autorités qui nous dirigent aujourd’hui ne peuvent plus. Alors qu’elles dégagent. La vie même est synonyme de changement. Et Alpha Blondy l’a dit : seuls les imbéciles ne changent pas. La Charte du Mandé rappelle aussi que si tu ne peux résoudre un problème laisse la place à celui qui est plus compétent. Ceux qui gouvernent aujourd’hui ont montré leurs limites. Je l’avais dit pendent les élections, les Maliens ne l’avaient pas compris, ils viennent de le comprendre. Nous sommes là pour sauver le Mali.
Boubèye nous a traité de chiens, mais nous valons mieux que lui qui est un porc-épic qui a fait tous les régimes au Mali. Nous ne répondons pas à Boubèye, parce que nous sommes là pour le Mali, pour l’éducation, la santé, la sécurité des Maliens. Nous ne sommes là pour Boubèye qui est très petit à côté du Mali. Nous avons entamé un combat qu’on va poursuivre jusqu’au bout : le changement.
Mme DIAKITE Kadiatou FOFANA, élue communale en CII District, présidente du Collectif des Amazones : « si tu sors pour dénoncer ces tueries, on dira que tu n’aimes pas IBK, Boubèye »
Nous sommes venus répondre à l’appel de l’imam Mahmoud DICKO et du Chérif Bouillé et obéir au mot d’ordre qu’ils vont nous transmettre. Nous ne sommes pas là au nom de l’URD, ni du FSD, ni au nom d’aucun parti politique, nous sommes là au chevet du Mali qui est dans l’agonie.
Face à ce qui se passe actuellement, tout bon Malien qui a pitié ou songe à ses compatriotes, ne doit rester indifférent aux massacres d’Ogossagou (des innocents enfants qui ne savent même pas s’ils sont Peuls ou Dogons ou Maliens tués). Personne ne peut voir ces massacres et rester les bras croisés. Si tu sors pour dénoncer ces tueries, on dira que tu n’aimes pas IBK, Boubèye ou le gouvernement. Nous ne sommes pas là pour quelqu’un, mais pour notre pays, le Mali. Parce qu’on n’a plus de pays en dehors de ce Mali, notre dénominateur commun. Si nous les laissons détruire notre pays, eux qui ont d’autres nationalités, ils vont prendre des avions pour rejoindre leur deuxième pays. Tant pis pour nous les Maliens et nos enfants qui n’ont où aller.
Pendant combien de semaines, voire de mois que nos enfants ne partent pas à l’école. Certaines Universités sont encore à l’année universitaire 2016 et d’autre pour l’année 2017. L’enseignement est un droit constitutionnel. On ne peut comprendre en 1994, IBK en tant que Premier ministre, il y a eu une année blanche et qu’en 2019, Président de la République, une nouvelle année blanche se profile à l’horizon. Cela est inadmissible. Nous sortons pour dénoncer cette situation, au nom des Maliens.
Mme DIARRA Hawa BAGAYOKO, Djélibougou « on n’aime pas IBK aujourd’hui, on ne l’aime pas demain »
Nous sommes sortis pour venir lui dire de dégager. On n’aime pas IBK aujourd’hui, on n’aime pas IBK demain. Personne dans la sous-région ni au plan international ne l’aime plus. Qu’il dégage. Boubèye n’est rien. Le problème c’est IBK ; qu’ils quittent tous.
Rassemblés par Skou BAH et Abdoulaye Ouattara
Source: info-matin