Chanteur et compositeur à succès malien, Ibrahim Hamma Dicko a marqué l’histoire de la musique de tout le nord du Mali et a participé à de nombreuses manifestations et biennales culturelles. Il était célèbre dans tout le Mali et son style rythmé par la calebasse et le violon traditionnel prouve la diversité et la richesse de cette musique malienne qui nous a révélé tant de grands talents.
Né en 1937, Ibrahim Dicko est un chanteur et compositeur malien. Installé à Gao il a marqué l’histoire de la musique de tout le nord du Mali, et a participé à de nombreuses manifestations et biennales culturelles. Il est repéré très jeune par son interprétation des versets du coran pendant les cérémonies religieuses.
Peintre en bâtiment de profession, il se lance dans une carrière musicale dans une troupe régionale. Il interprète des chansons tirées des folklores peules, songhaï et tamasheq, promouvant l’union de ces ethnies présentes à Gao. Ses thèmes incluent la sécheresse au Mali, la difficulté des relations entre ethnies, le travail, et aussi le Sida. Il est accompagné de calebasse et de violons traditionnels.
Installé à Gao, une ville qui s`étend au pied du fleuve Niger entre Tombouctou et Niamey, Ibrahim Hamma Dicko est entré dans la carrière musicale par l`intermédiaire de la troupe régionale qui participait à toutes les compétitions culturelles,
En 1986, il participe au festival de musique métisse d’Angoulême. Avec sa troupe, il se produit aussi au Niger, en Algérie, en Côte d’Ivoire. Il inspire d’autres artistes maliens.
Apres plusieurs succès national et international, Ibrahim Hamma Dicko se retire de la scène, fervent musulman, il devient le muezzin d’une mosquée.
Ses chansons (il en a composé à ce jour plus d`une centaine), rythment les événements de la vie du Mali et s`il chante la terrible sécheresse de cette région, il parle aussi de l`amour impossible entre ethnies, de la passion ou du sida : « Frères, le médicament anti-sida n`est pas encore découvert, car les docteurs, les magiciens, les féticheurs, les marabouts sont impuissants devant ce mal mystérieux. La sagesse commande donc l`usage de la capote… ». Il est l’auteur de plusieurs Albums dont « Badio Bissindie », 1989, « Mariana », Syllart, 1991, « Gao », 1995.
Fils du Nord Mali, plus précisément de Gabéro, musicien talentueux en son temps, qui a fait de Gao ce qu’il est aujourd’hui en matière de musique, Ibrahim Hamma Dicko a tiré sa révérence en juin 1995.
Rokya Berthé