«Entre la stabilité et l’instabilité, je choisis la stabilité», a déclaré le président malien, Ibrahim Boubacar KEÏTA, au cours d’une interview exclusive accordée à la DW-Afrique. C’était la semaine dernière, en marge de sa visite officielle en Allemagne.
A la question de savoir sur le fait que le débat est vif actuellement autour du Franc CFA ; faut-il, selon vous, se débarrasser du Franc CFA, qui constitue pour certains une relique du passé colonial ?
Le président IBK répond : «Il y a la manière sentimentale de voir cela et de refaire encore le procès du colonialisme. Mais nous sommes indépendants depuis plus de cinq décennies. Il est temps que nous soyons majeurs et nous les sommes d’ailleurs. A nous de savoir ce qui est dans nos intérêts et ce qui ne l’est pas. Moi je note que cet arrimage au Franc CFA aujourd’hui me donne des possibilités sur le plan international et me met à l’abri de certaines tentations, comme de la planche à billets, mais aussi à l’abri des inflations galopantes où il faut venir avec un sac pour acheter une miche de pain. Nous sommes à l’abri de cela. Cela dit je suis un partisan de la souveraineté monétaire qui est l’un des facteurs de la souveraineté de tout court. Nous sommes à la CEDEAO dans un processus de réflexion et même de travail que nous avons confié à certains de nos collègues chefs d’Etats de réfléchir à une monnaie commune. Il n’y a donc pas de problème. Sans hargne, sans couteau entre les dents, en parfaite amitié avec nos amis français. (…) Nous avons des échanges assez fluides et aussi une stabilité dont beaucoup nous envient. Je pense qu’entre la stabilité et l’instabilité, il faut la stabilité, c’est clair»
A.O, avec à la DW-Afrique