L’arrière, arrière, arrière, arrière-petit-fils de Soundiata Keïta, fondateur du royaume manding qui s’étendait du Sahara à l’océan Atlantique, IBK vient de succéder à son illustre aïeul sur le trône de koulouba. C’était le 04 septembre dernier, au stade du 26 mars, en présence de plusieurs Chefs d’Etat et de gouvernements africains et étrangers.
Le Mali n’est, peut-être pas, un royaume. Une monarchie, au sein de laquelle le Prince succède au Roi. Mais, c’est tout comme.
En effet, 796 ans après l’intronisation de Soundiata Keïta, c’est au tour d’Ibrahim Boubacar Keïta, arrière, arrière, arrière-petit-fils du Roi manding, de succéder à son illustre aïeul sur le trône du Mandé, pardon de Koulouba.
C’était, le 04 septembre dernier, à l’issue de sa victoire à l’élection présidentielle qu’il a remportée, face à son challenger Soumaïla Cissé, avec un score de plus de 67% des suffrages.
Célébrée en grande pompe, la cérémonie de son investiture a eu lieu au Palais de la Culture.
Une trentaine de Chefs d’Etat et de gouvernements y ont pris part dans une ambiance festive.
Mais contrairement à son illustre aïeul, IBK n’était – comme Soundiata Keïta, le jour de son intronisation – ni habillé en bogolan, ni chaussé de sandales en peau d’hippopotame ; mais tiré à 18 épingles dans un costard dernier cri, assorti de souliers en peau de « croco ».
Si, le jour de son intronisation, Soundiata Keïta était arrivé à dos d’âne au Palais, IBK, lui, est apparu, au Palais de la Culture, dans une Toyota land-cruiser décapotable blindée, un collier en or autour du cou.
Durant son second et dernier mandat, qui a commencé ce 04 septembre 2018 et qui se poursuivra jusqu’au 04 septembre 2023, IBK doit redonner espoir aux Maliens.
Pour ce second et dernier mandat, les Maliens ne lui demandent pas de réinventer la « Charte de Kouroukan Fouga ». Comme l’a fait son aïeul au 13e siècle.
Inscrite en 2009 sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, elle est considérée comme l’une des premières déclarations des droits de l’Homme de l’humanité. Elle comporte sept articles à tendance « libérale », dont les trois premiers sont : « toute vie est une vie » ; « Tout tort causé à une vie exige réparation » ; « Que chacun veille sur son prochain ».
Ces premiers articles consacrent l’égalité entre les hommes ; mais aussi, le respect des droits individuels et la solidarité entre les fils du pays.
Ce que les Maliens réclament, c’est la lutte contre l’insécurité ; l’accélération du processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration des combattants des groupes armés, le redéploiement des forces de défense et de sécurité ; la lutte contre la corruption et la délinquance financière et une justice pour tous ; riches comme pauvres.
Investi de ce nouveau mandat, le 04 septembre dernier, IBK a obligation de relever ces défis. Du moins, s’il veut – à défaut d’être couronné Roi des Rois, comme Soundiata Keïta en 1236 – quitter le pouvoir par la grande porte le 04 septembre 2023.
Canard Déchainé