Le second tour de l’élection présidentielle, prévu pour le 12 août prochain. Tel est l’unique sujet de cette interviou, que le candidat du mouvement « Ensemble Pour le Mali » a bien voulu nous accorder. C’était, le week-end dernier, à sa résidence privée de Sébénikoro où, nous avons aperçu nombre de candidats, au premier tour de l’élection présidentielle, venus lui réitérer leur soutien pour le second tour.
Mr le président, le second tour de l’élection présidentielle, prévu pour le 12 août prochain, vous redonne, vous et votre challenger, Soumaïla Cissé, les mêmes chances de gagner. Quel est votre état d’esprit, à une semaine de cet ultime duel ?
Avant de répondre à votre question, permettez-moi, Le Mollah, de rectifier le tir du début de votre question. Je ne suis pas à égalité de chances avec Soumaïla Cissé. Car, je l’ai terrassé au premier tour. Je caracole en tête avec 41,42%, alors que lui n’a pu enregistrer que 17,80 %. Ceci dit, j’entends aborder ce second tour très décontracté. Convaincu que je suis, que je le remporterai le doigt dans le nez.
Mais le problème de Soumaïla Cissé n’est pas de me voir gagner, car il sait mieux que tout le monde que je vais gagner.
Alors, où est le problème de Soumi-champion ?
Soumi quoi ? Champion où ? Mon œil ! Le problème de votre « champion », c’est de savoir avec quel pourcentage je vais reporter le second tour ?
Si en 2013, je l’ai remporté
contre lui avec un score de 77,6% des suffrages, rien ne m’empêcherait, cette fois-ci, de le remporter avec 85 %. C’est ce qui stresse mon Dôgô Soumaïla Cissé.
C’est pour cela, que je lui ai envoyé un de mes proches, pour lui signifier que je gagnerai le second tour avec 80% des voix. Donc, inutile pour lui de se stresser. Je gagnerai, sans beaucoup de dégâts collatéraux.
Mr le président, en politique rien n’est moins sûr. Qu’est-ce qui vous dit que vous allez remporter le second tour ?
Excepté, peut-être, Aliou Boubacar Diallo ou Modibo Sidibé, tous les autres candidats à la présidentielle appelleront leurs électeurs à voter pour moi au second tour.
Pourquoi ?
Eux, ils savent pourquoi ! Qui est fou ?
Pouvez-vous nous dire pourquoi ils rallieront votre camp au second tour ?
Certains le feront pour avoir leur part du gâteau, d’autres pour que leur dossier, pendant devant la justice, soit « gelé ».
Pouvez-vous nous citer les noms de ceux qui ont leur dossier pendant devant les juges ?
Ils se connaissent ! Et je suis certain que vous les connaissez. Parfaitement.
Un ou deux noms ?
Vous ne mangerez pas votre piment avec ma bouche.
A supposer, Mr le président, que tous les autres candidats appellent leurs militants à voter Soumaïla Cissé, que feriez-vous en ce moment ?
Je n’imagine même pas cette éventualité, qui n’est, ni plus, ni moins, que de la politique-fiction. Car, ceux qui appelleront leurs militants à voter pour moi savent pourquoi ils le font. Ceux qui appelleront leurs militants à voter pour Soumaïla Cissé en connaissent, aussi, les raisons.
Mr le président, votre second mandat aussi sera-t-il un « partage de gâteau » ?
Je suis responsable de ce que je dis, pas de ce que vous pensez.
C’est ce qui transparaît de vos propos, Mr le président…
Contentes-toi, plutôt, de ce qui ne transparaît
pas de mes propos. Car, je n’ai rien dit de tel.
Si vous êtes élu, Mr le président, votre premier gouvernement sera-t-il à l’image des précédents, c’est à dire pléthoriques ?
La taille du gouvernement dépend, en grande partie, de l’offre politique qui vous est faite.
Pourtant, Mr le président, vous venez de nous rassurer que votre prochain gouvernement ne sera pas du gâteau à se partager…
Je le dis et le répète à satiété : je suis responsable de ce que je dis ; pas de ce que tu penses.
Avez-vous un message pour Soumaïla Cissé, votre challenger ?
Qu’il se rassure : je le battrai sans le mettre K.O !
Propos recueillis
par Le Mollah Omar
Source: Canard Déchainé