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IBK : « mon dôgô Soumaïla Cissé a accepté de partager avec moi le plat de riz à la sauce tigadegue… de la paix »

INTERVIEW (PRESQUE) IMAGINAIRE

L’entretien téléphonique entre IBK et Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition. C’est l’unique sujet de cette interview– imaginaire ou presque –que le président de la Rue publique a bien voulu nous accorder. C’était, dimanche dernier, au Palais de Sébénikoro.

Mr le président, l’entretien téléphonique que vous avez eu avec votre jeune frère, et non moins chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, a enflammé les réseaux sociaux. Comment s’est-il passé ?

Ça s’est passé le plus naturellement du monde. Cela n’a rien d’extraordinaire pour qui connaît les relations, qui ont toujours existé entre feux Boubacar Keïta et son ami et frère, Bocar Cissé.

Il paraît qu’il n’avait pas cru un seul instant que c’était vous….

Rires…. Effectivement !

Donnez-nous les détails, car j’ai l’impression que vous n’avez pas tout dit au micro de notre consœur Hawoye Touré de l’ORTM, qui vous avait posé la question.

Je ne pouvais pas tout dire. Quand son téléphone a sonné, il a dit allo ? Et je lui ai dit, c’est ton kôrô, IBK.
Sur le coup, il ne m’avait pas cru. Il était, tellement, surpris qu’il n’avait pas fait attention à ma voix, reconnaissable entre mille…

Et alors ?

Il m’a dit : c’est une blague ou quoi ? Je lui ai dit que non ! C’est vraiment ton kôrô IBK. Vous savez ce qu’il m’a répondu ?

Non !

Je vais faire authentifier votre voix par le FBI, ensuite je vous reviens.

Et après ?

Je lui dis : « Dôgô, inutile de te donner cette peine ». C’est vraiment moi, IBK. Il faut qu’on se voit pour parler, non pas entre leaders politiques ; mais entre frères ayant en commun le bien le plus précieux : le Mali.
Je tiens à te le dire de vive voix, car cette crise n’a que trop duré. D’abord, entre toi et moi ; ensuite, dans notre pays, qui n’en a pas besoin. Donc, il faut qu’on se parlent. Et le plus tôt serait le mieux !

Et que vous a-t-il répondu ?

Il a reconnu que j’ai raison. Et qu’il attendait depuis longtemps mon coup de fil, pour prendre langue avec moi, son kôrô bien-aimé.

Quand aura lieu votre rencontre ?

Dans les jours à venir, Inchallah ! Car, au moment où je l’appelais, il était à l’étranger. Et il m’a promis qu’il rentrera plus tôt que prévu, à Bamako, pour partager avec moi le plat de « Tigadégué » de la paix.

Qu’entendez-vous, Mr le président, par « Plat de tigadégué » de la paix.

Chez les Indiens, pour montrer à tous que vous vous êtes réconcilié avec quelqu’un, vous fumez ce qu’on appelle le « calumet de la paix ».
Mais chez les Maninka, on ne fume ni cigare, ni calumet. On partage ce qu’on appelle le « Plat de riz à la sauce Tigadégué », orné de beaucoup de « Frontobani ».

Vous pensez que cela suffirait-il pour briser le mur de glace qui s’est installé, entre vous et votre jeune frère, depuis la proclamation des résultats définitifs de l’élection présidentielle du 29 juillet 2018 ?

Je suis convaincu que, cette fois-ci, mon Dôgô Soumi et moi partirons du bon pied, pour faire en sorte que tous les fils et filles de ce pays puissent se retrouver pour sortir notre Mali de cette crise, qui n’a que trop duré.

Et s’il persiste à ne pas vous reconnaître comme président de la Rue publique ?

Non, il ne fera pas ! L’élection présidentielle est passée. Nous allons, désormais, regarder dans la même direction. Pour le « Bonheur des Maliens ».

Votre rencontre avec votre Dôgô se fera en présence de son staff ou entre vous deux ?

Cette rencontre se fera entre les enfants de feux Boubacar Keïta et de Bocar Cissé, deux frères et amis que seule la mort a séparés.

Est-ce vrai, Mr le président, que feux Boubacar Keïta et Bocar Cissé vous ont fait jurer, vous et Soumaïla Cissé, de veiller l’un sur l’autre, quelque soit votre différend ?

Je ne sais pas d’où vous tenez cette information, mais elle est exacte. Et mon appel téléphonique à mon jeune frère s’inscrit dans le cadre de cette promesse, que nous avions, tous les deux, faite à nos pères. Etant l’aîné, j’ai décidé de franchir le pas. Cela a pris, peut-être, trop de temps au goût de certains ; mais, comme dit-on, mieux vaut tard que jamais !
Propos recueillis par Le Mollah Omar

Source: Canard Déchainé

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