” Inchallah, nya fô, mba kè “, traduction : ” Plaise à Dieu, je l’ai dit, je le ferai “. Voilà le slogan fétiche du Président Ibrahim Boubacar Kéita partout où il s’adresse aux Maliens depuis quatre ans. Slogan trompeur, fausses promesses s’il vous plait du n°1 de la République que personne ne saurait pourtant obliger. Hélas !
IBK a promis des ordinateurs pour les étudiants : « un étudiant, un ordinateur ». Au terme de son mandat, nous n’avons rien vu, rien du tout. Beaucoup d’étudiants ont entre temps bouclé leurs études et sont dans la rue à la recherche d’un emploi introuvable. Car les 200 000 emplois promis, personne n’en sait la véritable clé de distribution, sauf les initiés à la duperie qui ont une réponse à tout, tel l’actuel ministre en charge de l’emploi.
IBK a promis un quatrième pont à Bamako. Mais à présent, un seul pilier du pont n’est visible le long du trajet indiqué. Sauf par magie, cette promesse sera vaine. IBK a simplement parler pour parler, mais pour faire ce qu’il a dit.
IBK a martelé ne jamais s’asseoir à la même table que les rebelles. Depuis, il n’a jamais quitté leur table, et ils sont mieux servis que les honnêtes citoyens qui ne savent plus où donner la tête. Sacré IBK !
El Hadj Ibrahim Boubacar Kéita, Mandé Mansa, a déclaré il y a deux ans : « plus jamais l’impunité ». Mais depuis, rien. Nous assistons au vol à ciel ouvert comme en témoignent les rapports du Vérificateur général, sans conséquence.
IBK a donc promis, il a encore promis, il a toujours promis. La liste est longue. Mais rien au finish. Pardon, IBK a acheté un avion présidentiel pour le Mali, l’ancien attend d’héberger les margouillats et les salamandres.
IBK vient de nous apporter des hélicoptères flanqués à Bamako alors que soldats et populations meurent au centre et au nord sans poursuite. Il ne finit pas de construire sa maison et de ” reconstruire ” le Palais présidentiel depuis quatre ans. Aucune fanfaronnade politique n’a pu l’amener à Kidal et alors il lui a manqué la moindre rigueur qui pourrait mettre au pas les kidalois pourtant signataires de l’accord pour la paix. Pour accueillir le sommet Afrique-France, il a rasé les installations de pauvres citoyens au motif d’assainir les rues de Bamako mais qui redeviennent aujourd’hui plus dégueulasses qu’auparavant, parce que le Président français est parti et les Maliens ne comptent pas.
Bref le président a été positif pour s’ériger en véritable bourgeois du royaume de la pauvreté et de l’insécurité qu’est devenu le Mali. Par contre il a été négatif quand il s’est agi de faire prospérer le pays, de respecter ses promesses, de faire ” Le Mali d’abord “, de faire du Mali “ un pays émergeant “, de créer 200 000 emplois pour les jeunes. Et comme le ridicule ne tue pas à Koulouba, le jeu favori de notre président c’est de se montrer en spectacle. Alors que nous attendons les retombées de l’interconnexion sur l’ensemble des régions de Sikasso à Kayes en passant par Ségou, Koulikoro et Bamako, le président se glorifie d’avoir desservi une contrée. Belle comédie !
Détrompons-nous, le Mali émergent n’est pas pour demain tant que l’heure des contes de fée persiste à la présidence de la République. Le comble, c’est que chaque fois que des Maliens expriment leur ras-le-bol, le boss l’interprète comme une volonté de l’évincer de son fauteuil. Alors il est là, dit-il, jusqu’aux élections de 2018. Mais qui lui a dit le contraire?
Mamadou DABO
Zénith Balé