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IBK dans les pays victimes du virus Ebola : Du m’as-tu vuisme à l’international

Le président de la République a effectué, la semaine dernière, une série de visites chez nos voisins de la Guinée, de la Sierra Léone et du Libéria gravement atteints du virus Ebola. Une visite qui, même si elle peut être vue comme un acte de solidarité envers ces populations, est perçue d’un mauvais œil par certains Maliens qui reprochent à IBK de ne pas s’être rendu à Kayes où le virus a déjà fait une victime.

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Le sujet est largement débattu dans les rues et ‘‘grins » de la capitale malienne. Chacun y va de son petit commentaire. Si tous sont unanimes à considérer que cette visite est un véritable élan de solidarité envers des populations où le virus Ebola a dépassé la barre des 4 000 victimes, ils regrettent en même temps que le président n’ait pas cru devoir se rendre à Kayes où un premier cas a rendu l’âme il y a quelques semaines.

 

Ce qui fait verser beaucoup de salive au sein de l’opinion bamakoise. On entend dire par exemple que «  le président de la République est toujours plus sensible aux problèmes de ses voisins qu’à ceux de sa propre famille « . Chose qui est une très bonne habitude dans la vie sociale de tous les jours mais il en va autrement quand on est aux commandes d’un pays dont les propres problèmes passent obligatoirement avant ceux des autres.

 

» Je reconnais que ces pays ont besoin de la compassion des autres, particulièrement du Mali mais je ne pas comprendre qu’un cas du virus Ebola ait été signalé par les services sanitaires dans une partie du pays sans que le président ne s’y rende « , a dit Sadio Diouara avant d’ajouter que la visite dans les autres pays  »est très mal placée » même si elle s’inscrit dans le cadre d’un élan de solidarité.

 

En effet, ils étaient nombreux les Maliens, notamment les populations de la première région du Mali, qui s’attendaient à une visite du président IBK dans cette partie du pays où le mal qui mine actuellement l’Afrique de l’Ouest, et le monde entier dans une moindre mesure, a déjà fait sa première victime et où plusieurs personnes, soupçonnées d’être affectées, sont mises en quarantaine. On peut donc comprendre la désapprobation des uns et des autres de geste du président de la République qui est pourtant une belle initiative en temps normal. Selon Abdoul Razak Touré,  » cette visite de solidarité est tout à fait normale…mais IBK aurait dû commencer par son propre pays où les populations sont très inquiètes au point que certains ne se donnent même plus la main… ».

 

Cependant, ce qui semble agacer davantage est le fait que ce n’est pas la première fois que le président de la République pose un tel acte. Son investiture à la magistrature a coincidé avec de terribles inondations à Bamako qui ont fait une vingtaine de morts, surtout des enfants et des personnes âgées. Pourtant, bien qu’il ait menacé de sévir contre les auteurs supposés de cette calamité (les maires qui ont distribué des lots à usage d’habitation sans discernement) le président n’a pas daigné se rendre sur les sites sinistrés et exprimer sa solidarité aux victimes qui en avaient bien besoin.

 

A peine deux mois plus tard, le voilà verser des larmes sur les corps des deux journalistes de la Radio France internationale (RFI) qui venaient d’être lâchement exécutés à Kidal et dont le monde regrette encore l’avancée non-significative de l’enquête. De quoi penser que quand il s’agit des autres, le président est prompt à réagir. Mais quand il s’agit des Maliens, ça peut attendre. Histoire de projeter une bonne image à l’extérieur?

Aboubacar DICKO

 

IBK décline l’accolade de Mara à l’aéroport

A son retour des pays où l’épidémie du virus Ebola fait des ravages, le président IBK s’est dérobé aux traditionnelles embrassades et poignées de mains des officiels venus à l’accueil. Alors que le Premier ministre Moussa Mara s’élançait pour le prendre dans ses bras, il s’est arrêté net et levé ses mains en signe dissuasif comme pour lui dire :  » Tu vois, mon fils, je viens de pays envahis par le virus et rien ne prouve que je ne l’ai pas attrapé. Alors fais gaffe ! « 

 

Ce geste à l’égard du chef du gouvernement valait pour toutes les autres personnalités présentes à Bamako Sénou.

 

Le président de la République avait donc conscience du danger qu’il courait en se rendant dans les pays visités. Il y est pourtant allé. Pour laver son blason terni par les scandales liés aux contrats sur l’avion présidentiel et les équipements militaires ? On pourrait le croire.

                                                                            

A D

 

SOURCE: L’Indépendant  du   5 nov 2014.
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