Couché sur une longue chaise au bord de la piscine, et les pieds dans l’eau, IBK contemple les nuages en tirant sur un gros cigare. Pas un seul bruit dans le jardin où, volent de fleurs en fleurs les papillons. Pas un seul coup de vent, entre les arbres. Lunettes de soleil sur le nez, et en maillot de bain, le président de la Rue publique savoure ces rares instants de bonheur. Surtout, à quatre petits mois de l’élection présidentielle, qui s’annonce, pour le moins, palpitante. Tant par le nombre et la qualité des candidats en lice.
C’est ce cadre paradisiaque que se déroulera, pour la première fois, l’interview qu’IBK a – de bien et bonne grâce – voulu nous accorder. Sans détour.
Mr le président, êtes-vous en train de réfléchir sur la stratégie que vous allez adopter pour gagner la présidentielle du 29 juillet prochain ?
Tu as appris, aussi, à lire dans mes pensées ? Je te l’accorde : c’est bien ce que je suis en train de faire.
Mais pourquoi refusez-vous d’admettre que vous serez candidat à votre propre succession ?
Je ne refuse pas d’être candidat à ma propre succession ; mais je t’ai toujours dit et répété que j’attends le signal d’Allah Soubhana watallah. C’est lui qui décide, pas moi. Et dès que j’aurai son signal, tu verras ce que tu vas voir : il n’y aura pas de second tour. Car je ferai comme Poutine, le tsar de Russie : faire d’une bouchée mes adversaires « pourritiques ».
N’est pas Poutine, qui veut, Mr le président ?
Moi, le « Kankélintigui » de Sébénikoro, j’ai fais mieux que Poutine en 2013 : plus de 77%, alors que lui n’a fait qu’un petit 76 %.
Mais 2013 n’est pas et ne sera pas comme 2018, Mr le président ?
Inutile de me le rappeler. Je le sais mieux que toi. Mais pour moi, rien n’a changé. Comme en 2013, mes adversaires politiques se bousculeront, bientôt, devant mon portail pour reconnaître leur défaite.
Qu’est –ce qui vous fait penser cela ?
Je le sais, c’est tout !
Lisez-vous dans une boule de cristal ?
Allah Soubhana watallah vaut bien plus que toutes les boules de cristal du monde.
Mr le président, que répondez-vous à ceux qui soupçonneraient votre régime d’être derrière un article de notre confrère Médiapart, qui révelait que la brigade financière française aurait Mr Aliou Boubacar Diallo, le candidat adoubé par le chérif de Nioro, dans son collimateur pour, dit-il, « escroquerie » ?
Je peux te jurer sur tout ce j’ai de plus cher que ni moi, ni mes proches, ni ce que vous appelez mon régime ne sont derrière cet article. D’ailleurs, ai-je besoin du soutien d’un organe de presse, fût-il Médiapart, pour éliminer un adversaire politique ?
Cet article de médiapart a été repris par notre confrère « Le 22 septembre », un journal accusé, à tort ou à raison, de soutenir votre régime.
Ce n’est pas le journal de Chahana Takiou ?
Oui, vous le connaissez ?
Inconnu au bataillon !
Vous n’avez jamais serré la main à Takiou, Mr le président ?
Combien de fois, dois-je te le dire ?
Dans son droit de réponse, publié sur sa page facebook, Mr Aliou Boubacar Diallo dit « Que les commanditaires de cet article sachent raison garder, car la mayonnaise ne prendra pas ». Que lui répondez-vous ?
Rien ! Car je ne me sens, ni de près, ni de loin, concerné par cette affaire.
Propos recueillis
par Le Mollah Omar
Source: canarddechaine