Alors que le président de la République faisait sa promenade matinale dans son jardin, nous le surprendrions, non loin de la piscine, en train de réfléchir sur les réponses à apporter aux problèmes de l’heure. C’était dimanche dernier, aux environs de 7h30 mn, à sa résidence privée de Sébénicoro. Entretien.
Comment allez-vous, Mr le président ?
Le Mollah, que fais-tu ici par un si bon matin ?
Juste pour dire bonjour au meilleur des présidents de la République.
Ah bon, tu trouves que je suis le meilleur des présidents africains ?
Sans doute, excellence, après les mesures que vous avez prises en faveur de nos populations dans le cadre de la lutte contre la pandémie à coronavirus.
Bon, si tu le dis. Alors que me vaut l’honneur de cette visite matinale ?
Juste pour vous poser les questions auxquelles nos lecteurs souhaitent avoir des réponses.
Je vous écoute alors.
Où en êtes-vous avec les négociations avec les présumés ravisseurs de Soumaïla Cissé ?
Nous poursuivons les négociations avec eux, afin que mon jeune frère puisse rentrer chez lui saint et sauf.
Est-ce qu’ils vous ont fait part de leurs exigences ?
Je ne peux, malheureusement, pas vous en dire plus pour ne pas compliquer la tâche aux négociateurs.
Pourtant, selon nos concitoyens, rien n’est fait pour faire libérer le chef de file de l’opposition
Ah bon, c’est ce qu’ils pensent ?
D’autres même estiment que l’absence de l’honorable Soumaïla Cissé à l’hémicycle arrangerait vos affaires.
Pourtant, je ne dors plus depuis le 25 mars, date de son enlèvement, par des djihadistes proches d’Amadou Koufa.
Mieux, j’ai mis en place une cellule, dirigée par le très respecté Pinochet, pour conduire les négociations avec les ravisseurs. Les choses avancent bien. Lentement, mais bien. Et nous espérons aboutir, les jours à venir, à la libération de mon « Dôgô fari », Soumi-champion.
Les Maliens piaffent d’impatience de voir Soumaïla Cissé rejoindre sa famille. Si vous y arriviez, cela mettrait du beurre dans vos épinards.
A Dieu ne plaise !
Le président de l’Assemblée nationale vient d’annoncer, dans une lettre circulaire en date du 16 avril dernier, que tous les députés, qui ont eu des contacts avec l’honorable Hady Niangadou, doivent se faire dépister. Systématiquement.
Quoi, tous ceux qui ont eu des contacts avec Hady Niangadou ?
C’est bien cela !
Tu es sûr de ce que tu dis ?
Absolument !
Ce Djo Walaki va me tuer !
Comment cela ?
Depuis que j’ai vu la gueule de ce mec à la télévision en train de battre campagne, je me suis dit qu’il y a quelque chose qui cloche.
C’est à dire ?
Il avait la gueule de quelqu’un qui est infecté par le covid-19. S’il file ses germes à ses proches, il aura à faire à moi.
De quel proche voulez-vous parler, exactement ?
Le Mollah, laisse tomber.
Avez-vous un proche, qui serait, à son tour, proche de Hady Niangadou ?
Non, jamais !
Jamais ?
Jamais !
Mr le président, des informations circulant sur les réseaux sociaux indiquent que Bably Ba, le conseiller économique du Premier ministre aurait été testé positif au covid-19. Qu’en dites-vous ?
Ah le pauvre ! Comment va-t-il ?
Il paraît que les services de santé sont à la recherche de tous ceux qui ont eu des contacts avec lui, y compris à la Primature
J’espère seulement que mon fiston Boubou Cissé ne figure pas parmi les gens qui lui ont serré la main.
Allez-vous mettre tous les cadres de la Primature en quarantaine ?
S’il est vrai que Babaly Ba a été testé positif, tout sera fait pour circonscrire la pandémie à la Primature.
Pourquoi avez-vous dit « Ce Djo Walaki va me tuer » ?
Permettez-moi de ne pas répondre à cette question. D’ailleurs, si cela ne vous dérange pas, je voudrais mettre fin à cet entretien, ici et maintenant.
Bonne journée !
Propos recueillis par Le Mollah Omar /Canarddechaine.com