Le chef de l’Etat Ibrahim Boubacar KEÏTA, à l’occasion du conseil des ministres inaugural du gouvernement Soumeylou Boubèye Maiga, a défini les grandes lignes de la nouvelle mission gouvernementale. Dans la lettre adressée à l’équipe remaniée, la lutte contre le terrorisme et l’insécurité reste le cheval de bataille d’IBK.
Pour Ie président de la République, en effet, la réussite sur ce chantier passe par une montée en puissance et en efficacité de nos forces armées et de sécurité. Il a ainsi invité son nouveau Premier ministre – non moins ex-ministre de la défense – à poursuivre et à intensifier la mise en œuvre de la Loi d’orientation et de programmation militaire (LOPM) et de la Loi d’orientation et de programmation sécuritaire (LOPS).
La situation sécuritaire des régions du centre est un défi qui justifie, selon le locataire de Koulouba, que le gouvernement sous la conduite de SBM engage une accélération sans délai de l’opérationnalisation du Plan de Sécurisation Intégrée des Régions du Centre (PSIRC) pour répondre aux attentes des populations. IBK ne renonce pas pour autant à utiliser les voies de règlement pacifique car il instruit le gouvernement d’accorder une attention particulière à la poursuite de la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du processus d’Alger. Il compte par ailleurs sur l’équipe de Soumeylou Boubeye pour une meilleure prise en charge de la demande sociale par l’accélération de la mise en œuvre du Programme Présidentiel d’Urgences Sociales dans les domaines de l’énergie, de l’eau, du désenclavement, de l’éducation, de l’agriculture et de la santé. Il a enfin demandé l’organisation d’élections transparentes, crédibles et apaisées, lui qui doit mettre en jeu son fauteuil présidentiel en juillet prochain, comme pour démentir les supputations d’une l’impossibilité d’organiser les échéances électorales de 2018.
Au demeurant, «la paix ne sera durable qu’au prix d’une entente nationale », dira IBK pour rappeler que la Charte pour la Paix, l’Unité et la Réconciliation nationale issue des conclusions de la Conférence d’Entente Nationale propose des mesures d’amnistie en faveur de certains acteurs de la rébellion armée de 2012. Et de dévoiler par la même occasion un projet de loi d’Entente Nationale qui prendra en charge ces propositions.
La promotion du genre n’est pas demeurée en reste. Comme pour signaler qu’il a tenu compte à une loi dont il est l’initiateur, le président IBK a exhorté la poursuite de l’application de la loi sur la gent afin d’assurer la représentativité des femmes aux postes électifs et administratifs.
Allusion faite sans doute au ministre démis Bathily, qui ne manquait pas d’occasion pour blâmer ses collègues ministres, IBK a attiré l’attention sur la nécessité de former une équipe unie et solidaire, soucieuse de l’intérêt général et des intérêts supérieurs de la nation.
Et d’expliquer au vieux stratège que son succès dépend de la cohésion de l’équipe gouvernementale, de son degré d’attachement aux principes républicains et aux valeurs cardinales de la société malienne.
En attendant l’élaboration de la cinquième déclaration de politique générale du gouvernement sous IBK, on peut d’ores et déjà deviner les grandes lignes que Soumeylou Boubeye va défendre devant les honorables députés.
Comme un cours d’histoire, tous les premiers ministres ont été mis à l’épreuve de cette drôle équation sans autant arrivés à bouger le moindre pion sur ce vaste échiquier. Pour le succès de Boubeye, il faudra peut-être un miracle, plus qu’une simple solidarité gouvernementale.
Amidou Keita
Source: Le Témoin