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IBK AU CRIBLE DE SOUMAILA CISSE : L’espoir assassiné ?

Dans un entretien récent, le chef de l’opposition politique parlementaire et patron de l’Union pour la République (URD), Soumaïla Cissé, jette un regard critique sur les premiers mois de gouvernance IBK. L’élu de Niafunké pense simplement que son challenger au second tour de la dernière présidentielle est juste à côté de la plaque.

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Après les rivalités électorales pour l’accession à la magistrature suprême, l’on pensait qu’Ibrahim Boubacar Kéita et Soumaïla Cissé s’imposeraient un minimum de collaboration. Les deux candidats au second tour de la dernière présidentielle avaient séduit plus d’un par la courtoisie qui avait précédé et suivi la proclamation officielle des résultats. Le vaincu n’avait pas mis du temps à féliciter le vainqueur dans une atmosphère conviviale rarement vue en Afrique.

Une rareté qui permettait déjà de nourrir des espoirs dans un Mali cherchant à se relever de l’une des plus graves crises politico-sécuritaires de son histoire. Mais, au fil du temps, les uns et les autres ont déchanté et le scénario politique idéal promis sur nos terres s’éloigne jour après jour. Six mois de règne d’IBK auront assassiné tant d’espoirs et déjoué tant de pronostics politiques.

Un semestre après l’arrivée d’IBK aux commandes de l’Etat, le patron de l’Union pour la République (URD) dresse un bilan « extrêmement mitigé » du leader du Rassemblement pour le Mali (RPM). M. Cissé pense qu’IBK aurait dû d’abord s’attaquer aux questions fondamentales de rétablissement de l’intégrité territoriale et de la sécurité sur toute l’étendue du territoire national.

Or, aujourd’hui, nous sommes loin du compte. L’insécurité sévit toujours dans les trois régions du Nord et Kidal n’est pas encore sous l’autorité légale de l’Etat du Mali, en dépit des mises en scène. Le chef de l’opposition politique parlementaire impute cette incapacité de l’Etat à asseoir son pouvoir sur le septentrion aux imprécisions d’une feuille de route gouvernementale devant aboutir à une relation saine avec les groupes armés.

« La feuille de route d’IBK pour négocier avec les groupes armés n’est pas suffisamment claire », déplore le député élu à Niafunké. Une façon à peine voilée de remettre en cause les aptitudes de négociateur du chef de l’Etat.

« Soumi Champion » critique sèchement les choix personnels du président de la République. Pour lui, IBK, qualifié lors de la présidentielle de « candidat des putschistes » à cause de ses accointances avec les ex-mutins, se serait rendu service en coupant les ponts avec les représentants de l’ex-junte. Ces derniers sont encore au gouvernement et d’autres en service à la présidence de la République.

« Je trouve étonnant que le président ait nommé au poste de chef d’état-major particulier un officier connu pour avoir fait partie de la junte », désapprouve l’ancien président de la Commission de l’Uémoa. Inculpé et placé sous mandat de dépôt le 13 février 2014 pour« complicité d’assassinat » dans l’affaire des bérets rouges, le général de division Yamoussa Camara constituait une des erreurs de casting du nouveau locataire de Koulouba.

IBK aura-t-il la sagesse de tirer tous les enseignements de l’inculpation de son chef d’état-major particulier ? En tout cas, le « Tisserand en chef » a maille à partir avec ses choix personnels et ses soutiens politiques plus ou moins déguisés.

La forte présence des proches de la famille présidentielle à des postes stratégiques fait débat au sein de l’opinion. Et l’honorable Soumaïla Cissé s’est dit « surpris » des choix ayant occasionné l’influence notable de la famille présidentielle sur l’appareil de l’Etat.

Au niveau de sa formation politique, M. Cissé ne gobe pas aussi les options présidentielles qui ont des effets sur la vie de la nation. La majorité présidentielle comprend des députés connus pour leurs affiliations aux réseaux mafieux et rebelles que beaucoup d’observateurs politiques comme« Soumi Champion » ne sont pas prêts à tolérer.

« Au prétexte de la réconciliation, on absout des gens qui se sont compromis avec les jihadistes. Ils ont fait l’objet de mandats d’arrêts internationaux que le gouvernement a levés, et ensuite ils se sont retrouvés à l’Assemblée nationale sous les couleurs du parti au pouvoir. On ne leur demande aucun compte. C’est l’impunité la plus totale », fulmine le chef de l’URD.

A juste raison !

Ogopémo Ouologuem

(correspondant aux USA)
Source: Les Echos

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