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Hypothèque sur les réformes: la nécessaire implication d’IBK

En attendant la rencontre annoncée par le Président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA, avec l’ensemble de ses ‘’autres frères’’ depuis Ouagadougou, le processus de révision constitutionnelle enclenché par le Premier ministre a du plomb dans l’aile. Et pour cause ? Le Cadre de concertation national, concocté par le Chef du Gouvernement pour fédérer les énergies autour d’une initiative qui se veut inclusive, se vide de ses membres au fil des rendez-vous.

Face à l’incapacité du Gouvernement du Premier ministre Soumeylou Boubèye MAIGA de conduire un processus de révision constitutionnelle inclusif, dont le préalable pour plusieurs acteurs politiques majeurs de notre pays, est le ‘’dialogue politique’’ ou une ‘’conférence des forces politiques et sociales’’, le Président de la République semble dans l’obligation de prendre les choses en main. En tout cas, sa rencontre à Ougadougou, le 2 mars dernier, avec la colonie malienne dans ce pays frère, marque un tournant décisif dans cette volonté.

Le Président IBK, pour qui, ‘’rien ne vaut le Mali’’ face à ses compatriotes du Faso a promis de rencontrer tous ses ‘’autres frères’’ : « j’ai rencontré mon jeune frère Soumaïla CISSE, en début de semaine, très bientôt je vais rencontrer mes autres frères pour parler du Mali, de rassemblement, de l’union sacrée de tous au chevet du Mali pour le retour rapide de la paix et pour reconstruire ensemble le Mali ».

Cette rencontre des autres acteurs politiques du pays est d’autant plus indispensable que le CCN devient de plus en plus problématique. En effet, la mise en place du CCN matérialisait la volonté du Gouvernement ‘’d’inclure toutes les forces vives de la nation dans le processus de révision constitutionnelle’’. Il avait, à cet effet, pour mission de ‘’formuler des propositions au Gouvernement, sur les questions qui lui sont soumises, notamment en rapport avec les orientations à donner aux Comités d’experts chargés de la révision constitutionnelle ; les projets de textes portant création des circonscriptions administratives et des collectivités territoriales ; les modifications de la loi électorale ; les projets de lois organiques fixant le nombre d’élus au Parlement et enfin le chronogramme des consultations référendaires et de toutes les élections’’.

Depuis son instauration par le Décret N° 20/PM-RM du 17 janvier 2019, par le Premier ministre, le CCN ne cesse de montrer ses limites, à cause d’un manque de confiance affiché des acteurs devant l’animer. Malgré l’ouverture du Cadre à l’ensemble de la classe politique, cette dernière ne voit en cet espace aucune solution à ses préoccupations, d’où son boycott par l’opposition et dernièrement, le vendredi 1er mars 2019, par les Mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali.

Pour Sidi Brahim Ould SIDATI, « Le Cadre de concertation qu’on a créé se penche sur un ensemble de situations, de questions pour la nation malienne. Il s’agit de la révision de la constitution, et toutes les questions y afférentes par rapport aux situations politiques et institutionnelles que le pays vit, tout comme la gouvernance. Nous avons vu que le cadre a été réduit simplement à un problème de révision de la loi électorale, sur le mode de scrutin. Ce qui ne peut être fait que s’il y a vraiment une révision de la constitution. Nous allons attendre que les questions de révision constitutionnelle soient à l’ordre du jour pour revenir ».

Le représentant de l’ADP-Maliba, l’honorable, Amadou THIAM, a pointé du doigt l’absence de lien entre le CCN et le Comité d’experts en charge de la révision constitutionnelle.

« Concernant la révision constitutionnelle, il est important de trouver une synergie entre ce Cadre de concertation et le Comité d’experts. Pour qu’en parfaite harmonie, nous puissions traiter les différentes questions. Parce qu’il y a des questions qui ne trouvent leurs solutions qu’à travers une révision constitutionnelle », a-t-il confié à la presse à l’issue de la réunion du CCN du vendredi dernier.

Face à ce pilotage à vue, personne ne peut deviner ce qui se sera fait demain dans le Mali d’Ibrahim Boubacar KEITA.

Même le Premier ministre, le capitaine du navire de ce processus, est lui-même évasif quant-il s’est agi d’une éventuelle nouvelle prorogation du mandat des députés. « Si le chronogramme est respecté comme nous le souhaitons et que le référendum se tient en fin avril. La Cour constitutionnelle a deux mois pour valider les résultats. Cela peut aller jusqu’en fin juin. Malheureusement, le mandat de l’Assemblée nationale finit en fin juin », a indiqué le samedi 2 mars le PM, lors des assises de l’EPM.

Quant à Dr Bokary TRETA, Président de l’Alliance Ensemble Pour le Mali, il invite ses militants à se préparer pour un plan B.

« Je vous propose de penser à un plan B au cas où il ne sera pas possible de renouveler le mandat des députés », a-t-il mis en garde.

Dès lors, pour l’intérêt du Mali et des Maliens, il revient au Président de la République de prendre les choses en main, en vue d’éviter un autre camouflet similaire à celui de 2017 à la réforme constitutionnelle.

Il n’est jamais trop tard pour bien faire, les préoccupations sont connues, il s’agit plutôt d’un petit sacrifice pour le Mali afin de prendre un nouvel envol. Si l’initiative de la réforme constitutionnelle fait l’unanimité au sein de la classe politique malienne, la démarche jusque-là adoptée reste décriée par les forces vives qui mettent en avant des préalables. Face au blocage actuel auquel nous faisons face, le président IBK est vivement interpelé.

Par Sidi DAO

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