Bamako, 3 sept (AMAP) Une partie du personnel du Sofitel Hôtel de l’Amitié a tenu, mardi, un sit-in devant l’établissement hôtelier, pour protester contre le licenciement de 76 employés pour motif économique par la société tunisienne «Granada» gérante de la structure.
Les employés ont, à cet effet, bloqué les différentes entrées et sorties de l’hôtel à l’aide de barricades et de leurs motos. Ils estiment n’avoir pas été avisés, et espéraient reprendre le service après des mois de chômage technique dus à la Covid-19. Contre toute attente, ils ont été invités à signer un acte de résiliation de contrat.
A l’entrée, deux listes étaient soumises aux employés qui devraient signer. La première liste concernait les employés autorisés à prendre le travail et l’autre était destinée à ceux qui doivent être remerciés.
«Au début, 76 employés de l’hôtel étaient sur la liste de licenciement. Nous constatons autre chose ce matin. Ils nous ont présenté deux listes : celle de ceux qui peuvent entrer pour travailler et la liste de licenciement que les intéressés doivent signer. Les agents n’ont pas été avisés», a déploré le secrétaire général adjoint du Comité syndical de l’hôtel de l’Amitié, Dr Aboubacar Diarra.
Pour celui qui se présente comme membre du Bureau exécutif de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), certains travailleurs qui étaient sur l’ancienne fiche de congédiement ont été autorisés à reprendre le travail. D’autres n’y figuraient pas mais ont été surpris de constater qu’ils doivent être limogés. «Ces licenciements ne sont pas du tout fondés, parce que nous constatons que l’hôtel marche », explique le syndicaliste.
L’administration de l’hôtel n’a souhaité répondre. Toutefois, un agent de police du Commissariat du 3è arrondissement faisait office d’intermédiaire entre le personnel et la direction générale. Le policier est ressorti avec une lettre de licenciement dument validée par la Direction régionale du travail du District de Bamako.
Le tourisme fait partie des secteurs d’activités les plus touchés par la maladie à coronavirus, à cause notamment de la fermeture des frontières. Pour y faire, la direction générale de l’hôtel de l’Amitié a mis, au début du mois d’avril, 102 de ses employés en chômage technique.
Pour montrer leur indignation face au non respect de la procédure utilisée en cette occasion, le Comité syndical de l’hôtel avait organisé un sit-in.
En réponse à cette situation, la Direction régionale du travail du district de Bamako (DRT-DB) avait adressé une lettre au directeur général de l’hôtel de l’Amitié, en date du 30 mars 2020. La lettre précisait que cette décision de mise en chômage technique intervient en raison de l’annulation de l’ensemble de la réservation et de l’arrêt partiel du travail de l’hôtel de l’Amitié suite à la pandémie de Covid-19.
Pour minimiser l’impact de la crise sanitaire sur les entreprises et éviter les licenciements massifs de travailleurs dans les secteurs affectés par cette crise, le gouvernement d’alors avait pris des mesures fiscales comme l’exonération de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur les consommations sur les facteurs d’eau et d’électricité effectuées au cours des mois d’avril et mai 2020.
Il y a eu aussi des remises d’impôts, au cas par cas, et secteur par secteur, entre autres, la renonciation à la perception du produit de la Contribution forfaitaire à la charge des employeurs (CFE) et de la Taxe-logement (TL) auprès des entreprises du secteur privé pour les mois d’avril 2020 à décembre 2020 inclus.
BBC/MD (AMAP)