Certains reflexes ont la vie dure et qui ne s’estompent pas même pendant des moments de crise. Notamment en cette période de pandémie du coronavirus. C’est par exemple le cas de la rétention des médicaments et le refus de soins gratuits dans nos centres de santé par certains agents véreux qui poussent à l’extrême leur cupidité. C’est ce genre d’avidité dont ont été victimes les deux enfants de Zidou, le Directeur de CAP de Kidal, à l’hôpital dermatologique de Bamako.
Pour lutter contre la pandémie du Corovirus, le Mali dispose officiellement de : Deux unités de traitement aux hôpitaux du Mali et du Point G, pour le traitement des malades testés positifs. Outre ces deux unités de traitement, notre pays dispose également de cinq laboratoires, dont un mobile et un centre d’isolement d’une capacité de 11 lits. Ce centre, situé dans la cours de l’hôpital de dermatologiede Bamako, dans l’enceinte du Centre National d’appui aux Malades (CNAM), à une capacité d’accueil de 11 personnes. Normalement, les prestations médicales dans ces différentes structures sont gratuites car entièrement prises en charge par l’Etat à travers son programme de riposte contre la pandémie du Coronavirus.
Toutefois, cette gratuité ne semble pas être effective à l’hôpital de dermatologie de Bamako, dans l’enceinte du CNAM (ex- Institut Marchoux), dirigé par Dr Koné. La raison est toute simple : des agents véreux et cupides, après avoir déclaré aux patients ou à leurs accompagnateurs qu’il manque des médicaments pour la prise en charge, proposent les leurs qu’ils vendent à un prix onéreux. M. Zidou, le DCAP de Kidal est malheureusement l’une des victimes de cette mauvaise pratique que subissent très souvent les patients maliens et leurs familles dans nos structures sanitaires. L’intéressé a appelé au téléphone notre rédaction pour expliquer ce qui s’est passé.
Domicilié à Kidal, deux des enfants de Zidou vivent avec leur grand-mère maternelle à Bamako. Lorsque cette dernière est tombée malade, on l’hospitalisa durant une semaine à « l’hôpital Mères-enfants Le Luxembourg ». Mais au bout d’une semaine, ses soignants ont décidé de la faire subir le test du Coronavirus. Celui-ci s’est malheureusement avéré positif et elle en est malade. Elle fut transférée à l’hôpital du Mali. On décida alors de tester ses deux petits-enfants. Lesquels sont également des porteurs mais sains. Les toubibs décidèrent alors de les retenir pendant une semaine à l’hôpital dermatologique de Bamako, pour un isolement d’une semaine.
C’est à ce moment que les choses vont se compliquer. Car les agents de santé véreux qui les suivaient les enfants vont faire savoir qu’il n’y a plus de médicaments disponibles pour leur prise en charge. En revanche, ils vont proposer d’en trouver mais moyennant quarante milles (40 000) CFA par patient. Puisque la santé n’ayant pas de prix, M. Zidou, informé, a été obligé d’envoyer quatre-vingt milles (80 000) FCFA pour les soins des deux enfants. N’est-ce pas une pratique honteuse de la part d’agents de santé ?
Votre hebdomadaire d’informations et d’analyses, « Le Pélican », a tenté sans succès de rencontrer le responsable du centre pour obtenir sa version des faits. Les responsables en charge de la lutte contre le Covid-19 mais notamment le Chef du département en charge de la santé y sont vivement interpellés afin qu’ils mettent fin à de telles pratiques qui gâchent les efforts quotidiens des honnêtes médecins qui respectent le serment d’Hippocrate.
La rédaction
Le Pélican