Prévenu pour flagrant délit de violences et de voies de faits sur la personne du juge de paix de Ouélessébougou, Amadou Bocar Touré dit Diadié, l’honorable député, Bourama Tidiane Traoré, élu RPM dans la circonscription de Kati était hier, entre 15 h et 16h, devant le Tribunal de la CVI présidé par le président Taicha Maïga. Après quelques débats à la barre, l’affaire a été renvoyée au mercredi prochain à la demande de l’honorable pour mieux préparer sa défense. Mais le Tribunal a rejeté sa demande de mise en liberté.
La journée a été longue et même très longue hier pour l’honorable Traoré au Tribunal de la CVI où il s’était présenté depuis le matin pour être attendu aux environs de 15 h.
Ce n’est qu’aux environs de13 heures que le Tribunal avait formalisé son mandat de dépôt pour être mis à la disposition de la Maison centrale d’Arrêt car, jusque là, il était en position de garde à vue au campI. En effet, notre honorable, Bourama T. Traoré tombe sous le coup de flagrant délit à la loi pénale, le délit de violences et de voies de faits, article 208 du code pénal, ce qui anéantit, du coup, son immunité parlementaire et d’être jugé comme un simple citoyen.
Les faits remontent au 25 novembre dans le bureau du Juge de paix à compétence étendue de Ouélessébougou. Selon les informations telles que relayées dans la presse aux premières heures, c’est vers la descente, après le départ de la Greffière, du Secrétaire de greffe et des stagiaires et en l’absence du garde rapproché du juge que l’honorable Bourama Tidiane Traoré s’est présenté à son bureau. A la question de savoir quel était l’objet de sa visite, le député l’aurait dit qu’il était venu s’enquérir du dossier de Bananzolé. C’est une affaire de réclamation de parcelle opposant le sieur Siaka Traoré, cultivateur demeurant à Bananzolé aux sieurs Lamine, Karamoko et Mamadou, tous Traoré, demeurant à Bamako. Un dossier que l’actuel Juge de paix, Amadou Bocar Touré, a hérité de son prédécesseur, Dramane Diarra. Ce dernier, en son temps, avait sollicité une expertise sur le champ objet de contestation. A l’arrivée du juge Touré, le rapport de l’expert a été déposé, dont une copie a été remise à toutes les parties, conformément aux textes. Le Juge de paix a alors invité les parties à lui faire parvenir leurs observations sur ledit rapport. Tous, à l’unanimité, ont déclaré adhérer à son contenu lors de l’audience du mercredi 20 novembre, à la barre. Pour que le tribunal soit éclairé davantage, le Justice de paix à compétence étendue de Ouélessébougou a sollicité, avec le concours des assesseurs, la comparution du chef de village de Bananzolé et ses conseillers de venir à l’audience du 4 décembre 2014. Un temps apparemment trop long pour l’honorable député Bourama Tidiane Traoré qui a décidé de rendre justice en sa manière. Les deux importantes personnalités se seraient donc affrontées dans l’enceinte de la juridiction par des échanges de coups de poing et des blessures de part et d’autre.
Avec cette décision de renvoie de l’affaire pour l’audience du 03 décembre et le refus de la mise en liberté, les jours qui s’annoncent seront mouvementés au sein de l’hémicycle. Etant donné que les députés par solidarité à leur confrère n’écartent pas l’hypothèse d’une motion de censure.
Daniel KOURIBA