La résilience du Mali a été brillamment mise en évidence par les actions du président Ibrahim Boubacar Kéita, qui tient le gouvernail du navire Mali afin de lui éviter un chavirement face à certains acteurs déterminés par des mobiles politiques comme l’activiste Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath, non moins fils du ministre Mohamed Ali Bathily et l’ex-présidente de la plateforme du refus de la révision constitutionnelle, Anté a banna, Mme Sy Kadiatou Sow.
Le Mali tient debout grâce aux efforts de construction des uns et des autres, malgré le scepticisme dominant. IBK au patriotisme indéniable Sans conteste, IBK tient bon à la tête du pays, malgré les violents vents d’adversité auxquels il fait face chaque jour que Dieu fait. L’homme apparaît de plus en plus comme l’animal politique le plus rusé du landernau national et se prépare apparemment à briguer un second mandat à Koulouba. Même si la tâche ne lui sera point facile ! IBK a remporté un succès diplomatique incontestable en janvier 2017 à travers la réussite du sommet Afrique-France en présence du président François Hollande, son ami personnel qui disait ainsi au revoir à ses pairs dirigeants africains. Cette embellie n’a en rien freiné les ardeurs bellicistes des hordes de terroristes, qui soumettent le pays à un rythme effréné d’attentats meurtriers. En chef suprême des Armées et haut responsable du pays dans un contexte sécuritaire difficile, IBK se démène comme un beau diable à la recherche de solutions aussi bien militaires qu’économiques. Il pilote la mise en place de la force du G 5 Sahel, dont il est devenu le président en exercice et le meilleur avocat dans le monde. Il sillonne les différents pays membres pour appeler à l’engagement et aux efforts de financement de cet outil décisif de la lutte contre le terroriste. Le locataire du palais de Koulouba a également mis de son honneur dans l’acquisition d’aéronefs flambants neufs aux forces armées maliennes, rehaussant, de façon significative, les capacités opérationnelles de l’Armée de l’air du Mali que l’on disait en agonie à l’arrivée d’IBK au pouvoir en septembre 2013. Sans compter les efforts que le numéro malien déploie pour attirer les investisseurs (en témoigne le récent forum « invest in Mali », présidé personnellement par le chef de l’Etat) dans son pays menacé par une insécurité de plus en plus inquiétante dans certaines parties du territoire. Cette débauche d’énergie ne dissuadera pas ses adversaires politiques de le combattre à visage découvert sur son projet de relecture de la Constitution du 25 février 1992. Pourtant cette révision s’impose pour adapter la loi fondamentale aux obligations communautaires du pays (par exemple la création de la Cour des comptes du Mali). La contestation de cette réforme ayant pris de l’ampleur au point de susciter des calculs politiciens, appréciant à sa juste valeur le risque de déstabilisation de son régime, IBK décide admirablement de surseoir au projet. « Pour le Mali, aucun sacrifice, n’est de trop », avait-t-il déclaré mû par son amour pour la patrie, sous les ovations des leaders religieux et des dignités fondatrices de Bamako. Ce qui a baissé une tension plutôt vive dont l’un des instigateurs est un certain Ras Bath. Ras Bath, un jeune activiste admiré ? Juriste de formation, l’activiste Mohamed Youssouf Bathily, alias Ras Bath, est devenu une figure pour une grande partie de la jeunesse malienne qui le présente désormais comme son « guide ». Il a marqué le début du mois d’août dernier à Bamako par une mobilisation monstre. C’était le 3 août, la circulation est totalement bouchée au centre de la capitale malienne. De l’aéroport à la périphérie de la rive gauche en passant par la Bourse du travail dans le centre-ville, une marée humaine est descendue dans la rue pour accueillir l’activiste Ras Bath, de retour d’une tournée européenne. Vêtu d’un t-shirt et d’un bonnet servant à couvrir ses dreads, il se tient debout sur une voiture pour saluer, tel un héros, une star, des milliers de jeunes inconditionnels, totalement acquis à sa cause et qui se sont mobilisés sur les réseaux sociaux. La scène dure plusieurs heures. Une véritable démonstration de force face une décision de justice du tribunal de la commune IV condamnant cet animateur de radio à ses heures perdues, à un an d’emprisonnement ferme et 100 000 FCFA d’amende pour « incitation à la désobéissance des troupes ». Pourtant, ses avocats ont déjà donné l’assurance qu’aucun mandat d’amener n’a été émis et qu’ils vont interjeter appel. Et scène assez rare : le procureur du tribunal lui-même a organisé une conférence de presse pour expliquer la condamnation. C’était aussi l’une des voix les plus audibles ou des plus influentes de la plateforme « Antè A bana », le front du rejet de la révision constitutionnelle initiée par le président IBK. « Je ne me sens pas au-dessus de la loi, au contraire. Le peuple a juste compris que ce n’est pas un jugement rendu par la justice mais un service rendu au profit des gens que notre combat dérange », affirme l’activiste, la voix basse et assurée et le regard régulièrement tourné vers son téléphone qui ne cesse de vibrer. Ras Bath, qui est aussi membre du Collectif pour la défense de la République (CDR), est une des voix les plus audibles de la plateforme « Antè A bana » contre le projet de révision constitutionnelle. Ce n’est pas la première fois que ses partisans descendent dans la rue pour le soutenir après des ennuis judiciaires. Le 15 août 2016, il est interpellé et conduit de nuit au camp I de Bamako. Mais juste avant il a le temps de laisser un message sur son compte Facebook : « Au moment où je publie ces notes, je devrais être en route pour la radio, mais malheureusement, je suis en route pour le camp I… Des militaires sont venus… Votre émission Cartes sur Table n’aura pas lieu ce soir ou n’aura plus jamais lieu. » Suffisant pour déclencher la même nuit des manifestations sur la rive gauche de Bamako, notamment à Sébenicoro, où se trouve la résidence présidentielle. Le jour de sa comparution, des centaines de personnes prennent d’assaut le tribunal de la commune IV pour exiger sa libération. La manifestation dégénère : les manifestants mettent le feu dans le tribunal et cassent des voitures aux cris de « IBK, fali » (l’âne). Un civil est tué et une dizaine d’autres blessés. Le lendemain de ces événements il est libéré, mais on lui interdit toujours d’animer son émission. Le jeune doctorant en Droit, fils d’un ministre du gouvernement, réputé proche du président IBK et qui dérange le pouvoir. Son procès en appel aboutissant à une relaxe en début novembre entraînera la démission du ministre de la Justice, Me Mamadou Ismaël Konaté, réputé lui aussi proche du chef de l’Etat. « Le régime se sauve sans la République », avait fustigé cet avocat d’IBK dans sa lettre de démission, visiblement liée à l’animosité entre Ras Bath et son père et lui… Ce qui n’empêche pas la démocratie malienne de poursuivre sa marche avec la bienveillance de certaines références. Mme Sy Kadiatou Sow, l’amazone ou la sentinelle ? Mme Sy Kadiatou Sow est titulaire d’une maîtrise de lettres modernes et d’une licence de droit public de l’université de Paris X (Nanterre) en 1978. Elle a occupé plusieurs hautes fonctions au sein de l’administration malienne : Gestionnaire des Ressources Humaines à la Compagnie Malienne Des Textiles (CMDT) de 1982 à 1990. Elle a été la Gouverneur du district de Bamako, première femme à occuper ce poste au Mali, entre avril 1993 et février 1994. Chef de l’Exécutif Régional et Présidente du Conseil du District, chargée, entre autres, de la gestion urbaine. Les principales actions réussies à ce poste sont : l’impulsion et le renforcement de la dynamique GIE (Groupements d’Intérêt Economique) dans la gestion des déchets urbains qui a permis une implication importante des populations dans la gestion de leur environnement en général et en particulier, la collecte des ordures ménagères ; l’élaboration d’un programme de réhabilitation de quartiers spontanés dit « Programme Spécial Sauvons notre Quartier », programme mis en œuvre à partir de 1993 dans le but de renforcer la sécurité foncière des habitants et d’améliorer leurs conditions de vie ;la dynamisation du jumelage-coopération entre Bamako et ses villes sœurs, en particulier Angers. Elle a été ministre des Affaires étrangères, de Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine de février à octobre 1994. Ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat d’octobre 1994 à février 2000, avec comme attributions essentielles la promotion de l’habitat pour un développement plus harmonieux des villes maliennes de même que du renforcement de l’équipement cartographique et topographique sur le territoire national. Elle a aussi occupé le poste de directrice du projet d’appui au développement communautaire. Ce projet d’un coût de 14,2 milliards de FCFA et d’une durée de 5ans constitue la seconde phase du PRP, projet de réduction de la pauvreté démarré en 2001 et clôturé en 2006. Le Projet est financé par le Gouvernement de la République du Mali et le Groupe de la BAD (Banque Africaine de Développement) intervient dans les régions de Kayes et Koulikoro, au niveau de 53 communes réparties entre 6 cercles. Faut-il rappeler que Kadiatou Sow est l’épouse de l’ex-ministre Ousmane Sy, une autre référence de la veille démocratique ? Membre fondateur du Parti africain pour la solidarité et la justice (Adema/PASJ), elle a été la secrétaire générale adjointe du comité exécutif de 2000 en 2003, directrice de campagne du candidat de l’Adéma aux élections présidentielles de 2002.Depuis février 2009, elle est la présidente du comité exécutif de l’Association ADEMA, « Alliance pour la démocratie au Mali ». Elle est aussi une militante du mouvement associatif féminin. Elle a été la présidente du collectif des femmes du Mali (COFEM) entre 1991 et 2000 ; membre du réseau des femmes africaines ministres et parlementaires, du groupe de réflexion et d’animation du Centre Djoliba, de la coopérative culturelle et d’éducation JAMANA. Actuellement, elle est la présidente d’honneur de plusieurs associations de jeunes dont les Clubs UNESCO et Jeunesse de l’Union africaine de la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie, la Fédération malienne de Scrabble. Plateforme Antè A Bana – Touche pas à ma constitution Depuis juin 2017, elle a présidé la Plateforme Antè A Bana – Touche pas à ma Constitution. Cette plateforme créée le 11 juin 2017 s’était mobilisée contre le projet de la révision de la Constitution initié par le président IBK. La plateforme avait regroupé en son sein des organisations de la société civile comme le Mouvement Trop C’est Trop, le Collectif Plus Jamais Ça, l’association CRAC Mali…, les leaders d’opinion dont Ras Bath, les artistes comme Master Soumy, et des partis politiques ADP-Maliba, PARENA, URD…
Bruno D SEGBEDJI
Par Mali-Horizon –