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Hommage à Ghislaine et Claude : « Pourquoi ont-ils été assassinés ?… Ne pas savoir nous met tous en sursis »

C’est l’espace culturel du Centre international de Conférence qui a été choisi par les amis de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, pour leur rendre un vibrant hommage, à travers témoignages, poèmes de compassion, mais aussi de fortes interpellations, des interrogations sur l’identité des auteurs, les mobiles de ce double assassinat du 2 novembre à Kidal. La création d’une association des amis de Ghislaine et Claude, a été annoncée. Présidée par Dioumassi Bomboté, elle a comme secrétaire exécutif Sidi El Moctar Kounta.

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Des hommes de presse, des responsables d’associations de presse, des diplomates et des anciens ministres de la communication comme Jean Marie Sangaré, Gaoussou Drabo, Manga Dembélé, étaient présents à cette cérémonie commémorative.

Des responsables d’associations de presse dont le président de l’Association des Editeurs de presse privée (Assep) Birama Fall, le président du Groupement patronal de la presse privé, Alexis Kalambry, des responsables de syndicats de la presse, comme Abdourhamane Hinfa Touré du Syndicat national de l’information, de la presse et de l’industrie du livre (SNIPIL), et Baye Coulibaly du Syndicat des journalistes reporters (Syjor) se sont joints aux amis de Ghislaine Dupont et de Claude Verlon à cette occasion.

Au son de la cora, c’est le maître de cérémonie, Sidi El Moctar Kounta qui donne le coup d’envoi aux envolées lyriques, qui ne seront pas une denrée rare le long de cette cérémonie certes modeste, mais assez symbolique. Avec des paroles comme : « les morts ne sont pas morts », « qui ne s’interroge pas sur le passé n’a point d’avenir » ou encore, « Mon destin c’est ma patrie… Et c’est à moi de faire la gloire de ce pays ».

Adam Thiam, Chroniqueur au Républicain et un ami de Ghislaine a souligné toute la difficulté à prendre la parole en ce jour triplement lourd. D’abord à quelque jours-près de l’anniversaire de l’assassinat des deux reporters de RFI à Kidal, ensuite intervenant quelques jours après la mort au combat du sergent-chef Thomas Dupuy, lors d’une opération conduite contre les groupes armés terroristes au Mali, enfin parce que le pays voisin le Burkina Faso connait une situation insurrectionnelle dont nul ne connait l’issue. Il s’est interrogé sur le pourquoi de l’assassinat de Ghislaine et Claude : qu’ont-ils entendu ou su ; quel crime que d’informer ? Et qui les a tués ? « Il faut savoir, parce que, ne pas savoir nous met tous en sursis ». Les amis de Ghislaine et Claude ont fait auditionner trois interventions enregistrées lors d’une cérémonie organisée en l’honneur de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, le mercredi 6 novembre 2013, au Musée du Quai Branly à Paris. Ces intervenants sont Jean Marie Sangaré, ministre malien de la Communication et des nouvelles technologies de l’époque, l’ancien ministre des Affaires étrangères et ami de Ghislaine depuis 1990, pendant qu’il était à Amnesty International à Londres, et Serge Daniel correspondant de RFI à Bamako.

Jean Marie Sangaré a mis l’accent sur l’espoir qu’avait suscité la libération des otages français, avant le désenchantement quelques jours après avec l’horrible assassinat des reporters. Leur mort a été vécue comme celle de proches parents et des engagements ont été pris pour retrouver les assassins. Pour Tiebilé Dramé, ils sont des martyrs de la libération et de l’unité du Mali. Il a décrit Ghislaine avec laquelle il a eu un contact régulier, jusqu’au mois de juillet 2013, comme étant un des rares journalistes qui essaient de comprendre réellement l’Afrique. Quand à Serge Daniel, il notait à Quai Branly l’ardent désir pour les parents de Ghislaine et Claude de retrouver leurs assassins. Sur un air de rap, un jeune Jaffar Thiam se fit le porte-parole d’outre-tombe de Ghislaine, parlant à ses amis. Le président de l’Assep, Birama Fall a déploré le fait que les enquêtes piétinent et interpellé les autorités judiciaires pour redoubler d’effort afin de retrouver les assassins de ces confrères qui sont morts dans la libération de notre patrie. Pour lui, cette rencontre autour de Ghislaine et Claude traduit une union sacrée de la presse malienne. Pour le président du groupement de la presse écrite Alexis Kalambry, le rôle de la presse n’est pas d’envenimer mais d’éclairer, et c’est dans leur rôle que Ghislaine et Claude sont morts. Il a salué les organisateurs pour ce soutien à la corporation tout entière.

L’ancien ministre de la Communication Gaoussou Drabo a rappelé le professionnalisme de Ghislaine Dupont et Claude Verlon avant de citer Albert Camus, selon lequel la presse libre peut sans doute être bonne ou mauvaise, mais sans liberté, elle ne saura jamais être autre chose que mauvaise. Fatoumata Siré Diakité, ancienne Ambassadeur du Mali en Allemagne et Ben Katra Maouloud (ancien correspondant du Républicain et de l’Indépendant) ont tous réclamé justice. La voix d’or de Keltoum Walet Emastagh (artiste touarègue) accompagnée de deux guitaristes, avec des chants de l’Adagh ont mis fin à cette cérémonie d’hommages aux martyrs de la presse.

  1. Daou

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Article 19 rend hommage à Ghislaine et Claude

Le combat d’ARTICLE 19 contre l’impunité … continuera

A travers un message, la Directrice Régionale de ARTICEL 19 Afrique de l’Ouest, Fatou Jagne Senghor a salué le soutien à la presse à travers l’hommage rendu à Ghislaine Dupont et Claude Verlon par la création d’une association de leurs amis à Bamako. La teneur de ce message :« Ghislaine Dupont et Claude Verlon  ont péri dans le cadre de leur mission d’informer devant le dictat des oppresseurs des libertés. Cet acte odieux ne doit pas rester impuni. Soyez certains que le combat d’ARTICLE 19 contre l’impunité de crimes odieux contre la liberté d’expression continuera. Le droit du public à l’information surtout en tant de conflit est crucial et les journalistes qui risquent leur vie pour donner cette information doivent être protégés.Nous avons rendu hommage à Gislaine et Claude l’année dernière à Bamako en organisant un ’’Forum régional sur la protection de l’espace civique’’ avec des ténors de la société civile et de la presse malienne et Ouest africaine.Nous réitérons notre tristesse pour cette grande perte ! »

Fatou Jagne SenghorDirectrice RégionaleARTICEL 19 Afrique de l’Ouest

SOURCE: Le Républicain  du   31 oct 2014.
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