Il y a trois jours, certains acteurs du transport en commun ont décidé d’augmenter de manière unilatérale les tarifs certains axes entre les quartiers des deux rives de Bamako. Ainsi, les ‘’Sotrama’’ de la rive droite ont délibérément augmenté les prix de 25, voire de 50 FCFA, sans pour autant aviser les usagers. En plus de Bamako, les transports interurbains ont eux aussi augmenté les tarifs de 500 et de 1000 FCFA sur certains axes. Une situation décriée par les consommateurs maliens qui souffrent assez déjà des effets des sanctions de la CEDEAO et de la communauté internationale.
Auparavant, pour aller du centre-ville à Kalaban-Coro il fallait payer 200 FCFA. Mais depuis quelques jours, il faut ajouter 50 FCFA au prix initial de 200.
Et c’est valable pour les autres quartiers de la rive droite, contrairement aux quartiers de la rive gauche dont les syndicats ont décidé d’être sensibles à la souffrance des usagers.
En plus de la ville de Bamako, les promoteurs de cars qui assurent le trafic interurbain ont décidé d’augmenter de plusieurs centaines de nos francs.
La preuve, de 3000 CFA, les frais de transport de de Kita se retrouvent à ce jour à 4 000 F CFA, soit une augmentation de 1000 F.
Ces augmentations ne se font sur aucune base, puisque les syndicats de différents secteurs du transport ne sont pas réunis autour de cette question.
Nous avons fait le tour des différents syndicats, qui nient toute allégation qui les accusent d’instruire aux chauffeurs d’augmenter les tarifs de transport.
« Nous devons nous réunir sur cette question de transport. Mais nous n’avons jamais instruit à un chauffeur ou à un promoteur de transport interurbain d’augmenter. Ainsi, nous n’avons vu aucun communiqué qui faisait état d’une augmentation de frais de transport à Bamako et sur toute l’étendue du territoire national », nous a confirmé un syndicaliste.
Ce qui corrobore les remarques des observateurs qui crient à l’anarchie dans le secteur du transport en commun au Mali.
D’ailleurs, le Conseil Malien des Transporteurs routiers a été clair de ne pas aller à une modification des tarifs.
Du moins, c’est ce qui ressortit d’un communiqué du ministre des Transports et des Infrastructures, la semaine passée.
Ledit communiqué indiquait que suite à la diffusion sur les réseaux sociaux et dans certains médias d’informations relatives aux tarifs de transport interurbain par autocar, le ministre des Transports et des infrastructures portent à la connaissance de l’opinion publique que les modifications tarifaires procèdent exclusivement du cadre de concertation des acteurs, qui statuent sur l’ensemble des éléments constitutifs du coût du transport.
«Le ministre invite l’ensemble des transporteurs routiers à inscrire leur démarche dans le cadre de concertation susmentionnée.
Le ministre en appelle au sens civique, à la mesure et à l’esprit de compréhension des transporteurs routiers et invite les usagers du transport routier à la sérénité. Le ministre des Transports et des Infrastructures assure que toute modification des prix du transport se fera par annonce préalable à son application. » Ainsi libellée dans le communiqué.
Quant au Conseil Malien des Transporteurs routiers, le présent communiqué révèle qu’il assure l’organisation et la représentation professionnelles de l’ensemble des transporteurs routiers, n’a été associé ni de près ni de loin à une quelconque modification des tarifs. À cet égard, le Conseil malien des Transporteurs routiers dit décliner toute responsabilité dans la publication du document, qui ne saurait donc engager les transporteurs légalement autorisés à exercer l’activité.
PAR CHRISTELLE KONE
Source : Info-Matin