Le Mali et le monde entier avaient appris la suspension de notre pays par le Fonds Monétaire International après les fracassantes révélations de la presse : « Tous les marchés de l’armée sans exception ont été surfacturés » disait l’ancien général Moussa Sinko Coulibaly. La société au cœur de ce sulfureux vagabondage financier s’est vu attribuer une décision judiciaire condamnant l’État malien au payement de 25 milliards.
Un marché attribué à la société Guo Star pour un montant de 69 milliards que l’Etat doit payer à Guo Star dont l’obligation contractuelle consiste à fournir au ministère de la défense des équipements, des sacs de couchage, du matériel de camping, de l’alimentation, des véhicules et leurs pièces de rechange.
Guo-Star, cette compagnie, dont le nom est lié à la luciférienne affaire des fournitures militaires, vient de gagner un procès contre l’Etat du Mali. Depuis le lundi 12 Février, des sources nous ont confirmé l’introduction expresse d’un engagement de 10 milliards sur ordonnance de la justice en catimini. Décidément, rien ne se fait correctement dans la gestion des affaires publiques, surtout dans celle-ci qui nous a valu une sévère sanction des partenaires techniques et financiers.
Le tableau dressé par le vérificateur général et qui faisait constat d’une surfacturation de 29 milliards, Guo-Star a mis en cause la crédibilité du rapport d’audit du Bureau du Vérificateur général sur le sulfureux marché de dotation de matériels et d’armement des forces armées conclu entre l’Etat et son client. Selon Me Kassoum Tapo, le marché est libre pour qu’il ait surfacturation. Tout ce que le BVG dit n’est que fantasme. Et, dit-il, le monde des affaires est fait pour gagner. Pour Me Tapo, lors d’une conférence de presse animée avec Me Malick Ibrahim Maïga il devait être clair pour tout le monde que le premier responsable de Guo Star, s’appelle Amadou Baïba Kouma, un compatriote établi en Amérique du nord. «La société Guo Star n’a absolument rien à voir avec M Sidi Mohamed Kagnassy».
Les institutions financières avaient exigé de notre pays que des personnalités citées dans cette affaire soient punies. Il s’agissait de l’actuel Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, l’ancien ministre de la communication Mahamadou Camara, le conseiller Sidi Mohamed Kagnassy, la ministre de l’Economie et des finances Mme Bouaré Fily Sissoko et l’actuel SG de la Présidence de la République dont les explications feront l’objet d’une autre publication. Ils étaient, selon les des sources diplomatiques, tous liés à cette société par mille fils qui vient d’obtenir la condamnation de l’Etat du Mali à 25 milliards de francs CFA, nous précise Souleymane Tiéfolo Koné.
Pour ce grand observateur et au carnet d’adresse bien fourni, la justice qui serait instrumentalisée dans cette affaire vient d’ordonner l’engagement de 10 milliards de provision en faveur de ladite société. Et ceux qui auraient bricolé les clauses de ce marché trouveraient leur compte aussitôt le montant des 10 milliards débloqué : « Les bonnes consciences pensent que ceux qui ont instrumentalisé cette décision de justice s’apprêtent à toucher chacun au moins un 1 milliard de CFA. »
Dans un système où tout a été controversé, pourquoi accélérer dans une situation d’impasse financière et de trésorerie, le payement d’une somme dont l’Etat lui-même avait contesté le bien-fondé ? Est-ce pour alimenter les caisses d’une équipe de bailleurs pour la campagne à venir ? En tout cas, la société que représente Me Kassoum Tapo, récent ministre de la réforme de l’Etat, est au cœur de ce bras de fer judiciaire. Que dire de l’Assemblée nationale où les députés sont à 3 mois de retard d’indemnités ? Contacté par nos soins, un haut responsable de la gestion financière nous répond qu’il n’est nullement au courant de grave dysfonctionnement. A l’allure où vont les choses, les députés pourront-ils recouvrer tout ce que l’Assemblée nationale leur devrait ? Notre rédaction tente de voir le cœur de ce cataclysme financier sous la coupole du Président de l’Assemblée Nationale.
A suivre
ABC
Source: figaromali