En Guinée, on s’achemine enfin, neuf ans après les massacres du stade de Conakry en septembre 2009, vers un procès. En tout cas, le ministère de la Justice guinéen a mis en place vendredi 1er juin un comité de pilotage pour gérer cette crise et elle est soutenue par la communauté internationale.
Composé de 13 personnes dont le ministre de la Justice qui en assure la présidence, ce comité compte dans ses rangs des représentants des institutions judiciaires, des forces de défense et de sécurité, de la société civile, des ONG de défense des droits humains, de l’Union européenne et de l’ambassade des Etats-Unis.
Sa mise en place a quand même pris beaucoup de retard. Le ministre guinéen de la Justice, Maître Cheick Sako, donne des explications. « Logiquement, je devais prendre cet arrêté dès que l’instruction a été procurée, c’est-à-dire le 25 décembre. Mais cela n’a pas été facile parce qu’il y avait moult problèmes, etc », a-t-il affirmé.
A la surprise générale, l’Union européenne et les Etats-Unis font partie de ce comité de pilotage. « Pour l’instant, ce sont les deux bailleurs de fonds qui se sont manifestés. Les Américains plus concrètement, qui ont déjà les fonds à notre disposition à leur ambassade ; les Européens l’ont annoncé, donc on attend la matérialisation ; et le système des Nations unies également l’a annoncé », énumère Maître Cheick Sako.
Les Nations unies par la voix de sa représentante entendent accompagner ce comité de pilotage jusqu’au bout. « Nous resterons toujours tout prêt de ceux qui sont en train de travailler pour que justice soit faite et que les victimes puissent être rétablies enfin dans leurs droits. Et c’est pour cela qu’il est important que tout le monde puisse s’engager à ce que le processus puisse être mené rapidement », explique la représente de l’organisation onusienne Séraphine Wakana.
La création de ce comité avait été annoncée fin décembre 2017, lorsque la justice a mis fin à une enquête de huit ans et renvoyé 14 prévenus devant un tribunal correctionnel.
La rédaction