La mission d’observation de l’Union européenne pour l’élection présidentielle en Guinée a appelé mardi les candidats à recourir à la justice plutôt qu’à la rue.
“Il faut transférer le terrain des contestations qui peuvent avoir lieu en Guinée devant les juges au lieu de les faire vivre dans la rue”, a déclaré Frank Engel, le chef de la mission des observateurs de l’UE en Guinée.
Il a également vivement critiqué “l’impréparation” de la commission électorale nationale indépendante. “Le jour du scrutin, les fortes difficultés logistiques et organisationnelles ont confirmé l’impréparation de la Céni”, la commission électorale, a déploré M. Engel.
Lundi, les sept adversaires du chef de l’Etat sortant Alpha Condé à la présidentielle ont réclamé l’annulation du premier tour, sans attendre les résultats provisoires.
“Nous demandons son annulation et nous ne reconnaîtrons pas les résultats qui vont être issus de ces urnes”, avait affirmé le chef de l’opposition Cellou Dalein Diallo, promettant de mobiliser ses partisans dans la rue pour se faire entendre.
“On n’a a pas de recours, la justice est inféodée”, avait-il ajouté.
Le scrutin s’est globalement déroulé dans le calme dimanche et avec une importante participation, estimée à “plus de 60% par les observateurs de l’UE, mais avec des problèmes d’organisation et dans un climat de tension.
La CENI disposant légalement de 72 heures à partir de la réception du dernier procès-verbal des quelque 14.000 bureaux de vote pour annoncer les résultats provisoires.
Les deux précédents scrutins en Guinée, la présidentielle de 2010 et les législatives de 2013, ont été entachés par des violences et des accusations de fraude.
Ancien opposant qui a connu la prison, Alpha Condé est le premier président démocratiquement élu de cette ex-colonie française d’Afrique de l’Ouest.
Source: BBC