Envoyé spécial à Conakry,

Il est 14h05 lorsqu’AFRIK.COM débarque au siège de l’Union des Forces démocratiques de Guinée pour en savoir plus sur ce qui est passé ce fameux vendredi 5 février 2015, alors que le journaliste Mohamed Diallo se faisait tuer par balle. Personne, à part les préposés à la sécurité qui nous orientent vers les bureaux du parti. Arrivé dans les bureaux, de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo est absent. Nous sommes alors reçus par le Secrétaire général de son parti, Aliou Condé qui nous fait l’économie des derniers incidents en sa connaissance ayant conduit à la mort du journaliste d’AFRIK.COM, Mohamed Diallo.

« M. Bah Oury a déclaré que nous n’oserions pas le sanctionner »

« Jeudi, le Conseil politique élargi des députés aux secrétariats nationaux du bureau l’exécutif a pris la décision d’exclure M. Bah Oury, vice-président du parti. Vendredi, nous avions prévu une réunion ordinaire du Bureau exécutif et samedi notre Assemblée générale. Nous avons appris par voix de presse, vendredi matin, que Bah Oury a décidé de se rendre à cette réunion du Bureau exécutif l’après-midi. Il leur a dit que la décision est « nulle et non avenue » et qu’il se rendra à cette réunion. A la question de savoir ce qui va se passer à cette réunion, M. Bah Oury aurait dit « seul Dieu le sait ». il faut rappeler que quelques jours avant, M. Bah Oury a déclaré que nous n’oserions pas le sanctionner. Et que si on le fait, on verra ce qu’on verra. Suite à la décision que nous avons prise, nous avons eu beaucoup d’informations sur le risque de violence que prépare le groupe de Bah Oury. Nous avons immédiatement alerté l’escadron de gendarmerie le plus proche de nous ».

« Jeunes partisans de Bah Oury qui ont été empêchés d’entrer »

« C’est ainsi que nous sommes venus à la réunion et on a filtré les entrées au siège. Et seuls les membres du bureau exécutif ont été admis. Il y a avait un groupe important de jeunes partisans de Bah Oury qui ont été empêchés d’entrer, n’étant pas membres du bureau exécutif. Celui qui dirigeait le groupe a évoqué le fait qu’il était membre du bureau exécutif et qu’on ne pouvait pas l’empêcher de rentrer. Il souhaitait rencontrer le président du parti, et à l’arrivée de ce dernier, il a été accompagné par le Secrétaire général du Comité national des jeunes. Une fois dans la salle, il a vu le président Cellou auquel il a remis une lettre. Il lui a demandé de la lire et qu’il souhaitait avoir un entretien avec lui et les jeunes. Le président du parti a rétorqué qu’il préparait une réunion imminente et qu’il préférait leur donner un rendez-vous le lendemain à son bureau. Le jeune en question, Baba Ly, a insisté pour rencontrer le président en toute urgence. Rendez-vous fut pris le même soir à 20 heures. Et sur ces faits, le président lui a rendu son courrier et lui a dit qu‘ils en parleront le soir. Et ils sont sortis de la salle ».

« Un journaliste aurait été blessé par balle »

« C’est ainsi que nous sommes venus à la réunion et on a filtré les entrées au siège. Et seuls les membres du bureau exécutif ont été admis. Il y a avait un groupe important de jeunes partisans de Bah Oury qui ont été empêchés d’entrer, n’étant pas membres du bureau exécutif. Celui qui dirigeait le groupe a évoqué le fait qu’il était membre du bureau exécutif et qu’on ne pouvait pas l’empêcher de rentrer. Il souhaitait rencontrer le président du parti, et à l’arrivée de ce dernier, il a été accompagné par le Secrétaire général du Comité national des jeunes. Une fois dans la salle, il a vu le président Cellou auquel il a remis une lettre. Il lui a demandé de la lire et qu’il souhaitait avoir un entretien avec lui et les jeunes. Le président du parti a rétorqué qu’il préparait une réunion imminente et qu’il préférait leur donner un rendez-vous le lendemain à son bureau. Le jeune en question, Baba Ly, a insisté pour rencontrer le président en toute urgence. Rendez-vous fut pris le même soir à 20 heures. Et sur ces faits, le président lui a rendu son courrier et lui a dit qu‘ils en parleront le soir. Et ils sont sortis de la salle ».

« Un journaliste aurait été blessé par balle »

« Le président a ouvert sa réunion et quelque 15 minutes après, on a entendu un brouhaha dehors. Il semble que c’était l’arrivée de M. Bah Oury, qui était venu avec ses garde-du-corps et il a été accueilli par le comité des jeunes qui l’attendait devant le portail. Il a voulu pénétrer dans la cour et ils ont bousculé les services de maintien de l’ordre. Il il s’en est suivi une bagarre entre les deux groupes. Par la suite il y a eu des jets de pierres sur les tôles du hangar et avec tout le vacarme qui s’en est suivi, nous avons été obligés d’interrompre notre réunion. Plus tard, le vacarme a cessé. M. Bah Oury, semble-t-il, s’était retiré des lieux. Et nous avons repris la séance. Le président va clôturer quelques minutes après. C’est lorsque nous sommes arrivés au domicile du président, aux environs de 18 heures, que nous avons été informés qu’un journaliste aurait été blessé par balle. Une délégation du parti s’est immédiatement rendue à l’hôpital pour s’enquérir des nouvelles du blessé ».

« Décédé des suites de sa blessure »

« Arrivés sur place, les journalistes nous ont informés qu’il était décédé des suites de sa blessure. Nous avons cherché à avoir quelques détails sur ce qui s’est passé, tout en exprimant notre compassion aux journalistes que nous avons trouvés sur place. Et notre consternation que soit survenu un tel drame dans les locaux de notre parti. Certains journalistes ont, avec l’émotion, mal pris notre présence. Ce que du reste que nous comprenons très bien, puisque l’évènement avait eu lieu chez nous. Et nous avons quitté les lieux pour aller rendre compte au président du parti, à la direction nationale. Nous n’avons aucun élément nous permettant de nous prononcer sur ce qui s’est passé. Etant à l’intérieur du siège, le drame étant survenu à l’extérieur ».

« Le parti apportera sa contribution pour la recherche du meurtrier »

« Et nous sommes demandeur de la manifestation de la vérité. Le Président a pris l’engagement que le parti apportera toute sa contribution pour la manifestation de la vérité, afin d’identifier le coupable. Dans la journée du vendredi, il a présenté ses condoléances à l’administrateur du site Guinée7.com et le samedi après-midi, accompagné par une forte délégation du parti, il a présenté les condoléances à la famille éplorée. Après les salutations d’usage, il s’exprimera personnellement sur la tragédie, exprimera sa profonde douleur et prendra l’engagement auprès de la famille et des proches de Mohamed Diallo que le parti apportera sa contribution pour la recherche et l’identification du meurtrier, quel que soit le bord auquel il appartiendrait ».