En Guinée, le gouvernement de Mamady Youla, Premier ministre, a présenté sa démission au président Condé. Cela, après que le Chef de l’Etat a promis un « grand remaniement ministériel », faisant suite à une série de grèves et de contestations ayant fait plusieurs morts.
Alpha Condé a alors décidé de se mettre à l’écoute de la « majorité silencieuse ». La nouvelle a été annoncée par Kiridi Bangoura, ministre d’Etat et porte-parole de la Présidence.
Cependant, renseigne-t-il, c’est le gouvernement sortant qui va « assumer la gestion des affaires courantes jusqu’à la mise en place d’un nouveau gouvernement ».
Condé, hué à l’occasion du 8 mars
Le 8 mars dernier, les enseignants avaient jeté leurs tabliers pour réclamer des augmentations de salaire. Par ailleurs, lors d’une cérémonie organisée pour célébrer la femme, Alpha Condé a été hué par des centaines d’entre elles.
Plus tôt, en février, l’opposition avait contesté les résultats des élections locales. Elu en 2010, Alpha Condé avait promis au peuple de Guinée, de privilégier le dialogue avec « la majorité silencieuse » et de « mettre des ministres qui sont à l’écoute de la population et qui s’occupent de leurs programmes ».
Un dialogue politique inexistant ?
Jusqu’ici, l’opposition se désole de l’absence de volonté politique de la mouvance présidentielle. Ce lundi, elle a tenu une journée « ville morte » dans la capitale guinéenne.
C’est ainsi que les ambassadeurs des Etats-Unis et de l’Union européenne sont intervenus pour proposer une médiation.
Ce mercredi, l’opposition a suspendu ses manifestations, mais maintient néanmoins son boycott du « dialogue interguinéen » concernant les élections locales de février dernier.
Deux mois après les élections, les manifestations ont déjà fait 12 morts. Dans le journal Le Monde, on lit que depuis avril 2011, 94 opposants ont été tués, dont la plupart par balle, lors des manifestations politiques du pays.
afrikmag