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Guinée : la défaite de la démocratie, Alpha Condé

Le président guinéen, Alpha Condé, a certes gagné son pari avec les élections du 22 mars 2020. Mais le prix à payer lui coûtera beaucoup. Pas sûr qu’il soit sur la voie d’un troisième mandat successif.

 

Sans surprise, la mascarade électorale de Guinée a donné les résultats attendus par le président Alpha Condé et son clan. Les chiffres officiels du double scrutin du 22 mars 2020 (législatif et référendum constitutionnel) confirment, une fois de plus, que cette consultation des citoyens  n’est qu’un mirage de la démocratie.

Ainsi donc, en dépit du boycott des partis d’opposition, des émeutes dans plusieurs régions et à Conakry, selon la Commission électorale nationale indépendante aux ordres du pouvoir, il y aurait eu une participation de 61% des électeurs et le referendum constitutionnel aurait été adopté par 91,59% des votants. L’Assemblée nationale, issue du scrutin législatif, sera donc monocolore. Comment peut-on accepter ces chiffres ?

Les condamnations se multiplient

Déjà avant le scrutin du 22 mars 2020, la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest, l’Organisation internationale de la Francophonie avaient émis des réserves sur un fichier électoral fantaisiste, ce qui avait retardé le scrutin de deux semaines. Évidemment le nouveau tour de passe-passe du régime était si grossier qu’il n’a eu aucune conséquence sur les opinions négatives du double scrutin du 22 mars 2020.

Les condamnations de ce « hold up » électoral sont, à l’exception habituelle de la Russie et de la Chine, quasiment unanimes au niveau international. A l’instar des États-Unis d’Amérique et de l’Union européenne, la France n’a pas tardé à condamner  » le caractère non inclusif de ces élections et non consensuel du fichier électoral ainsi que le rôle joué par des éléments des forces de sécurité et de défense, excédant la simple sécurisation du processus, n’ont pas permis la tenue d’élections crédibles… ».

L’acariâtre chef d’Etat (82 ans) a fait immédiatement convoquer l’ambassadeur de France, Jean-Marc Grosgurin, afin de lui faire savoir, par son ministre des Affaires étrangères, que son pays n’acceptait pas « cette ingérence de la France dans les affaires intérieures de Guinée et son parti pris vis-à-vis de l’opposition ». Sauf à renoncer à son projet de troisième mandat présidentiel consécutif, l’isolement d’Alpha Condé va devenir de plus en plus intenable.Triste destin pour la figure de proue de l’Internationale socialiste et le bien en Cour du quinquennat du président Hollande (2012-2017).

D’autres chefs d’État illusionnistes 

Imperturbablement, en dépit des oppositions nationales et les plus grandes réserves internationales, des chefs d’État continuent de faire  » leur tambouille » électorale. Hier en Guinée, aujourd’hui au Mali et demain en Centrafrique, rien n’arrête ces illusionnistes de pacotille.

Le Covid-19, les rébellions qui occupent une partie du territoire de leur pays, l’absence du minimum de crédibilité concernant le fichier électoral, la distribution des cartes d’électeurs, le rôle de la commission nationale électorale, le vote et les résultats sont allègrement enjambés selon le principe  » celui qui organise les élections ne peut pas les perdre ».

Alors que leur peuple est en souffrance et que leurs prédations s’accélèrent au détriment du développement et en dévitalisant l’État, espérons que la crise mondiale du Covid-19 permettra la fin de ces mirages de la démocratie et de la passivité coupable des partenaires techniques et financiers.

mondafrique

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