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Guinée : fin de cavale pour Dadis Camara et deux de ses acolytes

Leur cavale n’aura duré que quelques heures. Le capitaine Moussa Dadis Camara ex président de la Guinée, les colonels Moussa Tiegboro Camara et Blaise Gomou tous, exfiltrés samedi matin de la prison civile de Conakry ont été repris et renvoyés en prison selon des sources officielles contactées par APA.

L’information a été confirmée en fin d’après midi-par l’État major des armées. Le général de division Ibrahima Sory Bangoura a indiqué que l’ancien chef de la junte ainsi que ses deux acolytes ont été renvoyés à la maison centrale de Conakry.

Selon le Chef d’Etat-major General des Armées de Guinée, les Forces de Défense et de sécurité ont également mis la main sur des individus qui ont permis l’exfiltration de ces détenus à la prison.

Le Général Ibrahima Sory Bangoura a dénoncé une attaque «lâche» qui vise à «saboter les importantes réformes entreprises par le Chef de l’Etat, le Colonel Mamadi Doumbouya dans le cadre de la refondation de notre Etat et dont les résultats sont déjà visibles sur le terrain à la satisfaction du peuple souverain de Guinée».

Des poursuites contre les fugitifs

Dans un communiqué, le procureur général près la Cour d’appel de Conakry, en application des dispositions des articles 40 et suivants du code de procédure pénale, le magistrat Yamoussa Conté a instruit le tribunal militaire de saisir sans délai la Direction Centrale des Investigations Judiciaires de la Gendarmerie Nationale. Ce, pour des fins d’enquête contre le capitaine Dadis Camara, le colonel Blaise Gomou, le colonel Claude Pivi, le colonel Moussa Thiegboro Camara et toutes autres personnes que l’enquête révélera sur les faits d’évasion, de détention illégale d’armes de guerre, d’association de malfaiteurs et complicité.

Sur les quatre évadés, seul le colonel Claude Pivi reste encore introuvable. Le chef d’état-major des armées a rassuré que «toutes les dispositions sécuritaires sont prises» pour le retrouver.

Pour certains avocats des évadés, tous jugés par le tribunal de Dixinn pour leur implication présumée dans le massacre du 28 septembre 2009, leurs clients sont plutôt victimes d’un enlèvement de la part des commandos qui ont attaqué la maison centrale de Conakry.

Sur les réseaux sociaux, le ministre de la Justice, Albert Charles Wright a réagi, assurant que « la justice ne cédera pas et ne cédera jamais » et que «ce procès ira jusqu’au bout ».

Ouvert en septembre 2022, le procès du massacre du 28 septembre 2009 a tenu en haleine les Guinéens et la région ouest-africaine. Au nombre de onze, les accusés principalement constitués de dignitaires de l’ancienne junte dont Moussa Dadis Camara, ont défilé devant le prétoire.

Leur comparution a donné lieu à des révélations sur le déroulé de cette journée tragique qui a vu plus 157 personnes périr sous les balles des forces de sécurité. Cent neuf femmes ont été également victimes de viols.

Ancien aide de camp de Moussa Dadis Camara, Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba a fait porter le chapeau à son ancien patron. Exilé au Burkina Faso avant de revenir en Guinée pour les besoins du procès, l’ancien chef de la junte a été, à sa grande surprise, placé sous mandat de dépôt. Il a balayé d’un revers de main toutes les accusations portées contre lui par Toumba Diakité et le capitaine Marcel Guilavogui. Face au juge Ibrahima Sory II Tounkara, en décembre 2022, Moussa Dadis Camara avait affirmé être victime d’un « complot » monté selon lui par l’ancien président Alpha Condé, le général Sékouba Konaté et leur « exécutant » Toumba Diakité.

Premier à comparaître parmi les accusés, le capitaine Guilavogui s’était fait remarquer pour ses « trous de mémoire ». Mais en juillet dernier, il a décidé de parler, poussant son avocat Me David Béavogui à se retirer de sa défense. De leur côté, les avocats de Dadis Camara avaient annoncé une plainte contre le capitaine Guilavogui pour tentative de chantage.

Après deux mois de pause, le procès a repris début octobre dernier, avec le défilé des parties civiles. L’ouverture de ce procès, une année après le renversement du régime d’Alpha Condé par le colonel Mamadi Doumbouya, est considérée comme une grande avancée par les organisations de défense des droits humains.

ASD/ac/APA

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