Le président américain Barack Obama devrait insister auprès du président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema pour qu’il mette fin aux violations des droits de l’Homme dans son pays, à l’occasion du sommet avec les dirigeants africains qu’il organise début août à Washington, estime Human Rights Watch (HRW).
Le président Obiang cherche à se débarrasser de son image de chef d’un régime corrompu et qui viole les droits humains. Au lieu de lui donner l’occasion de faire une opération de relations publiques, le président Obama devrait insister pour qu’il soit mis fin à la pratique de la torture, à la corruption et à d’autres abus qui sont monnaie courante en Guinée équatoriale, précise l’ONG dans un communiqué.
Le président Obiang, qui dirige la Guinée équatoriale depuis 1979, exerce une violente répression à l’encontre de ses opposants politiques, des organisations indépendantes de la société civile et des médias, dénonce HRW qui souligne le haut degré de corruption prévalant dans son pays.
A l’appui de ses accusations, HRW cite le dernier rapport annuel sur les droits humains dans le monde du Département d’État américain qui relève en Guinée Equatoriale le mépris des principes de l’État de droit et de la régularité des procédures judiciaires, y compris le recours à la torture et à une force excessive par la police ; le non-respect des libertés d’expression, de réunion, d’association et de la presse ; et une corruption généralisée de l’appareil d’État.
L’ONG cite plusieurs cas de violations des droits.
Celui de Roberto Berardi, homme d’affaires italien, incarcéré de manière injuste depuis plus de 18 mois dans une tentative apparente de l’empêcher de faire des révélations sur la corruption présumée du fils aîné d’Obiang, Teodoro (dit Teodorín) Nguema Obiang, deuxième vice-président du pays chargé de la défense et de la sécurité. Berardi a été torturé et s’est vu refuser des soins médicaux, affirme l’organisation. Teodorín et Berardi sont conjointement propriétaires d’une entreprise de bâtiment et travaux publics en Guinée équatoriale.
Deux autres cas sont avancés par HRW : celui d’Augustín Esono Nsogo, un enseignant emprisonné sans chef d’accusation pendant plus d’un an, torturé à trois reprises en étant suspendu par les mains et les pieds, sévèrement battu au point de perdre toute faculté auditive d’une oreille.
Enfin Cipriano Nguema Mba, un ancien officier de l’armée équato-guinéenne qui, après avoir obtenu le statut de réfugié en Belgique en 2013, a été enlevé alors qu’il était en visite au Nigeria fin 2013. Illégalement renvoyé en Guinée équatoriale, il y est toujours détenu secrètement et torturé.
Principal producteur de pétrole d’Afrique subsaharienne, la Guinée équatoriale, à la faible densité de population, est le pays le plus riche du continent par tête d’habitant. Mais la majorité de la population vit dans des conditions socio-économiques pires que celles qui prévalent dans de nombreux pays africains dotés de beaucoup moins de ressources, rappelle HRW.