L’Hôtel El Farouk (Kempeski) a servi de cadre le samedi 9 décembre 2017 à la tenue de la 6ème édition du symposium National sur les droits de l’Homme organisé cette année par le Ministère des droits de l’Homme et de la réforme de l’Etat en partenariat avec la Commission nationale des droits de l’Hommes (CNDH) et les organisations, institutions de défense des droits de l’Homme, dans le cadre de la semaine des droits de l’homme. L’un des objectifs de ce symposium est d’examiner les moyens de promouvoir et protéger véritablement les droits de l’Homme au Mali. Au cours de cette cérémonie d’ouverture, le Directeur de la division des droits de l’Homme et de la protection de la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation du Mali), Guillaume NGefa a fait savoir qu’une partie du territoire national du Mali échappe à l’autorité de l’Etat. Les travaux de ce symposium ont pris fin par une conférence de presse animée par les responsables du Réseau des défenseurs des droits Humains au Mali (RDDH). Le thème de conférence presse portait sur « la situation des droits de l’homme au Mali : les urgences ».
La cérémonie d’ouverture des travaux était présidée par le ministre des droits de l’homme et de la reforme de l’Etat, Me Kassoum Tapo, en présence de nombreuses autres personnalités. Selon la présidente du CNDH, Me Kadidia Sangaré Coulibaly, la semaine des droits de l’Homme s’inscrit dans le cadre de la commémoration du 10 décembre instituée par l’Assemblée Générale des Nations Unies en vue de porter à la connaissance du monde la DUDH (déclaration universelle des droits de l’homme) comme l’idéal commun par tous les peuples de toutes les Nations. Selon elle, l’état des droits de l’homme au Mali n’est pas réjouissant en raison du fait qu’il demeure toujours confronté à des défis difficiles à relever comme l’impunité, l’insécurité, le terrorisme, l’insatisfaction de certains droits civils et politiques comme la corruption, les enlèvements, les disparitions forcées.
« Il est plus que jamais urgent d’examiner les moyens de promouvoir et protéger véritablement les droits de l’Homme au Mali», a-t-elle conclu. Le représentant de la Misahel (Mission de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel), Hugg Penda a souhaité une meilleure promotion et protection des droits de l’homme au Mali. Pour sa part, le directeur de la DDH de la Minusma, Guillaume NGefa a souligné que le Mali doit faire face à d’énormes défis en matière de droits de l’homme, beaucoup en lien avec la situation politique et sécuritaire et d’autres en lien avec la migration, et la traite d’êtres humains.
Le RDDH dénonce la recrudescence des attaques à mains armées
Selon NGefa, le déni des abus et violations des droits de l’homme et l’impunité de ces actes ne servent qu’à exacerber la crise et à multiplier les menaces y compris les risques de radicalisation et de développement de l’extrémisme violent. A l’en croire, la lutte contre l’impunité des abus et violations des droits de l’homme aura un effet dissuasif pour la commission de ces actes.
« Dans quel état le Mali se trouve aujourd’hui ? Ce n’est pas vraiment un Etat fragile, mais ce n’est pas un secret qu’une partie du territoire national du Mali échappe à l’autorité de l’Etat. Et que la situation actuelle démontre que les groupes extrémistes sont entrain de fermer les écoles, le nombre des autorités locales qui ont été chassé ou qui ont quitté du fait de l’insécurité, de la peur », a déclaré Guillaume NGefa. Quant au ministre Kassouma Tapo, il a promis d’user tous les moyens pour que les dossiers des détenues du centre de détention Bolé puissent être vidés afin que les innocentes soient misent en liberté. « Je me suis toujours battu pour la protection des droits de l’homme », a conclu le ministre.
A la fin des travaux du symposium, une conférence de presse a été organisée et animée par les responsables du Réseau des défenseurs des droits Humains au Mali (RDDH). Le thème de conférence presse portait sur « la situation des droits de l’homme au Mali : les urgences ». Parmi les responsables du réseau, nous pouvons citer : la présidente du RDDH, Bintou Founè Samakè, le secrétaire à la presse et à l’information, Issa K Keïta, Saloum Traoré du Réseau et bien d’autres.
Dans leur déclaration, le RDDH dénonce la recrudescence des attaques à mains armées, les viols systématiques des femmes sur les axes routiers, la fermeture des écoles, l’impunité des présumés auteurs des graves violations des droits de l’homme, les détentions illégales et les dénis de justice, les attaques contre les symboles de l’Etat, la prolifération des armes et leur détention illégale. « A ce jour, nous notons plus de 500 écoles fermées dans les régions de Gao, Kidal, Ménaka, Mopti, Ségou et Tombouctou. Cette situation est due principalement à l’insécurité », ont déploré les responsables du RDDH.
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain