Pour Macron, la Russie utilise l’énergie “comme une arme de guerre”
Le président français Emmanuel Macron a déclaré jeudi lors d’une interview télévisée que la Russie utilisait l’énergie comme “une arme de guerre”, en réaction à la décision du fournisseur Gazprom de suspendre les livraisons de gaz pour une période de dix jours via le gazoduc Nord Stream 1. Il a ajouté qu’il fallait se préparer à un scénario où il faudrait se passer totalement du gaz russe. Il a précisé que la France reconstituait ses stocks de gaz, et que ses capacités de stockage seraient pleines à l’automne.
L’avenir de Nord Stream 1 dépendra de la demande et des sanctions
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a déclaré jeudi que l’approvisionnement vers l’Allemagne via le gazoduc Nord Stream 1 dépendrait de la demande européenne de gaz et des sanctions occidentales contre la Russie. Le gazoduc reliant la Russie à l’Allemagne fait l’objet d’une maintenance annuelle jusqu’au 21 juillet, mais les gouvernements européens craignent de voir Moscou prolonger cette opération afin de restreindre l’approvisionnement en gaz de l’Europe, ce qui perturberait les plans de stockage pour l’hiver. Le géant gazier russe Gazprom, contrôlé par l’Etat, a indiqué mercredi qu’il ne pouvait pas garantir le fonctionnement sûr d’une partie critique de Nord Stream 1 en raison de doutes sur le retour d’une turbine du Canada, qui lui a imposé des sanctions. Le Canada a affirmé ce week-end avoir délivré un permis autorisant le retour de la turbine destinée à la station russe de compression de Portovaya qui fait partie de Nord Stream 1. “En ce qui concerne le fonctionnement du gazoduc à l’avenir, beaucoup dépendra de nos partenaires en termes de demande de gaz et de sanctions illégitimes, comme cela s’est produit avec les turbines au Canada”, a fait savoir Maria Zakharova. La maintenance du gazoduc a été convenue à l’avance avec les consommateurs, a-t-elle ajouté. La Russie accuse l’Occident de mener une guerre économique contre elle en soutenant l’Ukraine, mais insiste sur le fait qu’elle reste un fournisseur d’énergie fiable. L’Occident a reproché à la Russie, un exportateur majeur de pétrole et de gaz, de recourir davantage à l’énergie comme arme géopolitique depuis son invasion de l’Ukraine le 24 février. Le mois dernier, la Russie a réduit les flux de gaz à 40% de la capacité totale de Nord Stream 1, invoquant le retour tardif de la turbine.
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La Corée du Nord reconnaît les républiques séparatistes de Donetsk et de Louhansk
La Corée du Nord a reconnu mercredi l’indépendance des républiques séparatistes prorusses de Donetsk et de Louhansk, dans l’est de l’Ukraine, selon un dirigeant séparatiste et une agence de presse russe. La Corée du Nord devient ainsi le troisième pays au monde, après la Russie et la Syrie, à reconnaître l’indépendance des deux républiques autoproclamées de la région ukrainienne du Donbass. Dans un message publié sur sa chaîne Telegram, Denis Pouchiline, le dirigeant de la république populaire de Donetsk (RPD), a dit espérer une “coopération fructueuse” et une augmentation des échanges avec la Corée du Nord, un pays isolé et doté de l’arme nucléaire situé à plus de 6.500 km de distance. L’ambassade de Corée du Nord à Moscou a confirmé mercredi que le pays avait reconnu les deux entités, a rapporté l’agence de presse russe Tass. La Russie, qui soutient les séparatistes du Donbass depuis 2014, a reconnu l’indépendance des deux territoires à la veille de son invasion de l’Ukraine, dans un geste condamné par Kyiv et l’Occident comme étant illégal.
La Lituanie réclame une présence militaire américaine permanente sur son territoire
Vilnius a appelé Washington à déployer l’armée américaine en Lituanie de manière permanente. Une résolution en ce sens a été adoptée ce mercredi par le Seimas (parlement) de la République balte.
“Il est nécessaire d’assurer la présence permanente de l’armée américaine en Lituanie, car c’est le facteur le plus puissant pour dissuader la Russie et une garantie de sécurité non seulement pour la région baltique, mais pour tout l’espace euro-atlantique”, dit le document.
Les États-Unis demandent l’arrêt immédiat des déportations de civils ukrainiens vers la Russie
Les États-Unis ont appelé la Russie à libérer immédiatement les Ukrainiens forcés de quitter leur pays et à autoriser la présence d’observateurs extérieurs, évoquant des informations selon lesquelles Moscou proposerait des enfants ukrainiens à l’adoption et en ferait “disparaître” des milliers d’autres. “Le transfert et la déportation illégaux de personnes protégées constituent une grave violation de la quatrième Convention de Genève sur la protection des civils et un crime de guerre”, a déclaré mercredi le secrétaire d’État américain Antony Blinken. Dans une déclaration, Blinken évoque des témoignages indiquant que Moscou “séparait délibérément des enfants ukrainiens de leurs parents et enlevait d’autres dans des orphelinats avant de les faire adopter en Russie”, et “détenait ou faisait disparaître des milliers de civils ukrainiens qui ne qui ne répondaient pas aux critères de “filtration”. Les autorités ukrainiennes ont accusé la Russie d’expulser des centaines de milliers de personnes des régions d’Ukraine occupées par la Russie et de les forcer à se rendre dans des “camps de filtration”, et ont demandé l’aide de la Croix-Rouge. Selon l’ambassade de Russie aux États-Unis, les remarques de Washington constituent une tentative pour alimenter la “russophobie”. “La tentative de Washington de vilipender les forces armées de la Fédération russe est apparemment liée au mécontentement face au succès d’une opération militaire spéciale”, a déclaré l’ambassade de Russie dans un message sur Facebook. Elle a souligné que les couloirs humanitaires étaient également opérationnels dans la région, ajoutant que “les déclarations concernant la confiscation forcée des passeports ukrainiens sont de la désinformation occidentale de mauvaise qualité”. Les Conventions de Genève de 1949, qui établissent les normes juridiques internationales en matière de traitement humanitaire dans les conflits, interdisent les transferts forcés massifs de civils pendant un conflit vers le territoire de la puissance occupante, les qualifiant de crime de guerre. “Des estimations provenant de diverses sources, dont le gouvernement russe, indiquent que les autorités russes ont interrogé, détenu et déporté de force entre 900.000 et 1,6 million de citoyens ukrainiens, dont 260.000 enfants, de chez eux vers la Russie – souvent vers des régions isolées de l’Extrême-Orient”, a déclaré Antony Blinken avant une conférence prévue jeudi sur la “responsabilité” dans le conflit en cours. Moscou, qui a envahi l’Ukraine le 24 février, a nié avoir délibérément ciblé des civils.
Source : L’independant.fr