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Guerre au Sahel : une complicité de nos armées

L’armée française est au Mali, depuis 2013, pour combattre le terrorisme ou le djihadisme. Huit ans de guerre avec des villages cimetières, des morts, des prises d’otages. Que sais-je encore. La fin de cette guerre n’est pas pour demain. C’est toute la sous-région qui s’embrase avec le temps. Et quand la population dit halte au génocide, la France change le nom de l’opération. Ainsi, de l’Opération Serval, la Force Barkhane, nous sommes à la troisième opération appelée Takouba  plus meurtrière que les deux (02) premières.

 

Le problème du terrorisme ou djihadisme en Afrique  est connu et la solution aussi est connue. Les récentes tueries au Burkina Faso, au Niger seraient des opérations de Takouba. L’armée française à travers Takouba, Barkhane attaque les populations burkinabè, maliennes, nigériennes en complicité avec des complices internes dans nos propres armées. Le terrorisme a ses réseaux d’officiers milliardaires dans l’armée malienne. Le temps est venu de les dénoncer.

Nombreux sont les officiers félons dans l’armée malienne. La France est à la fois arbitre et partie prenante et parfois prise entre deux (02) feux. L’armée française pour sa part, agit sous mandat des Nations unies ou de l’Europe. Elle occupe, de par son histoire, un rôle de puissance régionale en Afrique. Elle a cru que 500 hommes (Guiringaud) pouvaient changer le destin de l’Afrique. Plusieurs facteurs interviennent pour expliquer la politique de la France vis-à-vis de l’Afrique subsaharienne avec certains intérêts économiques, miniers, pétroliers ou de soutien de firmes recherchant des niches.

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Dans le Sahel: «Les dirigeants  nous ont dit: On a besoin de la France, sinon on ne tient pas». L’opération Serval, c’était à la demande de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO); l’Opération Barkhane, à celle du gouvernement malien. En novembre 2019, nos militaires tombent. Je dis aux dirigeants du G5 Sahel: «J’ai un problème. Je ne sais pas expliquer aux familles des soldats tués  pourquoi nous sommes là, alors que vos opinions publiques nous foulent aux pieds et que certains discours de ministres maliens, de quelques autres …Il faut  me dire si vous avez besoin de moi ou pas. Moi, je suis prêt à partir».

Au sommet de Pau, les dirigeants nous ont dit: «On a besoin de la France, sinon on ne tient pas». Au Burkina Faso, il y a un problème avec l’armée. Le Burkina Faso est un pays de coups d’État. Le président Kaboré a lui-même dévitalisé son armée. Soyons clairs, il ne veut pas la reformer. Donc, c’est un modèle auto-entretenu, parce qu’il aura besoin durablement  de puissances étrangères, car il a une défiance vis-à-vis de sa propre armée. Le Niger a une armée structurée avec des combattants de qualité, mais son territoire est immense.

Au Mali, on a fait un gros travail avec les Forces armées maliennes (FAMa), mais tant qu’il n’y a pas de stabilité de l’État et du modèle économique …C’est tout ce qu’on a demandé depuis des années à brahim Boubacar Kéita (IBK) et ses gouvernements successifs. Tant qu’on  ne tient pas les trois (03) D’ensemble (démocratie, défense, développement), cela ne marche pas. Ce sont les différents dossiers qu’on a  mis sur la table à Pau. C’est-à-dire qu’il faut qu’il y ait une stabilité de l’État et que le modèle administratif marche.

Les responsables de notre armée nous disent: «On forme des soldats, mais après ils quittent l’armée malienne. Le Mali ne s’est pas donné les moyens d’avoir une armée autosuffisante. La preuve: la première chose que la junte a faite, après son coup d’État militaire au mois d’août 2020, c’est réitérer sa demande de soutien de la force française Barkhane. C’est la première chose que les putschistes nous ont demandée, ainsi que le président  de transition.

On a complètement formé l’armée mauritanienne. C’est un modèle qui a marché sur le plan sécuritaire, mais pas du tout sur le plan politique, il y a eu une alternance, une succession. Nous avons formé leur armée, elle est aujourd’hui plus indépendante, mais notre regard à l’égard de la Mauritanie n’est pas le même… Il y a moins de journalistes. Il y a la charia, des journalistes en prison. C’est la réalité. C’est un modèle très sécuritaire. Il est stable parce qu’il est  plus périphérique que d’autres routes. Ils ont pu s’en sortir.

La véritable liberté publique ne peut avoir lieu que lorsque la sécurité des personnes est assurée disait Montesquieu. On peut parler dans de nombreux cas d’États faillis, en voie de faillir ou fragiles. Le système de gouvernement ou de gouvernabilité est dans l’incapacité d’assurer les fonctions régaliennes minimales à commencer par la sécurité des personnes et des biens; la sécurité est l’état d’un sujet  qui s’estime non menacé ou dispose de capacités de réponses face à des dangers réels ou anticipés. Elle est un bien public mal assuré du fait de la faiblesse voire la disparition des forces de police, d’armées et de justice garantissant le respect des droits civils et politiques.

Deux (02) types d’armées dominent au moment des indépendances: celles régulières issues de la transition des armées coloniales et celles nées des mouvements de libération nationale. Les premières étaient conçues dans la tradition des colonisateurs tout en étant liées aux guerres mondiales. Les secondes étaient populistes. La fonction régalienne  de la sécurité dans le contexte de la guerre froide était souvent assurée par les anciennes puissances coloniales notamment avec un rôle de gendarme de la France et les accords de défense.

Les armées ont eu progressivement grande difficulté à assurer leur rôle de sécurité et de maintien de l’intégrité du territoire. Les pouvoirs civils se sont méfiés des coups d’État militaires. Elles ont souvent fait acte d’allégeance aux pouvoirs non légitimes

Rassemblés par Amy SANOGO

Source : L’Inter de Bamako

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