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Grosses révélations sur le Pèlerinage 2014 : «Le repas distribué aux pèlerins de la filière gouvernementale, on ne le donne même pas à son chien»

Les pèlerins maliens de l’édition 2014 ont accompli leur devoir religieux en terre sainte d’Arabie Saoudite dans des conditions très difficiles. Tout le long du trajet. De retour à Bamako, les pèlerins maliens -filière gouvernementale- se sont regroupés au sein d’une coordination qui a décidé de rompre le silence sur leur calvaire.

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Dans le souci d’informer l’opinion nationale et internationale pour que cesse désormais ce genre de pratique à l’égard des pèlerins maliens de la filiale gouvernementale, les responsables de cette coordination étaient face à la presse, jeudi dernier, à l’hôtel Radisson au cours d’une conférence de presse. Selon eux, cette conférence de presse n’a pas pour but de nuire à un individu ou un système, «c’est plutôt une action citoyenne», a indiqué d’entrée de jeu le porte-parole de la coordination, Moussa Ben Deka Diabaté. Avant de retracer le film de leur calvaire à la Mecque avec des images à l’appui.

«Au total, nous étions 1000 pèlerins de la filiale gouvernementale repartis en deux groupes, à raison de 500 personnes par groupe. Les deux groupes de pèlerins de la filiale gouvernementale ont quitté Bamako dans des conditions très difficiles. Une fois arrivés à la Mecque, c’était encore pire, car aucune mesure digne n’a été prise par les autorités maliennes pour garantir un séjour agréable pour les pèlerins. À la Kaba, les gens étaient entassés dans les chambres d’hôtel à 5 voire à 7 personnes. Et pire, aucune mesure d’hygiène n’a été prise», a-t-il déclaré.

Selon l’orateur, durant leur séjour à l’hôtel, les chambres n’ont jamais été balayées ; les draps aussi n’ont jamais été lavés. «C’est après que nous sommes partis voir le chef de la délégation, un certain Keita du ministère des Cultes. Lui aussi nous a fait savoir que eux-mêmes ne contrôlent rien de la situation, car tous les contrats ont été signés par le ministère de l’Administration. Il a avancé des arguments comme quoi eux-mêmes (ministère des cultes) viennent de prendre les choses en main donnant l’impression que l’Etat n’est pas une continuité. À notre grande surprise, le propriétaire de l’hôtel à Médine est venu demander à la délégation malienne de quitter l’hôtel sous prétexte que le contrat est arrivé à terme», a expliqué M. Diabaté.

«Toute chose qui nous a obligés à quitter l’hôtel, une véritable humiliation pour les 1000 pèlerins de la filiale gouvernementale», a-t-il ajouté. Après est intervenu le voyage de Maka dans des conditions aussi très difficiles, «puisque les cars mis à la disposition de la délégation étaient en mauvais état avec des chauffeurs marocains qui ne maîtrisent pas la route», selon M. Diabaté. Et d’ajouter : «Arrivés, les pèlerins  étaient logés dans un hôtel à 15 étages avec seulement 2 ascenseurs pour 1000 personnes,  donc une situation qui a fait que 70% des pèlerins n’ont pu accomplir leurs prières correctement à Maka et à Arafa».

À Mina, le jour de la Tabaski, seulement deux cars ont été mis à la disposition des 1000 pèlerins. Une situation difficile qui a poussé beaucoup de gens à mettre la main à la poche pour emprunter d’autres moyens pour rallier Mina, malgré la somme faramineuse déboursée. Et M. Diabaté de s’interroger : «Nous avons payé 2. 800. 000FCFA pour souffrir à la Mecque ?» Il croit savoir que les pèlerins des autres pays ont  payé moins, mais ont été bien traités. Selon le porte-parole de la coordination, le jour de leur retour à Bamako, en raison du non-respect de la procédure d’embarquement de la délégation malienne, «les pèlerins ont passé plusieurs heures à l’aéroport saoudien».

Par ailleurs, toujours selon M. Diabaté, entre la Maison du Hadj et l’Aéroport Bamako-Sénou, chaque pèlerin malien a été facturé à 25.000FCFA. Avant d’ajouter qu’en réalité, «on peut accomplir le hadj à  1. 700. 000 FCFA,  mais seulement, il y a  trop d’spéculateurs. D’ailleurs, il y a même des agences de voyage interdites de voyage sur la Mecque». C’est pourquoi, la coordination estime que 70 % des agences doivent être interdites par les autorités maliennes. «Si le Mali ne fait pas attention, il n’ira plus au pèlerinage. Bon, il y a des filiales privées qui sont correctes, mais il y a 70% des agences privées auxquelles l’Etat doit retirer les agréments, sinon les autorités saoudiennes risquent de ne plus accepter les Maliens. Car ils n’ont même pas besoin de notre argent», a affirmé Moussa Ben Deka Diabaté.

Modibo Camara,  membre de la coordination, dira que l’organisation du pèlerinage 2014 a été une vraie catastrophe. À l’en croire, «le repas distribué aux pèlerins, on ne le donne même pas à son chien». En vérité, dit-il, «on a fait le Hadj dans des conditions très difficile…».

Alhousseini TOURE

SOURCE: Le Reporter  du   5 nov 2014.
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