Aujourd’hui, le pouvoir à Bamako n’a ni le courage ni la force, encore moins les tripes solides pour accuser Paris de soutenir la rébellion touarègue. Laquelle a bien compris la complexité des enjeux, en insistant dans sa communication sur son opposition aux djihadistes. Et en prétendant réussir à lutter contre ces derniers, là où précisément le Mali a jusqu’à présent échoué.
Cependant, le peuple malien ne cache pas sa colère et ne mâche pas non plus ses mots.
Dans les colonnes des journaux et/ou à travers des manifestations, des Maliens dénoncent le jeu trouble de la France. La dernière manifestation en date : sit-in des jeunes devant l’ambassade de la France, le 3 août dernier. Ce jour-là, ils étaient une centaine à dénoncer ce qu’ils appellent « la partialité de la France » dans le conflit qui opposent l’Etat malien aux groupes armés. Sur les pancartes des manifestants, on pouvait lire « France = Mnla ». Des messages accusateurs qui remettent en cause la mission de lutte contre le terrorisme de la France au Mali. « Lorsque les français sont venus, ils ont libéré Gao, Tombouctou sauf Kidal. Pourquoi pas Kidal ? », s’interrogeaient les manifestants. « Kidal la cité interdite. Kidal avec un autre drapeau différent de celui du Mali sous les yeux de la Minusma et de la force Serval devenu entre-temps force Barkhane », s’indignait un autre manifestant.
Sambou Diarra
Source: L’Aube