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Grogne sociale : Pourquoi les enseignants manifestent ce mercredi

La journée d’école pourrait être fortement perturbée ce mercredi 6 mars 2019 au Mali. En prélude à leur grève de 15 jours en trois étapes : du 11 au 15 mars, du 18 au 22 mars et du 1er au 15 avril 2019, les enseignants, à l’appel du collectif des syndicats signataires du 6 octobre 2016, vont battre le pavé sur l’ensemble du territoire national aujourd’hui. Les enseignants dénoncent « les mauvaises conditions de vie et de travail de l’enseignant malien.»

 

Sur les dix points de revendications de leur cahier des doléances, trois points divisent aujourd’hui les enseignants et le gouvernement malien. Il s’agit de l’octroi d’une prime de logement, la relecture immédiate du décret n°529 P-RM du 21 juin 2013, portant allocation d’indemnité au personnel chargé des examens et concours professionnels en ses articles 1,2 et 3 et l’accès des enseignants fonctionnaires des collectivités territoriales aux services centraux de l’État. « Le gouvernement du Mali a refusé de faire des propositions concrètes sur ces trois points de divergence », indique, dans une déclaration, le porte-parole des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 Adama Fomba.

Selon les enseignants, les moyens existent bel et bien au regard du gaspillage à ciel ouvert du bien public. « Les points de divergence ne sont pas tous d’ordre financier. Les points qui ont fait l’objet d’accord l’ont été depuis deux ans ou plus. Nous sommes revenus sur ces points parce que le gouvernement n’a pas honoré ses engagements sur lesdits points. Nous constatons tout simplement que l’école des enfants des pauvres n’est pas une priorité pour les autorités du Mali », explique Adama Fomba.

« Mauvaise foi du gouvernement »

Lors d’une tournée à l’intérieur du pays notamment à Dioïla, Ségou et San, la ministre du travail Raky Talla est revenue sur la crise de l’enseignement. Lors de ses différentes interventions, la ministre s’est prononcée sur les trois points de désaccord entre le collectif des syndicats signataires du 6 octobre 2016 et le gouvernement malien. Concernant l’octroi d’une prime de logement, selon Raky Talla, les primes de logement sont régies par le décret n° 2014-0837/P-RM du 10 novembre 2014 fixant les taux mensuels de certaines primes et indemnités allouées aux fonctionnaires et agents de l’Etat, y compris les enseignants de tous ordres, notamment la prime de résidence qui permet d’amoindrir la cherté de la vie. « Cette revendication n’est ni rationnelle, ni soutenable avec une incidence financière annuelle de plus de 55,3 milliards de FCFA », a déclaré la ministre.

Selon Raky Talla, la revendication sur l’allocation d’indemnité au personnel chargé des examens et concours professionnels en ses articles 1,2 et 3, entraine une revalorisation de plus de 400% des taux existants. « Dans un souci d’équité de traitement, le gouvernement ne saurait revaloriser lesdits frais seulement pour les enseignants. Le décret instituant les indemnités au personnel chargé des examens et concours ne vise pas seulement les examens scolaires, mais aussi l’ensemble des examens et concours », a expliqué la ministre. Pour la revendication concernant l’accès des enseignants fonctionnaires des collectivités territoriales aux services centraux de l’État, la ministre a indiqué que cette revendication est satisfaite par les dispositions de la loi n° 2018-035 du 27 juin 2018, portant statut des fonctionnaires des collectivités territoriales en son article 49 qui prévoit la mise à disposition de ces fonctionnaires dans les structures publiques.

Les enseignants battent en brèche les arguments de la ministre du travail. «  Ces sorties n’ont d’autres buts que de discréditer les enseignants. Nous dénonçons la mauvaise volonté du gouvernement à résoudre les problèmes de l’école malienne, quand bien même il en a les moyens. Nous tenons à réaffirmer au gouvernement que nous sommes ouverts au dialogue et nous entendons rester dans cette dynamique. Nous ne cédons pas aux intimidations, aux menaces et pressions de toute nature de la part du gouvernement. Nous exigeons tout simplement la satisfaction de nos points de revendication », estiment-ils.

M.K.D

 

Source: Le Républicain

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