La grève illimitée des médecins qui vient de prendre après 38 jours d’arrêt de travail, laisse derrière elle une autre série de grèves qui vont certainement paralyser le pays dans les prochains jours.
Il s’agit d’abord du secteur de l’éducation. De l’éducation de base à l’’enseigement supérieur, l’année académique est menacée par les revendications syndicales auquel l’Etat a encore du mal à apporter des revendications adéquates.
A l’éducation de base, on n’en finit pas avec les grèves et c’est cette fois-ci jus qu’à satisfaction totale des doléances. Après la grande marche sur toute l’étendue du territoire, le mercredi 05 avril, les enseignants entament ont entamé depuis 10 Avril. Cette grève encore en cours doit normalement prendre fin ce vendredi 21 avril 2017 inclus, avec rétention de notes. La grève a une durée de 240 heures, soit 10 jours uniquement ouvrables dans le calendrier scolaire, c’est-à-dire du lundi au vendredi. Le week-end (Samedi et dimanche) ne compte pas chez eux dans les grèves.
Avant que cette grève de 240 heures ne prennent fin, et au regard de la négligence de l’Etat malien à leur égard, les syndicats grévistes (ils sont six) ont déjà déposé deux autres préavis de grève : le préavis porte sur 360 heures, soit 15 jours ouvrables, dans la période du 2 au 22 mai. Et le 2ème préavis porte sur la période du 29 mai au 23 juin, soit 20 jours ouvrables, 360 heures. L’objectif principal de ces grèves est de boycotter les examens de fin d’année, indique-t-on dans les préavis.
Les six syndicats grevistes sont le Syldef, le Syneb, le Syntec, le Synesec, le Synefct, le Fenarec et leurs revendications portent sur six points qui avaient dejaà fait l’objet d’un protocole d’accord entre eux et le gouvernement à la suite d’une conciliation en janvier dernier. Ils demandent juste l’application de ce protocole d’accord.
Les six points de ce protocole d’accord porte l’adoption d’un statut autonome de l’enseignement ; l’alignement de salaires des enseignants maliens sur ceux de la sous-région ; l’adoption d’une carte scolaire à l’enseignement fondamental, secondaire et la construction d’école publique ; la généralisation du curriculum; la prise des mesures d’accompagnement pour la mise en œuvre de l’APC et la réintroduction de l’examen d’entrée en 7e année ; le respect strict des textes régissant la mutation et enfin l’augmentation de l’indemnité de responsabilité pour les enseignants de catégorie A, B et C.
L’enseignement supérieur
Le syndicat national de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (Snesup) observe depuis le 4 Avril dernier une grève illimitée. Courant cette semaine le syndicat dit avoir rejeté une demande du nouveau premier ministre leur sollicitant une trêve et la grève continuera jusqu’à l’ouverture de négociations sérieuses qui n’ont jusque -là encore pas lieu après deux grèves dites ‘‘d’avertissement’’ récemment menées par le Snesup pour les mêmes revendications.
Les revendications du Snesup portent sur 7 points : le premier point, nous indique-t-on, concerne la signature du rapport de la Commission tripartite déposé le 31 janvier 2017 et l’application immédiate de la grille plafond 3 000 et plancher 1368 au personnel enseignant de l’enseignement supérieur et aux chercheurs. Le second point porte sur l’intégration immédiate dans la fonction publique des travailleurs contractuels payés sur les budgets autonomes des structures de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
L’adoption immédiate du nouveau statut ‘‘enseignant-chercheur’’ avec les 4 fonctions (Assistant/Attachés de recherche, Maitre-assistant/Chargés de recherche, Maitre de conférence/Maitre de recherche, Professeur/directeur de recherche), les charges horaires actuelles en semestre et la transposition des assistants/Attachés de recherche docteurs dans le corps des maitres Assistants/Chargés de recherche) est le 3ème point des doléances. Quant au point 4 des doléances du Snesup, il concerne la nomination immédiate des agents fonctionnaires de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique omis de la hiérarchisation du 16 juin 2015 et la capitalisation des publications des chercheurs de l’IER recrutés en 2008 pour leur transposition.
Le rétablissement immédiat et effectif du fonds ‘‘ études et recherches’’ conformément au protocole d’accord du 13 mai 2016; le payement immédiat des arriérés d’heures supplémentaires de 2013-2014 et 2014-2015 aux enseignants de l’IUG et l’éradication totale de la violence dans l’espace universitaire constituent les 3 autres doléances du Snesup.
Et encore
A l’image de ces grèves en cours, beaucoup d’autres syndicats se préparent à l’ombre pour se faire entendre. La section syndicale de la justice a déjà déposé un préavis de grève pour les 8 au 12 Mai 2017.
La section syndicale de la justice regroupe le personnel non magistrat, non greffier et secrétaire de greffe et non surveillant. C’est la section où il y a plus de personnel car ils sont au nombre de 818 personnes, nous indique-t-on. Les revendications de ce syndicat sont en 11 points dont – la création d’une DRH au département de la justice ; l’indemnité de participation à la judicature ; le statut du personnel spécialisé et l’élaboration des textes de création des établissements pénitentiaires et du bureau de l’enfance etc…
La section syndicale de la justice n’est pas à sa première grève. Elle a fait une première de 48 heures en février dernier, une autre de 72 heures les 28, 29,30 mars deniers. Et la grève qui est annoncée pour le mois de mai est d’une durée de 5 jours, du lundi au vendredi.
Par ailleurs, il ne serait pas surprenant de voir d’autres mouvements syndicalistes en grève dans les jours. Le démon est désormais réveillé et le nouveau gouvernement a du pain sur la planche.
D. Samaké
Source: La Sirène