Depuis le 4 novembre, les maires de « Grand Bamako « observent une cessation de travail. Un mouvement qui devra durer jusqu’au dimanche 10 novembre 2019 dans tout Bamako et les communes environnantes concernées.
C’est une cessation de travail de sept jours que l’association inter-collectivités « Grand Bamako » a entamé depuis le lundi passé, suite à l’incarcération du président de ladite association Adama Sangaré, maire du district de Bamako et d’autres de ses collègues. Déterminés pour la cause de leurs camarades pour qui, ils demandent une liberté provisoire en attendant leur jugement dans une « affaire de détournement d’argent », les élus municipaux veulent faire ressentir leur poids dans le fonctionnement du pays.
Ainsi, en Communes III et IV du district de Bamako, le mot d’ordre est suivi à la lettre où le service dans les hôtels de ville desdites communes est au ralenti, voire à l’arrêt.
A notre passage à la mairie de la Commune IV, sise à Hamdallaye ACI, c’était la paralysie totale. Une situation qui retient l’attention dès l’entrée de la mairie en raison de la faible affluence au portail, jadis pris d’assaut par les usagers.
Certes, le personnel administratif était présent, mais il était désœuvré dans l’ensemble. Au service d’état civil par exemple, les secrétaires en charge de l’établissement des actes de naissance et autres documents (notamment les dactylographes), étaient disposées à faire le nécessaire de réceptionner des documents mais sans jamais être dans la possibilité de satisfaire les usagers.
« Ce sont les maires qui sont habilités à signer les documents. Quand même on peut réceptionner les documents mais la signature attendra la fin de la grève avec la reprise des travaux par les élus », expliquent-elles.
Contrairement au service d’état civil, c’était l’arrêt total au secrétariat général surtout que le premier responsable était en déplacement. Dans une ambiance morose, le démarcheur était retourné sans jamais être satisfait car les agents étaient catégoriques. « Pas de travail, les maires sont en grève. On ne peut rien faire pour vous », tel est le message qui résonne au secrétariat général.
Mais en revanche, le secrétaire général de la mairie de la Commune III tentait d’entretenir un semblant de normalité dans le déroulement des travaux. Malgré tout, l’on constatait la timidité au niveau de chaque service. « Je ne suis pas un officier d’état civil. Donc je ne suis pas concerné par la grève. L’administration est une continuité et donc le service continue ici », répond le secrétaire général, Kagné Sangaré, qui reconnait un volume de travail beaucoup plus élevé. « C’est normal que je sois face à plusieurs situations à gérer ce qui veut dire que le service continue ici », a-t-il ajouté.
A la question de savoir si les mariages seront célébrés, il nous renvoie d’aller demander cela aux élus. Des élus qui ne seront disponibles que le lundi 11 novembre prochain à la fin de la grève.
Alassane Cissouma
Mali Tribune