Après la grève de trois jours de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) en début janvier, les mouvements de protestation continuent au Mali. Les cheminots, les enseignants, les Directions des finances et des matériels de la primature et des ministères, les acteurs de la filière bétail-viande et lait ont décidé d’en découdre avec l’Etat jusqu’à satisfaction de leurs doléances.
Au Mali, l’année 2019 a été inaugurée par la grève de 72 heures, du 9 au 11 janvier 2019, de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM). Et si le gouvernement a pu éviter, in extremis, une seconde grève de l première centrale syndicale du Mali, il a cependant encore du pain sur la planche.
En effet, cela fait 58 jours que les cheminots maliens observent une grève de la faim. Les travailleurs du chemin de fer réclament 10 mois de salaires impayés. Par faute de moyens financiers pour se soigner, deux travailleurs des rails sont décédés.
Depuis le lundi 11 février, une nouvelle grève de 13 jours des syndicats de l’éducation signataires du 15 Octobre 2016 paralyse l’éducation malienne. Les enseignants reprochent au gouvernement de ne pas faire de propositions concrètes par rapport à leur cahier de doléances. Sur les 10 points de revendications, un accord a été trouvé sur 4 points. « On n’est pas du tout satisfait. Pour nous, aujourd’hui les dix points peuvent être satisfaits par le gouvernement du Mali », a expliqué, dans un entretien accordé au journal Le Républicain, Adama Fomba, porte-parole du Collectif des syndicats de l’éducation signataires du 15 Octobre 2016.
La coordination des comités syndicaux des DAF, des CPS, des DRH et des DFM de la Primature et des départements ministériels sont à leur 4eme jour de débrayage. Cette nouvelle grève de 12 jours, qui a débuté le lundi 11 février, est bien observée par 98% des travailleurs des services concernés, selon le chargé de communication de la coordination Seydou Diakité. La principale exigence de la Coordination est la relecture du Décret N°2018-0541/P-RM du 05 juillet 2018 (sélectif), accordant des avantages à certains, afin qu’il soit en intégralité élargi à l’ensemble du personnel des services cités haut.
La fédération nationale Groupement Inter professionnels de la filière Bétail Viande au Mali (FEBEVIM) est aussi en colère contre les autorités maliennes. A travers une correspondance adressée au ministre de l’élevage et de la pèche, la fédération menace d’observer une grève de trois jours, du 15 février au 18 février 2019, en cas de non satisfaction de leurs revendications dont la principale est « l’arrêt immédiat des exactions subies par les éleveurs, la préservation de leurs biens et la punition de ces exactions.»Selon Hamssoulaye Diallo, le président de la fédération nationale Groupement Inter professionnels de la filière Bétail Viande au Mali (FEBEVIM), les « éleveurs maliens souffrent dans l’indifférence totale des plus hautes autorités. » Chaque jour que Dieu fait, explique-t-il, un éleveur est exproprié de ses bétails par des bandits armés sans aucune réaction des autorités. « Si rien n’est fait par les autorités, le pays va perdre ses bétails. Chose qui affectera beaucoup l’économie malienne sachant bien le rôle et la place du bétail dans la relance de l’économie du pays. »
Madiassa Kaba Diakité
Source: Le Républicain