Le Comité Exécutif national du Syndicat national de l’enseignement supérieur (CEN-SNESUP), a animé, le 10 Octobre 2017, dans la salle des professeurs de l’Ecole normale supérieure (Ensup), un point de presse. Et selon le secrétaire général des grévistes, Dr Abdou Mallé, vu la lenteur de l’application des engagements pris par le gouvernement dans le protocole d’accord du 18 mai 2017 et dans la révocation du Doyen de la Fseg (Faculté des sciences économiques et de gestion), Pr Ousmane Papa Kanté, le Snesup a saisit le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita du dossier.
Le Snesup a souhaité s’entretenir avec la presse aujourd’hui, déclare Dr Abdou Mallé, pour faire le point de la grève illimitée qu’il a déclenché le 25 juillet dernier, soit 78 jours ce mardi pour que l’opinion nationale et internationale puisse comprendre l’évolution de la situation actuelle au niveau de l’enseignement supérieur. Cette grève illimitée a été déclenchée, déclare Dr Abdou Mallé, pour exiger le respect des engagements pris par le gouvernement dans le protocole d’accord du 18 mai 2017 suite à une grève illimitée de 44 jours et la révocation du Doyen de la FSEG.
Pour terminer, Dr Abdou Mallé a dénoncé la lenteur qui prévaut au niveau de la majeure partie des points. «C’est pourquoi lors de la journée de l’excellence, nous avons demandé une audience au chef de l’Etat. Il nous l’a accordé et le 4 octobre nous l’avons envoyée notre demande. Nous attendons la suite. Nous pensons qu’après cela les choses bloquées ou cachées trouveront rapidement des solutions afin que les cours reprennent», selon Dr Abdou Mallé.
Les points de revendications du Snesup
La grève illimitée du Snesup en cours, précise le premier responsable du Snesup, s’articule au tour de 10 points de revendication. Le premier point à trait à la révocation immédiate du Doyen de la Fseg, Pr Ousmane Papa Kanté de ses fonctions pour des pratiques antipédagogiques. «Les négociations des 9 et 12 juin 2017 avaient abouties l signature d’un procès verbal en deux points : la suspension du Doyen de ses fonctions dans le souci de faire l’état des lieux et de rendre fonctionnels les organes de gestion de la Fseg; la restitution immédiate des cours aux enseignants permanents de la Fseg. Pour respecter cet accord, le Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et le Recteur de l’Université des sciences sociales et de gestion de Bamako se sont livrés à un dilatoire plutôt que de prendre leur responsabilité dès lors que le Doyen a reconnu les faits qui lui sont reprochés par le Snesup. Mieux, le Snesup a demandé l’implication du Premier ministre dans cette crise de la Fseg. Mais jusqu’à aujourd’hui, il nous pas eu sa réponse. Nous sommes surpris qu’il soit resté passif par rapport au blocage», affirme Dr Abdou Mallé.
Le second point concerne la restitution des cours aux enseignants de la FSEG, conformément au procès verbal des négociations du 12 juin 2017. Le troisième point est relatif au payement immédiat de deux mois d’heures supplémentaires effectuées par les enseignants permanents (56) de la Fseg durant le premier semestre. En quatrième point, dit-il, le Snesup demande la mise en place d’une administration provisoire à la Fseg. En cinquième point, poursuit Dr Abdou Mallé, le Snesup exige l’audit de la gestion calamiteuse du Doyen et du vice Doyen de la Fseg. Le sixième point, touche la prise immédiate d’une ordonnance pour l’application de la grille plancher et plafond 1400 pour compter du 1er juin 2017 et de la grille plancher 666 et plafond 1460 pour compter du 1er janvier 2018.
«Dans le protocole du 18 juin 2017 le gouvernement s’est engagé à octroyer une grille avec comme indice plancher 640 et indice plafond 1400, applicable au mois de juin 2017 ; indice plancher 660 et indice plafond 1460 pour compter du 1er janvier 2018. L’ordonnance portant statut des enseignants-chercheurs a été adoptée par le conseil des ministres du 27 septembre 2017 et signée le même jour suite à plus de deux mois de grève du Snesup. Nous exigeons maintenant l’application de cette ordonnance afin que les enseignants-chercheurs puissent constater les nouvelles grilles sur leurs salaires», indique Dr Abdou Mallé. Le septième point intéresse la mise en place immédiate de la commission bipartite d’examen des dossiers des 502 travailleurs contractuels pour leur test de recrutement prévu pour le mois d’août 2017.
«Sur ce point, le Snesup a transmis les noms de ses représentants au Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Malheureusement, le département n’arrive pas encore à convoquer ma commission pour traiter les dossiers des 502 travailleurs contractuels de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique qui constitue une revendication récurrente depuis 2010», déplore Dr Abdou Mallé. Le huitième point demande la signature immédiate des arrêtés de hiérarchisation des omis du 16 juin 2015 et de la capitalisation des publications des chercheurs de l’IER recrutés en 2008 pour leur juste transposition. «Nous prenons acte de l’avancée enregistrée au titre de la capitalisation des publications des chercheurs de l’IER.
Par contre, les projets d’arrêtés de hiérarchisation trainent encore dans le circuit de signature», souligne Dr Abdou Mallé. Le neuvième point à trait à l’adoption immédiate du nouveau statut «enseignant chercheur ». «Le Snesup prend acte de l’avancée enregistrée à ce niveau avec l’adoption le 27 septembre en conseil des ministres d’une ordonnance pour unifier les deux statuts des enseignants du supérieur et des chercheurs en un statut unique : «Enseignants-chercheurs», se réjouit Dr Mallé.
Le dixième point touche l’éradication de la violence dans l’espace universitaire. «Le Snesup dénonce surtout la non fonctionnalité de la commission de suivi des différents protocoles d’accord». Pour terminer, Dr Abdou Mallé a dénoncé la lenteur qui prévaut au niveau de la majeure partie des points. «C’est pourquoi lors de la journée de l’excellence, nous avons demandé une audience au chef de l’Etat. Il nous l’a accordé et le 4 octobre nous l’avons envoyée notre demande. Nous attendons la suite. Nous pensons qu’après cela les choses bloquées ou cachées trouveront rapidement des solutions afin que les cours reprennent», conclu Dr Abdou Mallé.
Hadama B. FOFANA
Source: Le Républicain