Le Syndicat National des Chauffeurs et Conducteurs Routiers du Mali avait entamé une grève de 72 heures le lundi 22 mai dernier sur toute l’étendue du territoire national. Une grève qui n’a pas été sans conséquences pour la population car durant deux jours, l’on a assisté à une augmentation systématique des prix des produits de première nécessité et même à une rupture de certains produits sur le marché, surtout le carburant dont le prix au litre avait doublé voire même triplé par endroit.
Les revendications du Syndicat National des Chauffeurs et Transporteurs Routiers portaient principalement sur la relecture de la convention collective des chauffeurs et conducteurs routiers, l’exigence d’un contrat de travail entre les employeurs et les employés et de leur inscription à l’INPS. Mais aussi, l’application de l’Arrêté N° 001358/MICT-SG du 9 mai 2000 fixant les conditions d’établissement et de délivrance des permis et des autorisations de conduire sans oublier les conditions d’extension, de prorogation et de restriction de validité des permis de conduire.
Abdoul Karim Moussa, chef de la Division Organisation des Trafics et président du comité de gestion du corridor Lomé-Ouaga-Bamako, que nous avons approché sur la question dira que face à cette situation, ils ont donné un certain nombre de points qui sont entre autres, la réduction des postes de contrôle dont l’arrêté a été déjà signé par cinq (5) ministres depuis le lundi dernier. Selon lui, durant cette semaine, les copies seront envoyées dans les régions et au Ministère de la Sécurité pour indiquer les nombres des postes destinés uniquement aux contrôles. Ces contrôles qui sont différents de ceux des forces de sécurité seront effectués désormais au premier poste au niveau des frontières et au dernier poste à l’entrée de la capitale, a-t-il fait savoir. Avant de citer un exemple. Désormaissur la route de Sikassodit-il, un véhicule contrôlé à Zégoua ne sera plus contrôlé qu’au poste de Sénou. Et les véhicules quittant Bougouni pour la frontière ou la capitale seront contrôlés au poste de Bougouni avant leur deuxième poste de contrôle à la sortie du pays ou à l’entrée de la capitale.
A en croire Abdoul Karim Moussa, durant ce temps d’arrêt de travail, ils ont fait en sorte qu’aucun véhicule ne soit contrôlé à part le contrôle sécuritaire effectué par les forces de sécurité au niveau des frontières jusqu’ à la capitale malienne pour l’approvisionnement des marchés en produits de première nécessité afin de répondre aux besoins des populations en ce mois de Ramadan. Pour lui, ce temps d’arrêt suffit aux 1000 camions stationnés à Dibolipour écouler les marchandises aux diverses destinations.
S’agissant du point concernant les salaires, il a indiqué queceux-ci sont traités par la convention collective des chauffeurs et conducteurs routiers. Et qu’ils ont procédé à la mise en place d’une commissionde négociation dans laquelle, il y a deuxreprésentants des syndicalistes. Pour lui, les gens banalisent les réunions car à chaque convocation, il se trouve que certains manquent à l’appel. Toute chose qui a mis en retard les négociations.
Sinon d’après lui, lors de leurs évènements, la Direction Nationale du Travail a fait automatiquement un avis de réunion entre les parties prenantesconduisant ainsi à la création d’une commission qui, à partir d’hier lundi 29 mai a commencé à travailler là-dessus. Pour le traitement de leurs salaires, il a souligné que ce n’est pas l’Etat qui fixe leurs salaires mais qu’ilssont fixés entre eux et le Patronat du Mali. Et l’Etat joue un rôle d’arbitre sur le plan juridique.
Moussa Sékou Diaby
Tjikan