Depuis trois mois, les Magistrats observent une grève illimitée. Les conséquences frappent directement les populations maliennes. Au même moment, nos Gouvernants et Magistrats restent campés sur leurs positions respectives même si la Primature a annoncé le paiement du salaire du mois de Septembre des Grévistes et que le Chef de l’État ait rencontré le Conseil Supérieur de la Magistrature dont il est lui même membre. Deux éminents Avocats, Me Mountaga Tall et Me Demba Traoré se sont prononcés sur le sujet.
Me Demba Traoré
«Que les Magistrats déclenchent la grève et fassent plus de 80 jours, c’est une première depuis l’Indépendance du Mali. Cela n’est pas acceptable. Ce sont des citoyens qui croupissent en prison, qui sont en attente d’être jugés. Certains sont en attente d’être libérés depuis très longtemps. Ils croupissent dans les violons et dans les unités d’enquêtes en attente d’être déférés devant un Procureur. C’est inadmissible pour un pays qui a signé toutes les conventions internationales contre les traitements inhumains et dégradants et bien ce qui se passe actuellement fait partie des aspects dégradants et inhumains. Et tout ça se passe sous le magistère de quelqu’un qui a toujours argué qu’il n’est pas fou du pouvoir, mais plutôt fou du Mali».
Me Mountaga Tall
«On ne peut pas laisser une grève de Magistrats pendant près de trois mois. La distribution quotidienne de la justice est un gage de liberté et de protection des Droits des citoyens d’une part et aussi la meilleure chose à faire pour préserver la paix sociale; car, sans justice il n’y a pas de paix. C’est pourquoi j’engage le Gouvernement à sortir de la fuite en avant et à engager un dialogue fécond et fructueux afin que cette crise puisse prendre fin.».
Propos recueillis par Mohamed Sangoulé DAGNOKO
LE COMBAT