La Grèce doit faire parvenir à ses créanciers avant jeudi minuit (22H00 GMT) un nouveau programme de réformes afin de les convaincre de reprendre leur aide financière et de garder le pays dans la zone euro.
Rappel des événements depuis la victoire du « non » grec aux réformes et coupes budgétaires demandées par les créanciers d’Athènes, lors d’un référendum initié par le gouvernement d’Alexis Tsipras.
–DIMANCHE 5 JUILLET–
Les Grecs rejettent nettement lors d’un référendum les propositions formulées fin juin par les créanciers du pays (BCE, UE, FMI), le non l’emportant avec 61,31% des voix.
Alexis Tsipras, largement victorieux, assure à ses compatriotes que le résultat du référendum ne marque pas du tout « une rupture avec l’Europe », mais « un renforcement du pouvoir de négociation » de son gouvernement. Il déclare que « cette fois, la dette sera sur la table » des négociations.
Mais le ministre de l’Economie et vice-chancelier allemand, Sigmar Gabriel, déclare que Tsipras a « coupé les derniers ponts » entre son pays et l’Union européenne.
–LUNDI 6 JUILLET–
Alexis Tsipras, premier chef d’un gouvernement de gauche radicale en Europe, décide de sacrifier son ministre des Finances Yanis Varoufakis, remplacé par Euclide Tsakalotos.
Berlin estime que les conditions ne sont « pas réunies pour des négociations sur une nouvelle aide » et refuse de discuter d’une restructuration de la dette.
Rencontre à Paris entre le président François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel.
–MARDI 7 JUILLET–
Lors d’un sommet d’urgence à Bruxelles, les dirigeants de la zone euro se donnent jusqu’à dimanche pour décider d’un nouveau programme d’aide, sans lequel la Grèce risque de devoir quitter la zone euro.
Le Premier ministre français Manuel Valls affirme que « la France fait tout et fera tout pour que la Grèce reste dans la zone euro (…) ». « Ma volonté, mon souhait, est d’éviter un Grexit », déclare aussi le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.
Mais le vice-président de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis, déclare qu’une sortie de la Grèce de la zone euro n’est « pas exclue » si Athènes ne présente pas « un paquet de réformes crédibles ».
Les dirigeants européens ont préparé « un scénario détaillé » au cas où la Grèce devait sortir de la zone euro, affirme même Jean-Claude Juncker.
–MERCREDI 8 JUILLET–
Alexis Tsipras s’engage à soumettre à ses créanciers « de nouvelles propositions concrètes de réformes crédibles » jeudi, comme le lui réclame la zone euro en contrepartie d’un troisième plan d’aide. « Ne laissons pas l’Europe se diviser », déclare-t-il devant le Parlement européen de Strasbourg.
C’est l’heure de la « dernière chance » pour un accord, prévient le président du Conseil européen Donald Tusk.
La Grèce s’est engagée à des réformes des impôts et des retraites « dès la semaine prochaine » en échange d’un prêt sur trois ans du Mécanisme de stabilité européen (MES), indique le nouveau ministre grec des Finances.
Les propositions formulées par Athènes sont « équilibrées » et « positives », estime Manuel Valls. Le ton a changé et c’est « positif », juge de son côté le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy.
Les banques grecques, fermées depuis le 28 juin, le resteront jusqu’à lundi, le plafond de retraits aux distributeurs imposé pour éviter une crise de liquidités restant à 60 euros par jour.
La Banque centrale européenne (BCE) laisse inchangé le niveau actuel des prêts d’urgence (ELA) qu’elle accorde aux banques grecques, dont elle avait cependant durci les conditions d’octroi lundi.
La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, affirme qu’une restructuration de la dette est « nécessaire », prenant ainsi le contre-pied des Européens qui rejettent une telle option pour le moment.
–JEUDI 9 JUILLET–
Donald Tusk affirme que les créanciers de la Grèce devront faire des propositions « réalistes » sur la dette grecque en contrepartie des propositions attendues de la part d’Athènes.
Une réduction de la dette est « hors de question », réaffirme Angela Merkel.
Alexis Tsipras s’entretient avec François Hollande.