Lors de cette grande marche qui a vu la mobilisation massive des enseignants, les syndicalistes ont vivement dénoncé les tentatives d’intimidation et de calomnie dont ils font l’objet de la part du ministre du Travail, de la fonction publique, chargé des relations avec les institutions, Mme Diarra Racky Talla.Cette dernière est accusée d’avoir entrepris une tournée visant à dénigrer le syndicat et diviser le corps enseignant. Pour les syndicalistes, elle a lamentablement échoué dans ses manœuvres à Dioïla, Ségou et San. Toutefois, les enseignants ont réaffirmé leur ferme volonté d’aller jusqu’au bout pour obtenir gain de cause.
c’est une véritable démonstration de force à travers les rues à laquelle l’on a eu droit hier mercredi. Les syndicats signataires du 15 octobre se sont fortement mobilisés pour battre le pavé sur l’ensemble du territoire national. A Bamako, ils ont pris le départ à la place CAN en passant par l’ACI 2000 pour finalement terminer devant le monument Kwame N’Krumah. Ladite marche, encadrée par les forces de l’ordre, n’a pas enregistré d’incident.
« Le Mali ne peut pas se développer avec un système éducatif en déliquescence » scandaient les enseignants arborant des serre-têtes de couleur rouge. Sur les pancartes, on pouvait lire :« L’école doit être une priorité pour tout bon dirigeant »ou encore « Les enseignants ont droit à une prime de logement »ou cet autre slogan réaffirmant toute leur détermination : « Ensemble la victoire est certaine ».
Les syndicalistes dénoncent le mépris du gouvernement, la légèreté et le manque de sérieux dont il fait preuve, à les croire lors des négociations autour des différents points de revendications.
Devant leurs camarades, les responsables ont déclaré que » le gouvernement a refusé de faire des propositions concrètes sur les trois points de divergence notamment l’octroi d’une prime de logement, la relecture immédiate du décret n° 529 P-RM du 21 juin 2013 portant allocation d’indemnité au personnel chargé des examens et concours professionnels en ses articles 1,2,3 et l’accès des enseignants fonctionnaires des collectivités territoriales aux services centraux de l’Etat ». Pour eux, l’Etat estime que » les revendications sont irrationnelles et insoutenables, les enseignants sont nombreux et qu’en accordant cette prime aux enseignants, les autres corps pourraient leur emboiter le pas, l’Etat n’ayant pas d’argent. » Aux dires des syndicalistes, les moyens existent bel et bien au regard du gaspillage à ciel ouvert du bien public et que les points qui ont fait l’objet d’accord l’ont été depuis plus de deux ans. Aussi ils soutiennent que » l’école des enfants des pauvres n’est pas une priorité pour les autorités maliennes « .
Rappelons que la marche a été simultanée dans plusieurs localités du Mali. Partout, ils ont réaffirmé à l’endroit du gouvernement leur disponibilité au dialogue.
Ramata Tembely
L’Indépendant