Deux grandes fêtes religieuses régentent la vie religieuse et spirituelle du monde musulman éparpillé entre les cinq continents du globe terrestre ; à savoir la petite fête (“sèlinin”)) clôturant le mois de ramadan (à ne pas confondre avec le carême chrétien) et la 2è (dite “sèli ba”) qui intervient moins de trois mois plus tard.
La première consacre la fin du jeûne musulman et la 2è la commémoration du mythique sacrifice d’Abraham, le patriarche hébreu qui voulait immoler son fils Ismaîel, mais qui fut sauvé en dernier ressort par l’Archange Gabriel. Si Les date des fêtes chrétiennes (Noël et Pâques) sont ordonnées et respectées par un calendrier établi à l’avance, celles des musulmans demeurent inconnues en raison des incertitudes sur les mouvements de la lune. Parce que les fêtes musulmanes obéissent aux oscillations lunaires plutôt qu’au calendrier grégorien.
Sitôt après la première fête commencent les préparatifs de la seconde qui représente plus de dépenses que la première. Les femmes et les filles veulent se tresser les cheveux, les garçons se coiffer, sans oublier les épouses qui désirent se faire noircir les pieds au henné.
Dans tous les cas, les deux fêtes sont organisées dans une atmosphère toute religieuse par presque toutes les couches sociales de ce pays y compris par les non musulmans qui voient en cette circonstance l’occasion de bien manger.
Mais aussi bien la première que la seconde, le problème demeure les frais que les deux évènements génèrent. Non seulement les chefs de famille doivent acheter des habits neufs pour la famille, mais également sont tenus de bien alimenter les leurs ce jour-là.
L’achat d’un mouton est fortement recommandé aux chefs de famille en souvenir du geste d’Abraham. En raison du fait que cet ovin est trop demandé en cette période, les éleveurs font de la surenchère et donnent l’ascenseur aux prix. Tout comme les autres commerçants de la place qui voient là l’occasion de rattraper en quelques jours ce qu’ils ont mis des mois à chercher. De telle manière que de fête religieuse, la cérémonie se transforme en messe commerciale dont les chefs de famille font les frais.
La tabaski est aussi décrite comme la fête du pardon et même de l’aumône qui fait partie des cinq piliers de l’islam pour ceux qui en ont les moyens par la distribution de viande aux moins nantis.
L’islam classé parmi les religions monothéistes issues d’Abraham promet le paradis pour ses fidèles et l’enfer pour ses détracteurs.
Facoh Donki Diarra, écrivain
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Bamako :
Au moins 60 000 FCFA pour obtenir un “petit bélier”
La fête de Tabaski, aussi appelée Aïd El Kabîr célébrée au Mali le dimanche prochain. Dans les grands marchés à moutons de Bamako, les prix varient entre 60 000 à 300 000 F CFA, souvent plus. Les acheteurs, tout comme les vendeurs de bétail, expriment leur inquiétude sur la situation.
La star du jour, le mouton, se fait distinguer à Bamako et alentours à quelques jours de la fête de Tabaski. Le marché de bétail de Bamako n’est pas aussi dense que les autres années. Au marché de mouton de Sabalibougou, “Garbal”, les moutons de cette année sont un peu plus chers comparativement aux années précédentes.
Selon Habibou Denon, président des syndicats de ce marché, cela est due à l’insécurité qui sévit au centre du pays. “Nos moutons viennent de Koro, Douentza et de Nioro du Sahel. Aussi, les taxes des douaniers et le prix de transport sont élevés, les aliments bétails”, explique-t-il.
Ces difficultés sont partagées par les éleveurs de Kati “Drale”. Ici, Moussa Sangaré, vendeur de mouton, raconte aussi les difficultés dans le transport des béliers. “Nos moutons viennent de Nara et de la Mauritanie. L’état de la route est très chaotique alors qu’on paye 1000 F CFA pour chaque mouton aux douaniers. L’insécurité dans les marchés nous fatigue aussi. Il y a chaque fois des cas de vol. Nous passons des nuits blanches pour monter la garde dans les marchés”, déplore le commençant.
Calvaire
Malgré ses difficultés, certains vendeurs de bétail s’accrochent et parviennent à se frotter les mains. Mouctar Goro, marié et père de quatre enfants, vient d’un village dogon. Le vendeur de mouton amène ses béliers depuis huit ans au “Garbal” de Faladjé. Il affirme avoir payé près de 5 000 F CFA comme frais de dédouanement de son village à Bamako. “C’est pourquoi le prix de mes béliers varie de 60 000 à 300 000 F CFA, cela selon la taille et le poids”, justifie Goro, s’exprimant sur l’affluence actuelle au marché. Pas dense pour l’heure.
À Nèrèkoro (Kalaban Sanga), les prix des moutons à la veille de Tabaski sont un peu moins chers par rapport au marché de Faladjè.
Dans le parc animalier d’Ousmane Coulibaly, originaire de Koutiala, les moutons sont cédés à partir de 60 000 F CFA. Les plus gros sont vendus à 200 000 F CFA.
L’achat du traditionnel mouton de sacrifice d’Ibrahim demeure la grande préoccupation pour les chefs de famille lors de la fête de Tabaski, qui s’apprêtent du mieux qu’ils peuvent. Une période où les moutons sont sollicités et vendus très chers.
“C’est la pire des fêtes que je n’ai jamais vécu. Tout est cher cette année”, se plaint Daouda Sylla, un client du marché de Niamakoro. Chef de famille, M. Sylla exprime avec regret son mécontentement face à la flambée du prix du mouton qu’il payait avant à 60 000F F CFA. Ces béliers sont vendus à 85 000 F CFA, cette année.
Hamady Sow
(stagiaire)
Source: Mali Tribune