Il n’y a pas que l’avion présidentiel et les surfacturations qui coupent le sommeil aux honnêtes citoyens de ce pays. Il y a aussi la gestion quotidienne des affaires de l’Etat. Voire.
Un des ministres de la République s’est doté de pouvoirs extraordinaires depuis sa nomination dans le gouvernement de Moussa Mara. Ses prouesses sont si visibles que dans l’évaluation de l’action gouvernementale, un piédestal doit lui être trouvé, sans fioriture.
Son premier fait de guerre ? Alors même que dans tous les cabinets ministériels, le poste de conseiller juridique est une consécration, notre bonhomme a jugé qu’il peut se passer des services de ce commis que l’Etat a institué pour sécuriser les actes administratifs du ministre. Et il doit être le seul à être dans ce cas.
Le comble, c’est que ni la Primature, ni les autres services spécialisés, n’ont fait un quelconque rappel à l’ordre. Voilà comment, au nom du renouveau de l’action gouvernementale, la chienlit s’empare des esprits.
Le ministre et le député
Le même ministre, connu pour sa propension à dispenser des leçons de vertu, est aussi un as du détournement. Un de ses séides a été élu député dans une circonscription du Nord, après un renversement de scrutin extraordinaire entre deux tours.
Et depuis, ce député fait tout sauf siéger à l’hémicycle. Il est plus préoccupé par le sac du ministre qui, apparemment, trouve une grande satisfaction dans son compagnonnage avec cet élu, si terne et sans personnalité.
La récompense ? Le ministre prend sur lui de lui affecter, purement et simplement, un véhicule 4×4 flambant neuf appartenant à une direction technique. Le député ne se fait aucun souci parce que, dit-il, « nous sommes aux affaires ».
Et que dire alors que sinon ce ministre n’a aucune considération pour la parole du président de la République et de son Premier ministre, lancés dans une opération de lustrage de l’image de l’action publique !
Vous avez dit transparence ?
Amath