Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Gouvernement de transition : un pied de nez aux acteurs politiques

Toutes les sensibilités du pays sont représentées dans le gouvernement à l’exception de la classe politique. Un mauvais casting ? La liste des membres du gouvernement de transition comporte 25 membres dont 4 femmes. Dans cette équipe, on note l’arrivée de deux membres de la CMA et deux autres de la Plateforme. À ceux-ci s’ajoutent quatre militaires dont trois responsables du Conseil national pour le salut du peuple (CNSP). Les membres du gouvernement conduit par le PM Moctar Ouane sont connus. Composé de 25 membres dont quatre femmes, ce gouvernement de technocrates connaît l’entrée de la CMA, la Plateforme et des éléments du CNSP. Jusqu’où peut aller un gouvernement de cette taille, se demande-t-on dans certains milieux. La raison est que le principal mouvement de contestation de l’ancien régime, le M5-RFP, en sort bredouille. À l’opposé de ce mouvement, c’est son autorité morale l’imam Mahmoud Dicko qui se frotte les mains. La présence de ses proches à l’image de Mohamed Salia Touré et Mohamed Coulibaly sonne le glas d’un certain mouvement du 5 juin. Les acteurs politiques qui avaient été annoncés, à la surprise de tous, ont été snobés sans ménagement.

Le M6-RFP est-il absent de ce gouvernement ? C’est bien ce que l’on peut remarquer puisque seul Dr. Hamadoun Touré, proche de la branche Espoir Mali Kura (EMK), figure dans l’équipe gouvernementale. Le scénario n’est pas loin de celui de 2012, avec la composition du gouvernement de Cheik Modibo Diarra, sans leaders de partis politiques. À cette différence près, cette fois, on veut faire une transition sans acteurs politiques qui ont été à l’origine de la lutte. Pis, l’absence des politiques peut vouloir dire également que la transition est dans un schéma de destruction de la démocratie. Peut-on réussir une œuvre de construction nationale sans hommes politiques ? C’est bien le pari risqué que tentent de faire les autorités de la transition.

Autre détail, une forte présence de militaires. En effet, ils détiennent des postes régaliens : Col. Sadio Camara à la Défense et aux Anciens combattants, Col. Modibo Koné au ministère de la Sécurité et la Protection civile ; le porte-parole du CNSP, Colonel Isamël Wagué, au ministère de la Réconciliation nationale. À l’Administration territoriale et de la Décentralisation, c’est Lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga, ancien commandant du GIGN, qui prend les rênes. Une telle approche constitue un pied de nez à la CEDEAO qui a prôné un gouvernement civil.

A.M.

Source : Sud Hebdo

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance