La signature de l’Accord politique de gouvernance du 2 mai dernier ayant conduit à la formation du gouvernement Boubou Cissé a-t-elle définitivement anéanti les velléités contestataires de l’opposition malienne ?
Avec quatre de ses principaux lieutenants, Tiébilé Dramé, Oumar Hamadoun Dicko, Housséini Amion Guindo et Amadou Thiam « enrôlés » au sein de l’équipe gouvernementale, l’opposition malienne a visiblement perdu sa verve d’il y a quelques mois.
Cette lecture de la situation est corroborée par la sortie du chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, selon laquelle, « le fait que nos amis sont entrés dans le gouvernement n’est pas une trahison ». Ce qui veut dire en d’autres mots, que l’opposition a désormais ses partenaires (amis) au sein de l’équipe gouvernementale. Ce qui doit pousser les opposants à lever le pied dans la critique acerbe ou à, en un mot, ménager les gouvernants.
Il s’ensuit que l’opposition est devenue brusquement aphone comme désarmée. Et il faut reconnaître que le nouveau Premier ministre, Dr Boubou Cissé a une sorte de baraka qui permet au gouvernement d’engranger des succès non négligeables : fin de la grève des enseignants avec une année scolaire désormais sauvée, fin de la grève de la faim des cheminots, refroidissement du front social avec des préavis de grève désamorcés, etc.
Par ailleurs, l’imminence du dialogue politique inclusif est aussi un axe majeur de l’accalmie politique du moment. Car, même s’il y a du grain à moudre pour les adversaires du régime IBK, nombreux sont ceux qui observent un attentisme avant de dégainer lors de ces discussions inter maliennes. Et les sujets sensibles ne manquent pas comme le projet de révision de la Constitution du 25 février 1992, le découpage territorial, l’éventualité de la deuxième prorogation du mandat des députés, le chronogramme électoral (référendaire, législative, sénatoriale), etc. et sur tous ces sujets, l’URD de Soumaïla Cissé, les FARe Anka Wuli de Modibo Sidibé, l’ADP-Maliba d’Aliou Boubacar Diallo, le RpDm de Cheick Modibo Diarra pourraient emboucher de nombreuses et bruyantes trompettes…
Comme on le voit, l’on peut conclure que l’opposition malienne est finalement en une sorte de léthargie, une phase de vie ralentie ou peut-être une phase d’hibernation pour mieux reprendre du poil de la bête. L’avenir nous édifiera.
Boubou SIDIBE
voix2bamako