Le prêcheur Chérif Ousmane Madani Haïdara, leader d’Ançardine international, a invité le président IBK à faire des concessions politiques pour avoir la paix au Mali. «Président, ouvrez donc la porte ! Tendez davantage la main à l’opposition, à la majorité et à la société civile», a-t-il lancé lors la restitution de son congrès sur la paix, le 7 avril 2019, dont la cérémonie a eu lieu au Palais des Sports de Bamako.
Haïdara tente ainsi d’éviter le pire au Mali et au régime d’IBK dont le gouvernement est désormais confronté à une contestation grandissante. Selon le leader d’Ansardine, l’urgence pour IBK doit être le rassemblement des Maliens de toute tendance autour de lui afin de résoudre ensemble les problèmes du pays qui risque de s’effondrer si rien n’est fait.
Ainsi, Haïdara a proposé à IBK de démarcher les anciens présidents de la République pour que les partisans de chacun de ces derniers s’engagent à aider le Mali. Cela pourrait être la suite des prises de contacts menées par l’opposant Soumaila Cissé. Ce dernier avait rencontré tous les anciens chefs d’Etat maliens après avoir rencontré IBK en tête-à-tête au début du mois de mars dernier.
En clair, Haïdara qui est en bons termes avec le président IBK propose un gouvernement d’union nationale comme solution à la crise politico-sécuritaire du Mali. Et il sera difficile à IBK de faire table rase de cette proposition, surtout que Haïdara est considéré comme la branche modérée des leaders religieux ayant un poids lourd dans le jeu politique national.
Ançardine, c’est tout le contraire des religieux qui ont invité les Maliens à sortir le 5 avril pour un rassemblement géant qui a mobilisé des centaines de milliers de personnes dans les rue de Bamako et dans quelques villes régionale. Cette manifestation qui était crainte par tout le monde a dénoncé la présence de Barkhane au Mali et demandé au président IBK de dégager du pouvoir s’il ne peut pas changer de gouvernement.
Haïdara a aussi lancé un appel aux hommes politiques afin qu’ils se préoccupent davantage du Mali que de leurs propres combats politiques. C’est pour cela qu’il a souhaité que l’opposition aide IBK à protéger le Mali, en mettant de côté son rôle habituel d’opposant. «Que reste-t-il du Mali ? Il n’y a qu’une petite partie du pays qui existe. Pour gouverner, il faut avoir un pays d’abord », a-t-il commenté en insistant sur l’implication de toutes les forces vives du pays dans la recherche de solution.
C’est l’occasion rêvée pour IBK de changer de gouvernement sans donner l’impression de céder à la pression de ceux qui ont décidé de marcher tous les vendredis. D’ailleurs, même le parti du président est dans la dynamique de ceux qui souhaitent le départ de l’actuel gouvernement. Il ne reste plus qu’à IBK de créer un gouvernement de combat! Va-t-il le faire ? On ne saura le dire mais déjà d’aucuns voudraient déjà qu’il s’adresse à la nation après la grande sortie du vendredi.
A.D
Source: Sirène