Un an à peine après son élection, le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta semble se trouver dans une position inconfortable pour se tirer d’affaire. Tant entre les actes posés et les promesses faites, il y a un fossé énorme. Le peu de crédit et d’estime qu’il avait est en chute libre. Car les problèmes s’entassent quotidiennement sans laisser entrevoir une lueur de solution.
Après l’an I de son accession à la magistrature suprême, le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta semble pédaler dans la choucroute. Il peine à tirer le Mali hors du gouffre. Pourtant, avant d’être mis aux commandes, l’homme bénéficiait des préjugés favorables pour porter le pays vers des horizons plus prometteurs. Toute chose qu’il doit à sa riche expérience et à sa connaissance profonde du pays et de l’administration malienne. Mais force est de reconnaitre qu’en un rien de temps, l’espoir suscité lors de sa prise de fonction est en passe de devenir un cauchemar pour la quasi-totalité de son électorat. Car le président de la République Ibk a du mal à retrouver ses marques.IBK a-t-il usé des manœuvres dolosives pour conquérir le cœur des Maliens ou la réalité du pouvoir a brisé son ardeur ? En tout cas le langage de l’homme n’est plus le même depuis quelques temps. Sa réputation d’homme de poigne a fait place à une attitude douce et conciliante de telle sorte qu’il est devenu méconnaissable aux yeux de ses compatriotes. Comme pour donner raison à feu Sékou Touré de la Guinée qui déclarait que « l’homme est un inconnu connu, et un connu inconnu ».Cette expression sied bien aujourd’hui à IBK. Cependant, il ne faut pas perdre de vue que les premières heures du locataire de Koulouba étaient ponctuées d’actes novateurs pour le Mali. Beaucoup d’observateurs de la scène politique malienne avait cru en un réel changement de cap de la gouvernance politique et administrative du Mali post-crise. Tant certains actes posés étaient jusque-là inimaginables pour le citoyen lambda dans la République du Mali. Il s’agit d’arrestation de magistrats et quelques hauts gradés de l’armée. Parmi ces hauts gradés figurait quelqu’un de plus proche, son ex chef d’état major particulier. Depuis lors, rien ne filtre pour éclairer la lanterne des Maliens pour un éventuel procès historique qui n’a que trop duré.
IBK doit changer le fusil d’épaule
De plus en plus, le président de la République du Mali semble se trouver dans une position inconfortable pour se tirer d’affaire. Entre les actes posés et les promesses faites, il y a un fossé énorme. Le peu de crédit et d’estime qu’il avait est en chute libre. Car les problèmes s’entassent quotidiennement mais sans laisser entrevoir une lueur de solution. Après avoir déclaré l’année 2014, l’année de lutte contre la corruption, le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta se trouve actuellement entre le marteau et l’enclume. A quelques encablures de la fin de l’année, les résultats probants ne sont pas au rendez-vous. Pire, au lieu que le régime mène une lutte implacable contre les délinquants financiers, c’est la malversation qui a prospéré en un laps de temps. Pour preuve, même les institutions financières internationales qui avaient promis d’accompagner notre pays pour son relèvement après la crise ont fini par douter de la crédibilité de nos gouvernants quant à la gestion rigoureuse des deniers publics. Ce qui a occasionné une interruption des relations entre le Mali et ses partenaires. La suite est connue. Après la fin du séjour de la délégation du Fmi dans notre pays, beaucoup d’irrégularités ont été décelées, relatives à l’achat de l’avion présidentiel et à l’achat des équipements militaires. Ce qui a été confirmé par l’audit de la section des comptes de la cour suprême, ayant relevé une surfacturation de vingt neuf milliards impliquant des anciens ministres ainsi que des personnalités proches de la présidence. Comme pour donner une suite judiciaire, le premier ministre Moussa Mara, a, à la faveur d’une table ronde organisée par Transparency international avec la société civile sur la lutte contre la corruption, annoncé un grand procès en novembre. En attendant, le Président Ibk se doit de changer de fusil d’épaule pour extirper la bonne graine de l’ivraie. Comme si cela ne suffisait pas, les revendications de la centrale syndicale pour l’amélioration des conditions de vie des travailleurs ont été l’objet de beaucoup de controverses avant qu’un compromis ne soit trouvé en dernière minute. Ce qui a évité de justesse un débrayage de soixante douze heures qui pourrait entrainer une perte énorme pour l’économie nationale. Tel est le paradoxe au Mali. Surtout quand on sait que la corruption résulte le plus souvent du mauvais traitement salarial des agents de l’Etat. Il faut le dire, pour combattre le fléau de la corruption au Mali, il urge pour le chef de l’Etat de mettre dans des bonnes conditions les travailleurs de l’Etat et de sanctionner les fautifs comme le prévoient les textes.
Boubacar SIDIBE