Il y a plus d’un an, la France permettait aux homosexuels de se marier en toute légalité. Au même moment, d’autres nations accentuaient leur répression envers les gays, les lesbiennes et les transgenres. L’Inde, par exemple, qui avait supprimé en 2013 sa loi « anti-sodomie », décida de la réinstaurer un an plus tard… Ainsi dans le monde, soixante-seize pays continuent à criminaliser l’homosexualité et sept la condamnent à la peine de mort.
Depuis plusieurs années, les Nations unies cherchent à trouver un consensus universel qui pousserait les Etats les plus conservateurs à dépénaliser l’homosexualité. Rien n’est gagné, si l’on en croit le documentaire « Global gay, pour qu’aimer ne soit plus un crime ». Ce film de Rémi Lainé et Frédéric Martel propose un voyage dans des pays qui répriment les homosexuels, et dans d’autres qui les respectent, à la rencontre de militants ou de victimes qui racontent leur lutte.
Ce voyage commence au Cameroun. Jean-Claude Mbédè a dû quitter Yaoundé et se réfugier dans un village perdu dans la brousse. Il a passé plusieurs mois en prison : il a été signalé à la police. Humilié, il dénonce – avec une infinie tristesse – la loi qui le cible comme un paria. Son avocat, qui s’est spécialisé dans les défenses des homosexuels, confie que les médecins n’hésitent pas à pratiquer d’odieuses méthodes pour envoyer les gays et les lesbiennes en prison. Une autre avocate rappelle que l’interdiction de l’homosexualité a été calquée sur le droit français après l’indépendance du Cameroun. Elle se demande aussi pourquoi son pays continue à punir les homosexuels, alors que la France avait reconnu son erreur en dépénalisant en 1981.
Le voyage se poursuit en Russie, qui s’est illustré ces dernières années par sa politique visant à « mater » les homosexuels. Mais il existe des nations plus ouvertes comme à Cuba, au Népal et en Afrique du Sud. Dans le pays de Mandela, le droit à l’orientation sexuelle est même garanti par la Constitution.
Global (…)
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