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Gestion intégrée des ressources en eau : LE CAS DU BARRAGE DE SELINGUÉ

A l’initiative de Wetland International Mali, s’est tenu la semaine dernière à Sélingué un atelier de formation au profit des médias du Mali et de la Guinée. Ce séminaire a permis aux participants de produire des articles de presse écrite, magazines et reportages radiophonique et télévisuel sur la Gestion intégrée des ressources en eau (GIRE). Ces productions visaient à mettre en exergue la portée du barrage de Sélingué dans le partage équitable des ressources en eau, la maîtrise de la sécurité alimentaire et la protection de l’environnement. Elles ont aussi concerné entre autres, les changements climatiques, l’orpaillage et l’installation des dragues sur les cours d’eau ainsi que les liens Eau-Energie-Environnement.

La cérémonie d’ouverture des travaux, présidée par le sous-préfet de Kangaré, Mohamed Ibrahim Touré, a enregistré la présence du maire de la commune rurale de Baya, Magatte N’Diaye, du président du Comité local de l’eau (CLE), Hamet Keita, et du chargé de programme BAM-GIRE de Wetland International Mali, Gariane Maïga.
Dans son intervention, le sous-préfet de Kangaré a rappelé que cet atelier est d’autant plus important qu’il permettra aux hommes de média de prendre connaissance des problématiques de la Gestion intégrée des ressources en eau. Cela au regard des choix pertinents des thèmes au centre des travaux de cet atelier. Selon Mohamed Ibrahim Touré, cela est gage d’une prise de conscience des populations du Mali et de la Guinée sur les enjeux de la gestion intégrée des ressources en eau, de changement climatique et des dangers de l’orpaillage par drague. Mohamed Ibrahim Touré a expliqué qu’il s’agissait d’une initiative visant à mettre des problématiques de développement au coeur de la communication.
Durant ces 5 jours d’échanges et de reportages sur le terrain, les hommes et femmes des médias du Mali et de la Guinée ont eu à traiter différentes thématiques sur la GIRE.
Ils ont aussi eu l’occasion de découvrir la portée du barrage de Sélingué. Cette importante infrastructure hydro-électrique-agricole est installée sur le Sankarani, l’un des plus grands affluents du fleuve Niger. Sa principale mission est la régulation du débit des cours d’eau. Cependant, le déficit pluviométrique de l’année dernière a empêché l’infrastructure de jouer pleinement son rôle de partage équitable des ressources en eau. Ainsi, la situation a affecté l’écosystème.
En marche depuis 1982, le barrage de Sélingué n’a pas qu’une fonction de production d’énergie. Il assure également le développement de l’agriculture, à travers l’irrigation des périmètres, le développement des activités de l’élevage et de la pêche. Enfin, il régule l’eau du fleuve Niger en facilitant la navigation. Hamet Keïta a rappelé que ce barrage régule le débit du fleuve Niger. Ainsi, il permet au Mali de respecter le débit écologique au niveau de Markala, estimé à 40 m3 par seconde au moins par jour. Ce qui permet aux usagers qui sont en aval d’avoir une certaine quantité d’eau. «C’est Sélingué qui permet d’augmenter le plan d’eau pour que l’onde de crue puisse arriver au niveau de Markala afin que le niveau de l’eau soit rehaussé quand il yéa la décrue», explique M. Kéita qui précise que la régulation du barrage fait l’objet d’une gestion concertée au sein d’une commission tripartite. Celle-ci est composée des acteurs de la société civile, des services techniques de l’Etat ainsi que des experts intervenant dans le secteur de l’eau.
De son côté, Mamadou Koumaré, responsable de la centrale hydro-électrique du barrage de Sélingué, affirme que la régulation du barrage est axée essentiellement sur la retenue et les lâchers d’eau.
Et, du mois d’août à octobre, on procède au niveau de ce barrage, suivant les prévisions météorologiques, au remplissage de la retenue. Cette année, exceptionnellement, informe M. Koumaré, la retenue a démarré à partir du 15 juillet, un peu plus tôt que d’habitude, un signe avant-coureur d’une bonne pluviométrie.
Quant aux lâchers d’eau, elles sont exécutées en considération des principes de la disposition de l’eau. Puis, il précise : « Nous procédons aux lâchers en fonction des données reçues depuis les échelles de Mandiana, à la source. Nous faisons le remplissage selon le niveau recommandé de 345 à 500 de côte. Et tout surplus est relâché dans le lit des cours d’eau».
Selon M. Koumaré, ces débits déversés ont une répercussion jusqu’à l’embouchure du fleuve, au Nigéria, puisqu’ils permettent la navigation de Koulikoro à Tombouctou et facilitent la disponibilité d’eau pour l’irrigation des cultures de certaines localités comme dans l’Office du Niger.
L’expert témoigne également que la pratique des lâchers est une question de survie pour certains riverains qui y développent des activités génératrices de revenus, dont la pêche. En même temps, elles peuvent constituer une source de risque d’inondations et d’autres dégâts pour ces gens, d’où la concertation au sein de la commission tripartite de la gestion d’eau du barrage avant tout déversement du surplus de la retenue.
En plus du barrage, les enquêtes de terrain des journalistes ont concerné d’autres sites, notamment les cours d’eau occupés par des exploitants d’or par dragues sur les bras du Sankarani.

Ramata DOUMBIA

L’Essor

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