IBK a été élu lors de la dernière présidentielle sur la base de trois slogans majeurs qui résument toute la force de la promesse faite au peuple malien : « Le Mali d’abord », « Pour le bonheur des Maliens » et « Pour l’honneur du Mali ». Mais à chacun de ces
niveaux, c’est la déception. de l’Assemblée nationale ? Comme le préconise la Constitution !
Pourtant, aussi vraisemblable que cela puisse paraître, c’est cette version tendant à dégager la responsabilité du chef de l’Etat dans la bérézina de Kidal que le ministre de la Communication est allé servir aux Maliens de France. Evidemment, il ne parlait pas à des idiots et ses interlocuteurs l’ont écouté certes avec le respect dû à son rang, mais sans jamais croire à ses explications qui d’ailleurs, venant de lui, constituent la meilleure preuve que son mentor de président de la République ne maîtrise rien de ce qui se passe au Mali. Et c’est très grave ! En plus, Oser soutenir pareilles inepties dans un pays comme la France où les services de renseignements vont rendre compte à François Hollande de la gravité de son propos, ce n’est pas du tout intelligent pour celui qui croyait ainsi réaliser une parfaite opération de communication-séduction. En réalité, dès qu’il a fini son exposé, il a ravivé les critiques vis-à-vis du régime qui ne se gêne pas pour étaler une aussi grave carence.
IBK a beau clamer qu’il n’a pas donné l’autorisation à l’armée d’attaquer Kidal, cela ne pansera pour autant les profondes blessures restées béantes sur le coeur des Maliens, humiliés et trahis dans leur espoir. D’ailleurs, c’’est une fuite de responsabilité maladroite et qui fait saillir de sérieux dysfonctionnements au sein de l’appareil d’Etat. Ce qui donne alors raison à Oumar Tatam Ly. Comme aussi les faits donnent raison à ATT qui certainement savait que la voie armée ne pouvait pas résoudre le problème. IBK, condamné à la négociation –et puis en position de faiblesse- a rejoint les positions du Président ATT en ce qui concerne le dossier
Kidal. Qu’on foute donc la paix à ATT !
Des mensonges d’Etat contredits par les faits
C’est dommage que les mensonges d’Etat se succèdent et sont à chaque fois contredits par la réalité des faits. En effet, admettons que le Président IBK ne soit pas au courant. Mais il ne l’a pas manifesté lors du Conseil des ministres qui se tenait le jour même de l’attaque de Kidal par l’Armée nationale, le mercredi 21 mai 2014. Bien au contraire, lorsqu’on a annoncé, avec un ton
jubilatoire, que l’Armée malienne tenait Kidal, tout le monde a applaudi et IBK a donné l’ordre d’un cessez-le-feu pour que l’armée puisse garder sa position à l’intérieur de Kidal. Ce qui fait penser aux propos de Me MountagaTall lors du Conseil national organisé par son parti, le Cnid, le week-end dernier, où il a soutenu que la décision de cessez-le-feu du gouvernement a précédé les difficultés de nos militaires sur le terrain. Comme on le voit, on est dans un régime qui foule aux pieds ses propres principes car la
communication de crise promise n’a pas été respectée et chacun s’exprime de son côté, dévoilant un fatras de contradictions. Mais c’est la marque de fabrique de ce régime : l’embrouillamini !
Neuf mois seulement ont suffi pour que le régime IBK commence à convaincre de son incapacité à s’attaquer avec succès aux vraies préoccupations des Maliens: Kidal, refondation de l’armée, gabegie financière, corruption, vie chère, l’école moribonde, justice équitable et efficace, etc…
De toute façon, avec cette débâcle de l’armée à Kidal, IBK ne peut plus regarder le peuple malien droit dans les yeux pour scander le slogan-phare « Pour l’honneur du Mali » devenu « Pour le déshonneur du Mali ». Un flop !
Il en est de même pour l’autre slogan « Le Mali d’abord », tué depuis son investiture et remplacé par « La famille d’abord » comme cela se chante dans les marchés et autres lieux publics de Bamako. Quant au fameux « Pour le bonheur des Maliens, il a été complètement galvaudé par la pratique de la mal gouvernance avec plus de 108 milliards FCFA de marchés de gré à gré, pour
un régime qui entend lutter contre la corruption et l’enrichissement illicite. Que dire aussi d’un avion vieux de 15 ans surfacturé à plus de 20 milliards de nos francs, alors que l’armée nationale est confrontée à un manque cruel d’hélicoptères et d’avions pouvant assurer sa couverture aérienne lors d’opérations comme celle menée à Kidal ! Ce n’est donc plus « Pour le bonheur des Maliens » mais « Pour le bonheur de Ladji Bourama » préoccupé à payer, en dehors de son Boeing, un véhicule de luxe à des centaines de millions Fcfa. A tous les niveaux des engagements pris devant le peuple, c’est du zéro pointé.
A.D.
Sphinx